Réflexion sur la démocratie

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Dormeur
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La Suisse malgré les mécanismes mis en œuvre est le type même de démocratie, aucune tête ne dépasse.

Quant à cette citation:
A toutes ces questions, l'on pourra trouver un pays "démocratique" et un pays non démocratique dont la comparaison, entre les deux, tournerait à l'avantage du pays non-démocratique.
Je te laisse le soin de la prouver par des arguments statistiques officiels.
En prenant le sens originel de la démocratie, à savoir le pouvoir qu'à un peuple de choisir ses lois et de s'auto-gouverner, on admet que la Suisse n'est pas une démocratie car les Suisses ont un pouvoir limité d'intervention (et non pas total), ne peuvent pas gouverner et ont tout un tas de barrières limitant encore l'impact des mécanismes d'initiatives proposées au peuple.

Quant aux comparaisons, j'imagine que moi je devrais prouver mais que toi tu es exempt de cet exercice ? Car si tu dis que ce que j'ai dit est faux, alors tu fais une affirmation sans la prouver toi aussi il me semble.
 
Tout d'abord il faut savoir qu'une Théocratie de même qu'une Royauté ou encore une Principauté garantissent, elles-aussi, des libertés individuelles que ce soit au travers d'une constitution quelle que soit sa forme (un Livre Saint ou une constitution avec un parlement). Ainsi une "démocratie" (au sens où le seul pouvoir des gens consistent au choix du chef) n'est pas plus garante des libertés individuelles que d'autres systèmes non-démocratiques.

Donne des exemples.

Avant le 18e siècle, pratiquement partout il y avait des empires ou des royaumes où l'autorité du souverain était incontestée. Il n'y avait pas de liberté d'expression, pas de liberté de culte, la torture était vue comme une pratique normale, le droit pénal était d'une barbarie inouïe, les personnages religieux commandaient généralement l'obéissance au souverain et parfois les religieux eux-mêmes étaient souverains (le pape par exemple gouvernait une partie appréciable de l'Italie avant 1870), le roi avait généralement des harems et vivait dans un luxe obscène alors que le peuple était très pauvre.

Ça me fait penser qu'une autre marque d'une démocratie réussie, c'est que le chef d'État n'est pas fabuleusement riche. En fait il n'est pas beaucoup plus riche que les citoyens de la classe moyenne. Dans les régimes autoritaires, où règne une corruption généralisée, le chef d'État se met de côté d'immenses richesses, souvent placées dans des banques étrangères. Il mène un train de vie luxueux alors que généralement les citoyens sont très pauvres et ont peu de recours pour faire valoir leurs droits.

Si l'on prend en compte d'autres critères (le bonheur des peuples, la richesse, la puissance), alors là aussi d'autres systèmes auront fait leur preuve par rapport à d'autres "démocraties". Je ne pense pas qu'un Monégasque ou encore un Saoudien ou encore un Emiratis etc.... soient plus malheureux, plus pauvre, moins puissants, moins libres qu'un Sénégalais qui vit pourtant dans une "démocratie" (voir d'un Français).

Alors les flux migratoires, ça ne compte pour rien? :D
 
Quant à ta dernière phrase "La démocratie est certes le gouvernement de la majorité, mais plus fondamentalement, c'est le règne des droits de la personne, que même une majorité n'a pas le droit de révoquer". Il faut savoir qu'en Suisse, le peuple peut modifier la constitution et ainsi intervenir sur les droits qu'elle garantie. Ainsi plus la démocratie existe plus elle permet aux gens de pouvoir révoquer les droits de la personne. Ce que les Suisses ont déjà démontré avec certaines initiatives xénophobes et Islamophobes votées.

Je parlais de la démocratie idéale. Quelque chose de semblable à ce que propose de nos jours l'enseignement social de l'Église.

Un gouvernement fondé sur l'éthique, sur le respect de la dignité humaine et des droits de la personne.

Donner le pouvoir à la majorité ne signifie pas lui donner un pouvoir absolu. Sinon c'est la "mob rule".

Il y a des choses que même une majorité n'a pas le droit de faire (le droit au sens moral du terme). Les vérités scientifiques et éthiques ne sont pas déterminées par un vote.

L'idéal est bien la dilution du pouvoir et l'existence de nombreux contre-pouvoirs en équilibre. Cela réduit l'efficacité des gouvernements. Mais surtout, cela réduit leur pouvoir de nuisance, qui est ce qu'il faut le plus considérer. Partager le pouvoir entre représentants élus à la majorité, des gestionnaires qui ont une expertise dans leur domaine et les tribunaux (qui veillent sur la Constitution) est une bonne idée.
 
En Europe, pour vérifier le bon fonctionnement de la gouvernance, il y a la cour européenne des droits de l'homme à laquelle chaque citoyen peut s'adresser.
 
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