Réforme constitutionnelle:Les politiques arriveront-ils à suivre?

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Les nécessaires révolutions internes dans les partis
Les jeunes pour dynamiser l’échiquier
Les partis invités à s’approcher des réseaux sociaux

Maintenant que l’effervescence est tombée, après que nos dirigeants politiques se complaisent dans l’encensement, faute de propositions, il est peut-être temps de soulever les questions qui fâchent.
Le discours a été une véritable gifle pour les partis qui n’ont d’ailleurs rien formulé, à l’exception de l’USFP qui aurait remis un mémorandum de révision constitutionnelle, sans même que les membres du bureau politique ne l’aient vu. Aujourd’hui, l’interrogation qui grossit de plus en plus est de savoir si les acteurs politiques actuels sont à la hauteur des enjeux. A moins de proposer à ces formations de se saborder comme l’a suggéré un lecteur sur les forums de L’Economiste (cf. notre édition du 10 mars)!
On a bien vu que le Roi a fait preuve d’audace en allant plus loin et plus vite. La question qui se pose est de savoir si les états-majors actuels parviendront à suivre le rythme. On craint que non. D’ailleurs, il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent pour demander aux partis de faire le grand ménage.

Le député et vice-président de la commission des Finances à la Chambre des représentants Khalid Al Hariry, est on ne peut plus clair: «l’USFP comme les autres partis sont déconnectés de la société.

Ils doivent faire leurs révolutions internes pour continuer à exister et représenter quelque chose. Sinon, le parti risque de devenir encore moins crédible qu’aujourd’hui». Un autre responsable de l’Istiqlal, qui a requis l’anonymat, surfe sur la même vague: «où sont les partis qui sont à la hauteur de cette Constitution à venir?» Et ce ne sont pas les principaux acteurs politiques que sont Radi, Fassi, Mezouar, Laenser, Biadillah et Benkirane qui vont créer la dynamique nécessaire pour s’ancrer dans la modernité et la démocratie.

Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général et président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants, enfonce le clou. Pour lui, «le problème du Maroc ne réside pas dans la Constitution, ni dans les élections.
Ce sont les partis politiques qui se sont sclérosés avec les institutions. Ces dernières redémarrent alors que les partis n’arrivent pas à suivre».

Une lueur d’espoir persiste: les jeunes sont invités à entrer dans les partis pour créer une nouvelle dynamique qui va balayer l’ancienne garde, encore accrochée aux postes de commande. En tout cas, les trois mois qui viennent seront décisifs. Avant juin, il est impératif de lancer les débats tous azimuts. Car, c’est dans la rédaction du contenu des axes exprimés par le Souverain que tout se jouera. Faudra-t-il se rapprocher de la limite inférieure ou supérieure des amendements à apporter à la Constitution? Du coup, beaucoup appellent au maintien de la pression sur les partis et les syndicats pour obtenir le plus de la réforme engagée.

Ceux qui campent sur cette ligne de conduite invite la classe politique à revoir ses tablettes et à mener une réflexion de fond sur la portée de Facebook et les autres sites sociaux. Il faudra peut-être qu’elle change sa manière de travailler et d’encadrer la jeunesse. Lahcen Daoudi a le sens de la formule: «Demain, le débat et la compétition politique se feront sur la Toile».
 
Ce chantier lancé par le Souverain laisse entrevoir la possibilité d’élections anticipées une fois la Constitution amendée et adoptée par référendum. Le président de la Commission Abdellatif Al Mennouni n’a pas de réponses toutes faites. La seule chose sur laquelle il s’est hasardé concerne les élections de la Chambre des conseillers. Cette institution devra renouveler ses instances après la refonte de sa composition et ses attributions. En effet, il faudra bien remplacer le collège des syndicats et celui des Chambres professionnelles qui seront transférés au Conseil économique et social.

L'economiste.
 
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