Bonjour
Selon d'anciennes théories de l'origine de la religion, encore populaires chez beaucoup d'athées ordinaires, les dieux et la vie après la mort auraient été inventés par des humains qui avaient peur des dangers du monde et surtout peur de la mort. Pour se réconforter, parce que ça les arrangeait de croire en une Providence bienveillante et un paradis de délices éternelles préparé pour eux.
Voir par exemple L'Avenir d'une illusion de Freud.
Cette perspective peut avoir l'air séduisante à première vue, mais elle est d'une utilité très limitée dans un cadre anthropologique et historique.
Je dis pas qu'elle est complètement fausse. Il y a effectivement un effet réconfortant à croire que nos êtres chers décédés vont au paradis et seront éternellement bienheureux. Et les gens peuvent s'accrocher à cet espoir pour eux-mêmes, en particulier les personnes qui ont été écorchées par la vie et qui ont peu de possibilités de prospérer. Il est exact aussi que beaucoup de religions croient qu'on peut exécuter certains rituels ou des pratiques pieuses qui nous attireront des bénédictions divines et des bienfaits terrestres. Ou encore nous protéger contre des malheurs plus ou moins concrets.
Cependant, force est de constater qu'il y a beaucoup de choses dans la religion qui tendraient plutôt à augmenter l'anxiété et l'inconfort.
Des choses comme les menaces de tortures éternelles, les mauvais esprits, Satan, les mauvais sorts, les malédictions, le « destin », la colère de Dieu, la punition des « péchés », la pratique de la confession chez les catholiques, la croyance que Dieu lit nos pensées, ce genre de choses.
Et donc beaucoup de chercheurs en études religieuses croient actuellement que la religion sert davantage d'instrument de régulation du comportement, d'auxiliaire à la police et à la « justice humaine ». Plus précisément, ces croyances serviraient à décourager les tricheurs (quand on peut tricher sans être vus, « Dieu » nous voit quand même) et à encourager l'altruisme (la coopération avec les membres de notre communauté religieuse, au-delà des liens familiaux).
La religion sert aussi à modérer nos pulsions hédoniques, qui pourraient être autodestructrices (par exemple prohiber l'alcool, la drogue, la fornication, etc.). La religion nous donne une hygiène de vie qui s'avère souvent profitable pour nous et nos proches.
Cette perspective correspond bien aux discours qu'on entend sans arrêt sur les dieux, qui ont généralement une portée nettement morale et sociale, a fortiori de la part des leaders religieux. On trouve naturel de faire un lien entre les dieux et les règles de vie, et plusieurs croyants accusent les athées de nier Dieu pour n'avoir pas à rendre de comptes de leurs péchés.
Vous en pensez quoi?
Selon d'anciennes théories de l'origine de la religion, encore populaires chez beaucoup d'athées ordinaires, les dieux et la vie après la mort auraient été inventés par des humains qui avaient peur des dangers du monde et surtout peur de la mort. Pour se réconforter, parce que ça les arrangeait de croire en une Providence bienveillante et un paradis de délices éternelles préparé pour eux.
Voir par exemple L'Avenir d'une illusion de Freud.
Cette perspective peut avoir l'air séduisante à première vue, mais elle est d'une utilité très limitée dans un cadre anthropologique et historique.
Je dis pas qu'elle est complètement fausse. Il y a effectivement un effet réconfortant à croire que nos êtres chers décédés vont au paradis et seront éternellement bienheureux. Et les gens peuvent s'accrocher à cet espoir pour eux-mêmes, en particulier les personnes qui ont été écorchées par la vie et qui ont peu de possibilités de prospérer. Il est exact aussi que beaucoup de religions croient qu'on peut exécuter certains rituels ou des pratiques pieuses qui nous attireront des bénédictions divines et des bienfaits terrestres. Ou encore nous protéger contre des malheurs plus ou moins concrets.
Cependant, force est de constater qu'il y a beaucoup de choses dans la religion qui tendraient plutôt à augmenter l'anxiété et l'inconfort.
Des choses comme les menaces de tortures éternelles, les mauvais esprits, Satan, les mauvais sorts, les malédictions, le « destin », la colère de Dieu, la punition des « péchés », la pratique de la confession chez les catholiques, la croyance que Dieu lit nos pensées, ce genre de choses.
Et donc beaucoup de chercheurs en études religieuses croient actuellement que la religion sert davantage d'instrument de régulation du comportement, d'auxiliaire à la police et à la « justice humaine ». Plus précisément, ces croyances serviraient à décourager les tricheurs (quand on peut tricher sans être vus, « Dieu » nous voit quand même) et à encourager l'altruisme (la coopération avec les membres de notre communauté religieuse, au-delà des liens familiaux).
La religion sert aussi à modérer nos pulsions hédoniques, qui pourraient être autodestructrices (par exemple prohiber l'alcool, la drogue, la fornication, etc.). La religion nous donne une hygiène de vie qui s'avère souvent profitable pour nous et nos proches.
Cette perspective correspond bien aux discours qu'on entend sans arrêt sur les dieux, qui ont généralement une portée nettement morale et sociale, a fortiori de la part des leaders religieux. On trouve naturel de faire un lien entre les dieux et les règles de vie, et plusieurs croyants accusent les athées de nier Dieu pour n'avoir pas à rendre de comptes de leurs péchés.
Vous en pensez quoi?