Reforme du bac....2019

mam80

la rose et le réséda
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Réforme du bac : les derniers arbitrages sur les programmes scolaires

Français
Les programmes s’annoncent plus directifs avec, désormais, l’étude de quatre œuvres obligatoires, décidées par l’Inspection générale. Jusqu’à présent, les ouvrages étaient choisis par chaque professeur. «Il n’y a jamais eu d’œuvres obligatoires au bac français sauf sous le ministère Bayrou (1993-1997)», note Viviane Youx, de l’Association pour l’enseignement du français (AFEF), considérée comme progressiste. «Pour créer une culture commune, pourquoi pas ?

Mais ces quatre livres obligatoires vont donner lieu à une vaste publication de fiches de lecture, que les élèves achètent puis régurgitent. Quant aux profs, ils auront moins de liberté et vont devoir enseigner trois ans de suite la même œuvre. Pratique mais fastidieux…»
L’approche s’effectuera toujours à travers les quatre grands genres : roman et récit, théâtre, poésie et littérature d’idées.

Autre nouveauté : «le carnet personnel de lectures et de formation culturelle» que chaque élève doit tenir en seconde et première. Il servira de base à la présentation d’un dossier qui comptera pour moitié de la note à l’oral du bac. Enfin, l’écrit du bac ne proposera désormais que la dissertation et le commentaire du texte. Exit le sujet d’invention.

Maths

Gros changement : les mathématiques disparaissent du tronc commun des matières enseignées en classe de première. Les maths deviennent une «spécialité» dans la nouvelle réforme du lycée (les jeunes en choisissent trois en première puis seulement deux en terminale). La «spé maths» est «bien construite, mais très exigeante», presque plus qu’une première S actuelle, note Alexis Torchet, du Sgen-CFDT (minoritaire). «Quid des élèves qui ont le profil de la voie ES, qui veulent faire des maths mais pas à un niveau aussi élevé que cette spé maths ?»

Actuellement, seuls les lycéens de la voie littéraire (15% des effectifs de la voie générale) ne faisaient plus de maths à partir de la première. Les élèves peuvent prendre une option «mathématiques complémentaires» en terminale. Mais le feront-ils après une première sans maths ?

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SUITE et fin

Histoire-géo

Les programmes se veulent «plus chronologiques». «Jusqu’à présent, on traitait les deux guerres mondiales de manière globale, ce qui pouvait entraîner une confusion», rappelle Franck Collard, président de l’association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG). «Pour la géo, on va dans le bon sens, on sort de cette réitération incantatoire sur le développement durable», poursuit le président de cette association attachée à un enseignement traditionnel.

Mais les volumes horaires (trois heures en première contre quatre aujourd’hui) «sont insuffisants», regrette Bruno Modica, du mouvement les Clionautes. Plusieurs syndicats dénoncent le retour d’une «une histoire événementielle, au détriment du mouvement des idées», selon Claire Krepper, du SE-Unsa.

Le contenu de l’enseignement moral et civique suscite aussi son lot de critiques : «Jusqu’à présent, cet enseignement favorisait le débat. Là, on a le sentiment qu’on veut inculquer des notions ou des valeurs, mais pas vraiment questionner», juge Sandrine Charrier, du Snes.

Sciences économiques et sociales (SES)

L’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses) a lancé une pétition pour demander la «réécriture» des programmes, qui interdisent, selon elle, de saisir «les grands enjeux qui traversent nos sociétés».

«En deux ans, avec ces projets, les élèves n’auraient que bien peu entendu parler des inégalités, du pouvoir d’achat, des hiérarchies entre groupes sociaux ou du chômage»,
dénonce-t-elle. «On a relevé le renforcement important de la place donnée à la micro-économie, au détriment des questions de sociologie», relève pour sa part Claire Krepper, qui espère encore des «évolutions».

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PS
Le 8 novembre, Libé a publié le point de vue de Pierre Merle, agrégé en SES : «Les catégories socioprofessionnelles, étudiées actuellement en classe de première, ne sont plus étudiées à ce niveau alors même que celles-ci sont indispensables à la connaissance du social, qu’il s’agisse des pratiques culturelles, du risque de chômage, des orientations politiques, de l’espérance de vie, des différences de revenus et de patrimoine, etc.»

Et cette tribune-pétition, d’un collectif d’enseignants : «Le programme de sciences économiques et sociales tel qu’il nous est présenté ici empêche de préparer les élèves à développer leurs capacités futures de citoyens critiques et émancipés.»
 
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