Rentrée scolaire: après les promesses du ministère, l'espoir des parents d'enfants handicapés

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
En juin dernier, le Maroc lançait officiellement le programme national d’éducation inclusive pour les enfants en situation de handicap.

HANDICAP - Si la période de rentrée scolaire est particulièrement stressante, elle est aussi une période de questionnement pour les parents d’enfants handicapés. Alors qu’en juin dernier le Maroc lançait officiellement le programme national d’éducation inclusive pour les enfants en situation de handicap, l’heure est désormais à l’attente pour les associations luttant pour les droits des enfants handicapés et les parents de ces derniers.

Des associations qui ont accueilli chaleureusement cette annonce: “Cela a été annoncé avec sérieux, c’est une excellente résolution, les associations militent pour cela depuis longtemps”, explique au HuffPost Maroc Sabah Zemmama, présidente de l’Union nationale des associations oeuvrant dans le domaine du handicap mental (UNAHM). Selon cette dernière, le ministère met actuellement en place les mesures d’accompagnement nécessaire “pour que les choses se fassent en bonne et due forme”. “On nous a parlé de formations pour certains directeurs et inspecteurs. On attend donc des mesures d’application qui doivent être déterminées clairement”, indique-t-elle.

“Ce que l’on demande pour l’accompagnement, c’est la formation des enseignants et directeurs, des auxiliaires de vie scolaire, l’adaptation des locaux, des toilettes, l’accessibilité aux salles communes, du matériel, tout cela doit être mis en place prochainement, selon le ministre”, ajoute-t-elle.

Des mesures adaptatives nécessaires
Les associations espèrent également la mise en place prochaine, par le ministère, de mesures supplémentaires d’accompagnement et d’adaptation, visant à faciliter la vie de ces enfants dans les classes. “Plusieurs mesures de sensibilisation à l’inclusion scolaire devraient être mises en place, pour les écoles et directeurs. On a notamment demandé des contrats d’adaptation ou encore la mise en place de mesures adaptatives pour chaque enfant. La question de l’adaptation des contrôles continus est aussi très importante, on nous a promis que cela serait mis en place doucement mais rien n’est pour l’instant officiel.”

“Cela met du temps parce que ce n’est pas évident. On attend quand même toute les révisions qui doivent permettre la réussite de cette décision”, continue Sabah Zemmama.

Une inclusion qui passe aussi par de meilleures conditions pour tous les enfants scolarisés, pas seulement ceux handicapés: “On ne va pas projeter un enfant en difficulté dans un milieu également en difficulté et dire qu’il va évoluer. C’est certain qu’il faut des mesures adaptatives et un cahier de charge”, souligne la militante associative.

Sensibiliser le plus grand nombre

Pour la présidente d’association, l’inclusion reste la mesure la plus adaptée pour les enfants handicapés. “L’inclusion scolaire est la meilleure des choses qui puisse arriver à un enfant handicapé, mais il faut des mesures adaptatives”.

Si certains parents pour l’instant attendent avec attention cette rentrée, d’autres ne sont tout simplement pas au courant des mesures mises en place par le gouvernement, ce qui pose le problème du manque d’information et de communication. “Il faut une campagne de sensibilisation visant ces parents, les professionnels de l’éducation, mais aussi le public en général. Il faut que les enfants et les parents d’élèves soient sensibilisés à la situation de leurs camarades de classe”, insiste Sabah Zemmama au HuffPost Maroc.

Actuellement, le nombre d’élèves en situation de handicap scolarisés dans les classes ordinaires est de 80.000 élèves, indiquait le ministère de l’Education en juin dernier dans un communiqué, tandis que les classes intégrées abritent environ 8.000 élèves dont 37% de filles. Les efforts déployés ont permis de réaliser un taux de couverture de 10%, soulignait le ministère qui ambitionne, à travers ce programme, que le taux de couverture des établissements scolaires atteigne 20% au cours de l’année scolaire 2019-2020 et 100% à l’horizon 2027-2028.

 
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