Proches du roi, voire confidents chouchoutés, puis ennemis jurés, les Bourequat ont tout connu : les fastes et la misère, la vie de pacha et lenfer de Tazmamart. Cest quils ont été, comme dautres (les Oufkir, avant eux) de la terrible philosophie hassanienne : des punitions collectives qui népargnaient personne. Et brisaient des vies, pour toujours. Pourquoi ? Comment ? Retour sur cette histoire incroyable mais vraie.
Tout a commencé le 8 juillet 1973, rue Villemin dans lactuel quartier huppé du Souissi et juste en face de la villa de Raymond Sasia, larchitecte de la sécurité rapprochée de Hassan II. Le monarque sapprête à fêter, le lendemain, son 44ème anniversaire après avoir échappé à deux attentats. La famille Bourequat, qui a toujours été dans les grâces du Palais, ne sattendait pas à vivre lenfer qui allait être le sien depuis que le roi en décida ainsi. à 3 h du matin, une vingtaine dhommes, armes au poing, investissent leur villa. Ali Bourequat, qui dormait dans une chambre avec sa compagne française et leur fille de cinq ans, est emmené par les assaillants. Au petit matin, cest au tour de ses deux frères Midhat et Bayazid dêtre embarqués.
Enfermés puis oubliés
Commence alors une lente descente aux enfers. Les trois frères Bourequat, à qui on explique dabord quils vont être interrogés par le roi, sont ballottés entre divers centres de détention de la Gendarmerie avant de finir, en avril 1974, au sinistre PF3 (Point fixe 3, lun des plus terribles centres de torture et de détention secrète) à Rabat, où les hommes du général Ahmed Dlimi font la loi. Et quelle loi ! Ils ont à peu près droit de vie et de mort sur les ennemis (réels ou imaginaires) du régime, qui finissent entre leurs mains.
Au PF3, les frères Bourequat côtoient ainsi Mohamed Ababou, le frère de lhomme du putsch de Skhirat en 1971, et Houcine Manouzi, célèbre syndicaliste dont le sort na jamais été élucidé, entre autres prisonniers. Ensemble, ils planifient la célèbre évasion, avortée, du 13 juillet 1975, qui leur vaut de nouvelles années de détention, toujours dans le secret et en labsence de tout jugement. En 1981, les trois frères atterrissent au mouroir de Tazmamart, essentiellement peuplé par danciens putschistes. Le pire, cest que, contrairement à leurs compagnons dinfortune, les Bourequat ne savent même pas de quoi on les accuse au juste. Et aujourdhui encore, les versions diffèrent sur la raison exacte qui a poussé Hassan II à les enfermer, ensuite à les oublier pendant plus de 18 ans. Voire, pire encore, à aller jusquà séquestrer leur maman, pourtant cousine lointaine de Mohammed V, ainsi que leur sur, pendant près de deux ans.
http://www.telquel-online.com/conte...-folle-folle-histoire-de-la-famille-bourequat
Tout a commencé le 8 juillet 1973, rue Villemin dans lactuel quartier huppé du Souissi et juste en face de la villa de Raymond Sasia, larchitecte de la sécurité rapprochée de Hassan II. Le monarque sapprête à fêter, le lendemain, son 44ème anniversaire après avoir échappé à deux attentats. La famille Bourequat, qui a toujours été dans les grâces du Palais, ne sattendait pas à vivre lenfer qui allait être le sien depuis que le roi en décida ainsi. à 3 h du matin, une vingtaine dhommes, armes au poing, investissent leur villa. Ali Bourequat, qui dormait dans une chambre avec sa compagne française et leur fille de cinq ans, est emmené par les assaillants. Au petit matin, cest au tour de ses deux frères Midhat et Bayazid dêtre embarqués.
Enfermés puis oubliés
Commence alors une lente descente aux enfers. Les trois frères Bourequat, à qui on explique dabord quils vont être interrogés par le roi, sont ballottés entre divers centres de détention de la Gendarmerie avant de finir, en avril 1974, au sinistre PF3 (Point fixe 3, lun des plus terribles centres de torture et de détention secrète) à Rabat, où les hommes du général Ahmed Dlimi font la loi. Et quelle loi ! Ils ont à peu près droit de vie et de mort sur les ennemis (réels ou imaginaires) du régime, qui finissent entre leurs mains.
Au PF3, les frères Bourequat côtoient ainsi Mohamed Ababou, le frère de lhomme du putsch de Skhirat en 1971, et Houcine Manouzi, célèbre syndicaliste dont le sort na jamais été élucidé, entre autres prisonniers. Ensemble, ils planifient la célèbre évasion, avortée, du 13 juillet 1975, qui leur vaut de nouvelles années de détention, toujours dans le secret et en labsence de tout jugement. En 1981, les trois frères atterrissent au mouroir de Tazmamart, essentiellement peuplé par danciens putschistes. Le pire, cest que, contrairement à leurs compagnons dinfortune, les Bourequat ne savent même pas de quoi on les accuse au juste. Et aujourdhui encore, les versions diffèrent sur la raison exacte qui a poussé Hassan II à les enfermer, ensuite à les oublier pendant plus de 18 ans. Voire, pire encore, à aller jusquà séquestrer leur maman, pourtant cousine lointaine de Mohammed V, ainsi que leur sur, pendant près de deux ans.
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