Rapport de la Cour des comptes/Contrôle sanitaire alimentaire: Un fiasco nommé Onssa

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Fruits, légumes, viandes: des trous inquiétants dans le dispositif de veille

Traçabilité des aliments: La persistance de circuits opaques

La dangereuse facture d’une réforme inachevée

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Aussi insuffisants soient-ils, les résultats des prélèvements d’échantillons effectués sur les aromates par exemple donnent froid dans le dos. Pour l’année 2016, sur les 128 prélèvements, 80 ont été déclarés non conformes, soit un taux de 62,5%. Dans la liste des clignotants, des substances à usage limité, voire interdit comme: le Chlorpyriphos-ethyl, un insecticide fabriqué par la firme Dow Chemical et que des recherches internationales sérieuses associent à des anomalies constatées dans les cerveaux des enfants dont les mères ont été exposées au produit; le Diméthoate, interdit en France, en Italie et en Espagne notamment, depuis 2016 en raison de sa dangerosité, et ce en dépit des pressions des opérateurs de fruits et légumes qui affectionnent son utilisation pour la protection de leur verger contre la mouche drosophile
Le mal est profond. Il aura suffi de quelques diagnostics aussi alarmants les uns que les autres pour se rendre compte du désastre de la veille sanitaire sur les produits alimentaires. Constat certes sévère et réaliste, mais presque injuste dans la foulée, pour une tutelle qui tente de redessiner, avec d’ores et déjà de premières victoires, le paysage agricole. Difficile cependant de regarder ailleurs.

Dans l’évaluation de la Cour des comptes du bilan de l’Onssa, le mot catastrophe n’est pas loin. Si ce n’est pour un petit clin d’œil à la question des déchets (voir encadré), nous omettons délibérément dans ce compte rendu de revenir sur l’insalubrité de l’écosystème de la viande rouge et de ses abattoirs, évoqués dans le rapport, où tout a été dit sur l’état de délabrement d’une filière médiévale.

En tout état de cause, les signaux d’alarme ne manquent pas. Ils nous interpellent tous sur les dangers que nous continuons d’encourir dans nos habitudes de consommations au quotidien. L’un des nombreux niveaux de vulnérabilité porte sur l’absence d’un dispositif d’évaluation scientifique des risques sanitaires.
L’Onssa a bien tenté d’y remédier en confiant ce cahier des charges, en 2017, à une division au sein de sa direction centrale. Mais quelle est la portée des ambitions, lorsque les moyens ne suivent pas (2 employés seulement pour cette mission) comme le relève la Cour des comptes et comme le reconnaît aussi, à sa décharge, l’Onssa dans l’argumentaire de sa défense?

Sans s’éloigner de ses préoccupations, une partie de la dérive tient à des réformes retardées ou différées. Comme le projet de création d’un «comité scientifique chargé de donner son avis et ses conseils sur les thématiques liées, entre autres, à l’évaluation des risques» décidé en 2012, mais qui n’avait toujours pas vu le jour en novembre 2018!

La quasi-indulgence constatée dans les contrôles est un autre sismographe du fiasco. Des rapports de visites sanitaires sont établis à l’issue d’inspection, mais restent sans suite ou alors se traduisent par des remontrances soft et des invitations «à mettre en place et communiquer un échéancier de mise en conformité des différents écarts relevés, et ce dans les plus brefs délais»............................

 
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