Résultats de parcoursup 2019 : comment choisir entre deux admissions ?

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la rose et le réséda
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Prépa ou licence, DUT ou BTS, école publique ou privée… à partir du 15 mai, les candidats reçoivent les réponses des formations et devront choisir entre plusieurs. Que faire en cas de dilemme ?


C’est la dernière grande étape pour les presque 900 000 candidats enregistrés sur Parcoursup, la plate-forme nationale d’inscription dans l’enseignement supérieur. Du 15 mai au 19 juillet, les futurs étudiants doivent répondre aux formations dans le délai imparti : cinq jours en début de procédure, puis trois jours. Plusieurs actions sont possibles : accepter une proposition d’admission – et une seule ; maintenir un ou plusieurs vœux en attente ; renoncer. La question se corse lorsqu’on hésite entre deux vœux acceptés ou en attente. Comment les indécis peuvent-ils trancher ? Voici quelques pistes.

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1 – Admis dans deux universités différentes pour une même licence


D’une université à l’autre, deux licences de la même spécialité ne se ressemblent pas tout à fait. « Toutes les licences ont une coloration, qui est fonction des enseignants et des laboratoires de recherche auxquels ils sont rattachés, explique Frédéric Dardel, président de l’université Paris-Descartes. Par exemple, la licence d’informatique de Paris-Descartes est plus orientée vers les projets et la pratique, tandis que celle de Paris-Diderot est plus fondamentale et algorithmique. » Les futurs bacheliers ont donc tout intérêt à se renseigner sur les contenus des licences sur les sites Internet des formations, ou mieux encore, en contactant des étudiants en deuxième ou troisième année pour avoir un retour d’expérience plus concret.




En outre, il peut être utile de regarder les classements des universités. En particulier, les taux de réussite en licence, communiqués chaque année par le ministère de l’enseignement supérieur. Plutôt que de comparer les pourcentages bruts, il est intéressant de regarder la « valeur ajoutée » du taux de passage en deuxième année, qui mesure la capacité de chaque université à faire réussir ses étudiants par rapport aux établissements accueillant un public de niveau scolaire et d’origine sociale similaire. Des chiffres à prendre toutefois avec précaution : selon une étude parue en 2018, ce sont avant tout le passé scolaire et le type de bac obtenu qui conditionnent la réussite à l’université, quelle que soit la licence choisie.


Autre point primordial : la poursuite d’études.
Quels masters l’université offre-t-elle ? « Même si, avec la sélection à l’entrée du master 1, les diplômés de l’établissement ne sont pas prioritaires, la licence est orientée par le contenu des spécialités des masters et des thèmes de recherche de l’université : ils auront donc le bon profil », souligne la psychologue de l’éducation nationale Sylvie Amici. M. Dardel confirme : « A Paris-Descartes, en principe, on ne refuse pas en master 1 quelqu’un qui fait sa licence dans l’université, s’il a le niveau requis. » Autre point de vigilance : vérifier les passerelles offertes aux étudiants de première année qui réalisent au bout d’un mois qu’ils se sont trompés de voie.


Enfin, la distance au domicile est un critère majeur à prendre en compte, notamment pour les cursus particulièrement exigeants, comme la première année commune aux études de santé (Paces). La vie de campus peut aussi faire la différence (les activités sportives, l’accessibilité, etc.), ainsi que les partenariats noués avec l’étranger.

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suite 1

2 – Admis en licence et en classe prépa


Les candidats ayant le choix entre la voie universitaire et une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) doivent avoir en tête que la licence est un diplôme (à bac + 3) alors que la classe prépa est une porte d’entrée vers une poursuite d’études : licence, grande école. Elle permet toutefois de valider des crédits (120 ECTS au maximum, soit l’équivalent de deux années d’études) et d’obtenir des équivalences.


Ces deux formations sont très différentes. La classe prépa vise, en premier lieu, à préparer des concours, de manière assez scolaire. Le rythme est soutenu et régulier (incompatible avec un job étudiant). La motivation, la personnalité, la résistance au stress et à la pression (des notes notamment, en chute libre par rapport au lycée) feront qu’un bachelier pourra s’épanouir dans une formation. Les professeurs encadrent les étudiants, à la manière du lycée. En outre, toutes les prépas ne se ressemblent pas. Dans les CPGE les plus élitistes, la compétition entre excellents élèves est plus âpre, le rythme est encore plus important. Il est possible de consulter les taux de réussite des élèves aux concours selon les prépas – par exemple à partir des classements publiés par le site L’Etudiant.


A l’université, on ne prépare pas de concours, mais on forme des étudiants dans une (ou deux) discipline (s), avec une vision critique et intellectuelle. Le travail personnel n’est pas vérifié, en dehors des travaux dirigés. Les cours sont directement alimentés par la recherche. Les étudiants doivent apprendre à être autonomes dans leurs lectures et leurs recherches documentaires, à se constituer une culture personnelle au-delà des cours. Le couperet des partiels tombe à chaque fin de semestre.

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3 – Admis dans un BTS et dans un DUT


Ces deux filières professionnalisantes proposent des diplômes à bac + 2 (en attendant une réforme à venir). Le brevet de technicien supérieur (BTS) insiste sur des connaissances pratiques et propose davantage d’applications professionnelles que le diplôme universitaire de technologie (DUT). Il conviendra aux étudiants qui ont une appétence pour une spécialité définie, par exemple, un BTS « professions immobilières ». Ceux qui préfèrent une formation un peu plus large pencheront plutôt pour le DUT spécialité « techniques de commercialisation ».




L’environnement diffère : le BTS se déroule dans le cadre rassurant du lycée, alors que le DUT est préparé dans un Institut universitaire de technologie (IUT), rattaché à une université (avec des effectifs plus restreints qu’en licence). En DUT, les cours seront dispensés par des universitaires (qui ne sont pas présents en BTS), et des professionnels d’entreprise. En BTS, on trouve aussi des professeurs du secondaire. En DUT, le diplôme est validé par un contrôle continu intégral, tandis qu’en BTS les élèves passeront un examen final.



Les deux filières imposent des stages. Mais en BTS, il est rare de pouvoir partir à l’international. En DUT, « l’aspect semestriel de la formation et l’absence d’examen terminal laissent la possibilité à l’étudiant d’effectuer l’un des quatre semestres à l’étranger », pointe Laurent Gadessaud, porte-parole de l’Assemblée des directeurs d’IUT et directeur de l’IUT de Créteil-Vitry.


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suite 2 et fin

4 – Admis dans deux écoles d’ingénieurs




Du fait du référentiel imposé par la commission des titres d’ingénieurs, les candidats ne verront pas de grandes différences concernant la durée minimale de stages, l’expérience à l’international ou le taux d’intervenants du monde industriel. En revanche, les objectifs pédagogiques sont variables. Certaines formations ont un système « classique » alliant cours et travaux dirigés, d’autres ont opté pour un fonctionnement par projets. Par ailleurs, si l’anglais est la langue vivante imposée dans toutes les écoles d’ingénieurs, une seconde langue vivante (LV2) ne l’est pas toujours.


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Le coût de l’école, plus élevé pour celles qui sont privées, est un critère à relativiser. « Les écoles délivrant des diplômes d’ingénieurs répertoriés par la CTI bénéficient d’une dotation de l’Etat et restent donc plus abordables que les écoles privées de management », précise Laurent Champaney, l’un des dirigeants de la Conférence des grandes écoles (CGE) et directeur général d’Arts et métiers ParisTech.




La plupart des formations d’ingénieurs postbac permettent aux diplômés de travailler dans des domaines assez vastes, mais certaines ont des spécificités avec, par exemple, plus d’informatique ou d’électronique. « Les candidats peuvent aussi regarder sur les sites des écoles quand et vers quelles destinations partent les étudiants ; quelles sont les grandes entreprises partenaires de l’école ; lesquelles embauchent les diplômés », suggère M. Champaney. Des critères également pris en compte dans les classements des écoles d’ingénieurs, et qui font leur réputation.




6 – Admis dans une prépa et dans une école de commerce post-bac




La question du coût est fondamentale. Dans les prépas publiques, la scolarité est gratuite (l’étudiant doit s’acquitter des droits d’inscription dans une université partenaire). Dans les écoles de management présentes sur Parcoursup, les frais annuels de scolarité sont le plus souvent compris entre 6 000 et 7 500 euros par an (à multiplier par trois ou par cinq années d’études). Cependant, des solutions existent pour les familles aux revenus modestes (prêts étudiants, exemption des droits de scolarité, bourses).


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Autre différence entre ces deux voies : la classe préparatoire économique et commerciale permet de repousser de deux ans le choix d’une école de commerce ou de gestion (avec un choix plus large d’écoles à bac + 2), tandis que l’entrée dans une école de management postbac engage l’étudiant pour trois ans (bachelor) voire cinq ans (programme grandes écoles).




Laurent Champaney, de la CGE, met les candidats en garde :

« Si certains ressentent une émulation à préparer des concours, d’autres ne supportent pas la compétition. » Les cursus en école, avec une vie étudiante plus riche, et des stages dès la première année, conviennent mieux à certains profils.

Autre solution possible : intégrer une licence ou un DUT dans la perspective, à bac + 2 ou bac + 3, de passer les concours d’admissions parallèles des écoles de commerce (Passerelle, Tremplin). Une voie aujourd’hui majoritaire dans la plupart des écoles, et qui permet de contourner les deux années de classe préparatoire.



Dans tous les cas, il faut garder en tête qu’un choix fait sur Parcoursup n’engage pas pour toute la vie. Les passerelles sont nombreuses, entre formations, entre écoles et universités.


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