Alors que les bureaux du 36, quai des Orfèvres, célèbre siège de la police judiciaire parisienne, se vident peu à peu de leurs occupants amenés à investir d'ici au mois de septembre leurs nouveaux locaux, situés aux Batignolles, dans le 17e arrondissement, les geôles de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) de Paris n'ont pas désempli cette semaine.
Selon nos informations, neuf personnes, soupçonnées d'avoir aidé une organisation criminelle internationale à contraindre des jeunes femmes à faire commerce de leur corps dans les quartiers chics de Paris, ont été interpellées ce mardi 20 juin avant d'être placées en garde à vue à la BRP. Trente-cinq prostituées de nationalité russe et ukrainienne ont également été entendues par les enquêteurs de l'ex-"Mondaine". De mémoire de policiers de la BRP, c'est le "plus gros réseau d'escort-girls" démantelé à Paris depuis 1994.
Organisation internationale
Ces policiers, spécialisés dans la lutte contre le proxénétisme, ont enquêté pendant près de deux ans avant de circonscrire la branche parisienne de cette organisation internationale, dont les donneurs d'ordre présumés se trouvent en Russie. Ces derniers avaient mis en place deux sites internet, Charme-russe et Amour-russe, afin d'exposer les atours des jeunes femmes tombées sous leur coupe.
Recrutées en Russie, elles se voyaient remettre un passeport en bonne et due forme avant d'être envoyées à Paris. Prises en charge à leur arrivée par un lieutenant des principaux organisateurs, elles étaient ensuite conduites dans une vingtaine d'appartements, implantés principalement dans les 8e et 16e arrondissements de la capitale.
"Sur les neuf suspects interpellés, sept ont été présentés à un juge d'instruction de la juridiction interrégionale de Paris (Jirs), précise une source judiciaire. Chacun avait un rôle bien précis dans cette organisation. Deux couples mettaient des appartements à disposition de ces jeunes femmes et s'occupaient aussi de toute la logistique, notamment de leur transport et de leur surveillance."
800 à 1 000 messages par jour
Les "prestations" étaient facturées 250 euros de l'heure, et au-delà de 800 euros la nuit. Ces escort-girls séjournaient entre un et deux mois à Paris avant de regagner leur pays d'origine.
Selon les premières investigations, les proxénètes avaient plusieurs dizaines de jeunes femmes à leur disposition. "Les réservations se faisaient par SMS, détaille un proche de l'affaire. Entre 800 et 1 000 messages par jour ont été comptabilisés sur un serveur spécialement dédié. La répartition des rendez-vous était gérée par des complices basés à Chypre et en Israël."
Toujours selon nos informations, un des membres de ce gang, Bogdan K., 21 ans, était chargé de collecter une partie de l'argent des prostituées avant de le remettre à un complice, spécialement venu de Russie. "Ce comparse venait de Saint-Pétersbourg et faisait l'aller-retour dans la journée, poursuit la même source. Il donnait rendez-vous au collecteur parisien dans l'enceinte même de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle avant de repartir." Au cours des perquisitions, les enquêteurs de la BRP ont saisi près de 115 000 euros en liquide.
lepoint
Selon nos informations, neuf personnes, soupçonnées d'avoir aidé une organisation criminelle internationale à contraindre des jeunes femmes à faire commerce de leur corps dans les quartiers chics de Paris, ont été interpellées ce mardi 20 juin avant d'être placées en garde à vue à la BRP. Trente-cinq prostituées de nationalité russe et ukrainienne ont également été entendues par les enquêteurs de l'ex-"Mondaine". De mémoire de policiers de la BRP, c'est le "plus gros réseau d'escort-girls" démantelé à Paris depuis 1994.
Organisation internationale
Ces policiers, spécialisés dans la lutte contre le proxénétisme, ont enquêté pendant près de deux ans avant de circonscrire la branche parisienne de cette organisation internationale, dont les donneurs d'ordre présumés se trouvent en Russie. Ces derniers avaient mis en place deux sites internet, Charme-russe et Amour-russe, afin d'exposer les atours des jeunes femmes tombées sous leur coupe.
Recrutées en Russie, elles se voyaient remettre un passeport en bonne et due forme avant d'être envoyées à Paris. Prises en charge à leur arrivée par un lieutenant des principaux organisateurs, elles étaient ensuite conduites dans une vingtaine d'appartements, implantés principalement dans les 8e et 16e arrondissements de la capitale.
"Sur les neuf suspects interpellés, sept ont été présentés à un juge d'instruction de la juridiction interrégionale de Paris (Jirs), précise une source judiciaire. Chacun avait un rôle bien précis dans cette organisation. Deux couples mettaient des appartements à disposition de ces jeunes femmes et s'occupaient aussi de toute la logistique, notamment de leur transport et de leur surveillance."
800 à 1 000 messages par jour
Les "prestations" étaient facturées 250 euros de l'heure, et au-delà de 800 euros la nuit. Ces escort-girls séjournaient entre un et deux mois à Paris avant de regagner leur pays d'origine.
Selon les premières investigations, les proxénètes avaient plusieurs dizaines de jeunes femmes à leur disposition. "Les réservations se faisaient par SMS, détaille un proche de l'affaire. Entre 800 et 1 000 messages par jour ont été comptabilisés sur un serveur spécialement dédié. La répartition des rendez-vous était gérée par des complices basés à Chypre et en Israël."
Toujours selon nos informations, un des membres de ce gang, Bogdan K., 21 ans, était chargé de collecter une partie de l'argent des prostituées avant de le remettre à un complice, spécialement venu de Russie. "Ce comparse venait de Saint-Pétersbourg et faisait l'aller-retour dans la journée, poursuit la même source. Il donnait rendez-vous au collecteur parisien dans l'enceinte même de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle avant de repartir." Au cours des perquisitions, les enquêteurs de la BRP ont saisi près de 115 000 euros en liquide.
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