Ramadan: une école primaire de bruxelles décline toute responsabilité en cas de malaise

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Ce sont deux phrases tirées d'un avis adressé aux parents de l'école primaire Emile Bockstael de Laeken et qui concerne le Ramadan qui a débuté ce lundi: "Afin d'éviter tout problème, nous vous demandons de compléter l'autorisation suivante si vous acceptez que votre enfant jeune (sic) au sein de l'école. Dans ce cas, l'école décline toute responsabilité au cas où un enfant autorisé se sentirait mal." Faut-il comprendre: l'école n'interviendra pas si un enfant de confession musulmane qui décide d'observer le jeûne effectuerait un malaise? Ou que les parents ne peuvent pas se retourner contre l'école en cas de malaise?

Pas obligatoire avant la puberté
En tout cas, depuis de nombreuses années, la pratique du jeûne, notamment pendant le Ramadan, pose question lorsqu'il concerne des enfants. Si le Ramadan (qui consiste entre autres à ne pas manger, ni boire de l'aube au coucher du soleil) s'impose aux personnes en bonne santé, en sont exemptés notamment les personnes malades, âgées, en voyage, les femmes enceintes qui allaitent ou pendant leurs menstruations mais également les enfants... jusqu'à la puberté. Mais il n'est pas rare de constater que des pré-ados décident de jeûner, symboliquement ou par compétition, le week-end voire à l'école. Ce qui n'est sans susciter l'inquiétude auprès des enseignants et de la classe politique. Par le passé, l'Exécutif des musulmans avait même dispensé écoliers et étudiants lorsque le Ramadan tombait en période d'examens.

Non-assistance à personne en danger?
Dans le cas de l'école Emile Bockstael, la personne qui nous a transmis la note s'interroge: "Tout d'abord, est-ce que l'école a le droit de recenser les pratiques religieuses? Ensuite, si un enfant qui fait le Ramadan fait un malaise et que l'école l'intervient pas, n'y a-t-il pas non-assistance à personne en danger?" L'an dernier, la même école avait déjà fait parler d'elle après avoir invité les écoliers jeûneurs à rentrer chez eux pendant l'heure du midi.

La Ville de Bruxelles désapprouve
L'école Emile Bockstael dépend de la Ville de Bruxelles. Le cabinet de l'échevine de l'Instruction publique, Faouzia Hariche (PS) affirme ne pas avoir été mis au courant de l'envoi du récent courrier. Charles Huygens, directeur général du département Instruction publique, désapprouve et parle d'un "cas isolé". "Nous allons revenir vers la direction de cette école pour expliquer qu'il faut aborder la question avec responsabilité, bienveillance et pédagogie". Il assure qu'aucun enfant pouvant être victime d'un malaise ne sera ignoré.

"Il faut faire de cette période une opportunité pédagogique en associant impérativement les enseignants de religion islamique", explique Charles Huygens à la RTBF. "Nous allons adresser une circulaire à l'ensemble de nos écoles primaires afin de rappeler que les enseignants doivent passer dans les classes pour expliquer que le Ramadan n'est pas obligatoire pour les enfants. Ceux-ci veulent parfois faire comme les grands, montrer qu'ils sont grands. Mais il suffit parfois de leur expliquer que leur tour viendra après leur puberté pour qu'ils comprennent."

Un "plan Ramadan" rappelant ces grands principes existe. Ils invitent le corps enseignant à entamer un dialogue dans les classes en évitant les distributions d'avis "abruptes". Ce plan sera envoyé ces prochains jours aux directions des 45 écoles fondamentales de la Ville de Bruxelles (40.000 élèves).

 
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