@Pascompris : je rebondis sur ton post vu que tu cites la France et que la comparaison ne me semble pas appropriée :
J'espère que notre ami Karim sera aussi d'accord pour trouver absurde d'interdire le voile à l'école et service public,le burkini dans les plages ou encore le nikab en France
1- l'interdiction du voile à l'école publique ne te vaut pas en France un mois de prison. Normalement, la sanction est l'exclusion de l'école (je sais, c'est pas sympa mais il existe aussi des écoles confessionnelles privées, l'éducation à la maison...)
2- l'interdiction du niqab et autres accessoires visant à masquer le visage dans les lieux publics t'expose à une amende (150€ de mémoire) mais pas à une peine de prison
3- le port du voile et autres signes religieux est interdit pour les fonctionnaires et agents du service public. Là aussi, arriver avec un signe religieux ne te vaut pas un mois de prison (explication avec ton chef et sanctions professionnelles, ça oui. Mais pas la prison)
4- les arrêtés anti-burkini ont été cassés par le Conseil d'Etat, estimant que le port de ce vêtement n'entraînait pas de trouble à l'ordre public. Dont acte.
Re-précisons d'ailleurs, car un malentendu est vite arrivé, qu'en France, tu as le droit de porter un signe religieux en tant qu'usager des services publics. Cette interdiction ne concerne que les représentants de l'Etat pendant leur temps de service (ils font ce qu'ils veulent en sortant de leur taf).
La comparaison avec la France me semble donc assez contreproductive pour appuyer des peines de prison ferme en Tunisie pour une clope ou un repas pendant le ramadan.
Cette loi n'est pas absurde,elle est même tout à fait justifié pour le bien et la sécurité de celui qui est décidé à manger en public.
Si j'ai bien compris, le problème est qu'il n'y a pas de loi en Tunisie interdisant de manger, boire ou fumer en public pendant le Ramadan.
Il faudrait donc que les législateurs tunisiens pensent à la rajouter et la faire voter pour pouvoir justifier des peines de prison ferme pour ce motif. Mais ça risque d'être assez acrobatique pour la justifier vu qu'il me semble que la constitution tunisienne reconnaît la liberté de conscience de chacun... Petite contradiction interne dans les textes, donc...
Pour la partie de ta phrase où tu dis que cette non-loi (puisqu'elle n'existe pas dans la législation tunisienne) est pour "le bien et la sécurité" du non-jeûneur, c'est un non-sens puisque dans les faits, on lui interdit de manger sinon prison. Ou alors, on le met en prison pour le "protéger" ?
Il me semble d'ailleurs me souvenir qu'Estrosi ou un autre politicard du même acabit en France avait tenté sans succès ce type de justification oiseuse pour légitimer les arrêtés anti-burkinis. A un moment, faut se poser les bonnes questions : qui mérite le plus la prison entre celui qui mange en public et celui qui est prêt à taper quelqu'un pour cela ?