Réfugiés au maroc: les angles d'attaque d'une aide d'urgence

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Une très forte majorité des réfugiés suivis par le HCR sont entrés au Maroc illégalement, principalement par la ville d'Oujda. Les plus nombreux à avoir emprunté cette voie viennent du Cameroun, de la Syrie et de Guinée

L'intégration économique des réfugiés à travers leur insertion sur le marché de l'emploi et dans les systèmes productifs est un facteur déterminant dans leur intégration globale dans la société d'accueil. Dans le contexte urbain, le défi est de leur permettre de subvenir à leurs besoins de base. Différents programmes sont mis en place par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Maroc et ses partenaires.

■ 658 microprojets créés
S'agissant des bénéficiaires du programme socioéconomique, quelque 658 microprojets ont été créés depuis 2007. En 2018, 38 nouveaux microprojets ont vu le jour au profit de 57 réfugiés dont 5 femmes, et 2 coopératives ont été ouvertes au profit de 16 personnes. La subvention par projet s'élevant à 1.500 euros pour l'acquisition d'outils de production. Individuels ou en association, ils sont principalement déployés dans les régions de Rabat, Tanger et de l'Oriental, et ont très majoritairement concerné les réfugiés syriens et yéménites. Les secteurs d'activités sont variés entre le commerce, la fabrication de prothèses dentaires, la fabrication et la vente de vêtements, la restauration syrienne, la conception et la réalisation de jardins, les soins esthétiques à domicile, le forage de puits, la gestion d'installations informatiques et la boulangerie.

■ Accès aux soins médicaux
Dans le cadre de la Stratégie nationale d'immigration et d'asile (SNIA), initiée par le Maroc en 2013, les réfugiés au Maroc ont accès gratuitement aux consultations médicales générales dans les centres de santé de proximité, les dispensaires publics. Quelque 3.454 personnes ont été prises en charge par le programme médical, entre avril et septembre 2018.

■ Interventions monétaires pour les plus vulnérables
Les interventions monétaires permettent de réduire les comportements à risque comme la prostitution ou le travail des enfants. Elles permettent également d'atteindre les réfugiés là où ils se trouvent, même dans les zones les plus reculées. Enfin, elles contribuent à une injection monétaire dans les économies locales, ce qui a un impact positif sur les communautés hôtes. Une assistance est ouverte à tous les parents d'enfants en âge d'aller à l'école et à tous les étudiants. Une assistance financière est aussi réservée aux parents seuls, souvent des femmes, avec enfants à charge, aux familles avec enfants handicapés, aux malades chroniques et aux victimes de violence. C'est-à-dire aux réfugiés avec des besoins spécifiques limitant l'accès à l'emploi.

■ Assistance légale
Entre janvier et septembre 2018, le HCR Maroc a assisté une centaine de réfugiés dont 29% étaient mineurs. Il s'agit d'assistance pour l'obtention de documents civils ou administratifs, d'un accompagnement juridique pour des agressions physiques et sexuelles (29% des personnes assistées), ou encore de représentation légale pour des affaires pénales. Les réfugiés d'origine subsaharienne représentent la première population concernée par les demandes d'assistance pour dépôt de plainte.

Education
Une circulaire ministérielle de 2012 prévoit l'accès ouvert et gratuit des enfants et des étudiants universitaires syriens dans les établissements publics marocains. Là encore, différents programmes sont mis en œuvre avec différents partenaires comme la Fondation Orient-Occident (FOO) qui soutient la scolarisation des enfants réfugiés au Maroc. Des allocations sont versées aux parents moyennant la présentation des attestations de scolarité.
J.A.

 
Réfugiés au Maroc: Les crises de déplacement les plus négligées

Le 5 juin dernier, le rapport pour 2018 met le Cameroun en tête, avec 7 pays africains au classement. «La crise qui se dégrade rapidement au Cameroun n’a entraîné aucun effort de médiation, aucun programme d’assistance important, peu d’intérêt des médias et une pression trop faible pour que les parties cessent d’attaquer les civils. Le silence est glacial», a déclaré Jan Egeland, secrétaire général du NRC, cité dans le rapport. L’ONU parle de 530.000 personnes déplacées en raison du conflit armé qui sévit dans les régions anglophones.

L’année 2018 n’a rien épargné non plus à la République démocratique du Congo, qui suit le Cameroun au classement. Une crise d’Ebola en mal de finances et de nombreuses victimes des différents groupes armés et, dans certains cas, des forces de sécurité gouvernementales, comme le souligne le rapport mondial 2019 de Human Rights Watch. Le pays fait face à 4,5 millions de personnes déplacées, 700.000 réfugiés dans les pays voisins, et 2,5 millions d’enfants touchés par la malnutrition. Pourtant, le Conseil norvégien relève un intérêt des médias plus tourné vers les récentes élections.

Des crises humanitaires sévissent également en République centrafricaine où plus de la moitié des habitants ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Là encore, le manque d’information est pointé du doigt. Pourtant, un quart de la population a été déplacée dans le pays ou dans les pays voisins. Quelque 2,9 millions des 4,6 millions de Centrafricains ont un besoin urgent d’aide humanitaire.

«C’est l’une des pires crises au monde en termes de pourcentage de la population touchée», précise le rapport. Le Burundi est le 4e pays à figurer sur cette liste des crises de déplacement les plus négligées dans le monde. En 2018, 33% seulement de l’appel humanitaire pour les réfugiés burundais était financé. Ce déficit en fait la crise de réfugiés la moins financée au monde, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés.
L’appel à soutenir les personnes touchées par la crise humanitaire à l’intérieur même du Burundi était également gravement sous-financé. L’Ukraine en 5e position change de continent. Mais l’Afrique revient vite avec le Mali sur la 7e marche, juste après le Venezuela.

Les conflits intercommunautaires, les opérations militaires, les attaques de groupes armés non étatiques… engendrent un nombre de personnes déplacées multiplié par trois en 2018, passant de 35.000 à 126.000, et qui a continué à augmenter au début de 2019. La Libye, l’Ethiopie et la Palestine clôturent le classement.

L’appel humanitaire de 2018 n’a reçu que 45,7% du financement nécessaire pour aider les 2,5 millions de Palestiniens dans le besoin. Une situation vieille de plus de 70 ans qui témoigne d’un échec alarmant au sein de la communauté internationale pour trouver une solution politique.

 
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