Pas de réseaux

Internet mon amour (maladif) : pourquoi de plus en plus de Français sombrent dans l’angoisse quand ils n’ont pas de réseaux

Une étude de l'Ofcom précise que les britanniques vérifient leur téléphone portable toutes les 12 minutes et sont en ligne au moins 24 heures par semaine. Le temps utilisé pour passer des appels diminue, les utilisateurs préférant utiliser des applications comme Whastapp ou Mesenger.

Atlantico : L'étude révèle qu'un cinquième des adultes britanniques se sent stressé s'ils ne peuvent pas accéder à Internet. Comment expliquer ce stress ? A quoi est-il du ?

Michael Stora : On se rend compte avec le smartphone, que s'il y a une forme de dépendance qui peut engendrer du stress, ce n'est pas vis-à-vis du téléphone, mais vis-à-vis de l'autre. Preuve en est que les applications les plus utilisées sont les messageries et les réseaux sociaux. La personne est toujours en lien avec les autres. Il y a derrière cela une forme d'incapacité à supporter le fait d'être seul. Quand internet ne fonctionne plus, ils sont renvoyés à ce sentiment de solitude qui engendre du stress. Le téléphone devient une sorte d'interface entre soit et l'autre d'un point de vu affectif.

Il y a un autre phénomène chez les gens très actifs qui ont un rapport quasi-professionnel à internet. Lorsqu'ils se retrouvent privés de réseaux, à ce moment-là, il y a un sentiment de manque voir d'inutilité. Cela renvoie à un sentiment d'impuissance.

Est-ce aussi le cas en France ?

Oui. Les Français sont en très bonne position dans ceux qui sont le plus connectés. C'est un vrai phénomène qui existe aussi chez nous.

Qu'est-ce que cette addiction révèle du profil psychologique des utilisateurs ?

Au fond, c'est toujours la question de savoir si derrière l'écran, on se sent seul. C'est un questionnement profond qui fait que le téléphone est devenu un outil palliatif. On appelait ça le doudou sans fil.
 
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