Raphaël glucksmann confronté à une vague de départs à place publique

mioulo

VIB
POLITIQUE - “Je ne crois pas que la moitié des fondateurs de Place Publique ait quitté le mouvement”, a assuré ce samedi 13 avril sur France Info Raphaël Glucksmann, alors qu’on l’interrogeait sur la vague de départs qui a suivi l’alliance de ce nouveau parti avec le PS en vue des élections européennes. C’est pourtant bien une hémorragie de cette ampleur qui frappe le mouvement depuis un mois à en croire une série de témoignages publiés par l’AFP le même jour.
Lancé en novembre 2018 avec l’ambition d’unir la gauche, Place publique est finalement opposé à Générations, le parti de Benoît Hamon, et à EELV, deux formations avec lesquelles Raphaël Glucksmann avait espéré, dans un premier temps, faire liste commune.
Au-delà du départ mi-mars de l’économiste Thomas Porcher, l’un des trois meneurs du mouvement, c’est la moitié des 22 signataires de “l’acte de naissance” de Place publique qui se sont mis en retrait, assure à l’AFP une source proche de plusieurs fondateurs, qui souhaite rester anonyme.
Glucksmann concentre les critiques
Plusieurs fondateurs ont confirmé auprès de l’AFP avoir quitté le mouvement: le fondateur des Nuits sonores, Vincent Carry, “pour raisons personnelles”, l’économiste Lucas Chancel, les militants écologistes Nayla Ajaltouni et Olivier Dubuquoy, ou encore l’ancien patron d’Emmaüs France, Thierry Kuhn, qui n’est “plus actif” et ne “sait pas exactement” s’il en est encore membre.

Farid Benlagha, l’un des membres fondateurs, qui avait fait suivre son départ en mars d’une tribune au vitriol, confirme une “hémorragie importante” due à une “organisation dont le seul objectif était de mettre en valeur un homme”, Raphaël Glucksmann.
De fait, l’essayiste a toujours occupé une place centrale au sein du mouvement et cette situation s’est exacerbée après son catapultage en tête de la liste socialiste aux européennes, qui a concentré l’attention médiatique sur lui-même davantage que sur l’union de la gauche, axiome initial de Place Publique.
La porte de l’union reste ouverte
Pour se défendre, Raphaël Glucksmann rappelle que la désunion de la gauche n’est pas de son fait et que les portes à une liste commune resteront ouvertes jusqu’à la date-butoir du dépôt officiel des listes.
“On ne peut pas dire aujourd’hui que la situation est extrêmement grave, que la gauche peut disparaître et d’un autre côté refuser de s’allier avec d’autres forces politiques de gauche”, a-t-il déclaré sur France Info, soulignant qu’aujourd’hui, “la gauche toute mouillée c’est 24%”.
Pour lui, “il y a un vrai risque d’un scénario à la polonaise: d’une scène politique qui se résume à un affrontement entre une droite libérale au pouvoir, c’est celle d’Emmanuel Macron, et une droite nationaliste dans l’opposition” qui finit par prendre le pouvoir.
Alors que certains espèrent un “effet Glucksmann” dans les intentions de vote, qui calent pour l’heure aux alentours de 5%, l’essayiste rappelle que sa stratégie d’alliance avec le PS n’a pas été tranchée dans un coin.
“Il y a eu un vote du congrès pour participer à cette liste d’union qui a rassemblé une large majorité des membres de Place publique”, a-t-il expliqué. “Bien sûr que quand on fait un rassemblement il y a des gens qui sont pas contents: soit parce qu’ils n’obtiennent pas la place qu’ils veulent, soit parce qu’ils sont contre l’idée de se rassembler avec des forces politiques qui ne partagent pas la même histoire que la leur”, a-t-il ajouté.


https://www.huffingtonpost.fr/entry...-a-place-publique_fr_5cb1bf18e4b0ffefe3b0e89b
 
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