"Révolution des œillets" au Portugal : il y a 50 ans, la dictature tombait dans la liesse populaire

Drianke

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"Révolution des œillets" au Portugal : il y a 50 ans, la dictature tombait dans la liesse populaire​

Le Portugal commémore le 50e anniversaire de la "révolution des œillets", un coup d'État militaire qui a mis fin aux guerres coloniales en Afrique et permis l'avènement de la démocratie. Le 25 avril 1974, le régime autoritaire portugais, qui était alors le plus ancien d'Europe occidentale, s'est effondré en quelques heures.
Publié le : 25/04/2024 - 08:32
8 mn
De habitants de Lisbonne se rassemblent autour des militaires, lors de la révolution des œillets, le 25 avril 1974.
De habitants de Lisbonne se rassemblent autour des militaires, lors de la "révolution des œillets", le 25 avril 1974. © Wikimedia


Des œillets rouges introduits dans les fusils de jeunes militaires. Les images de ces soldats souriants juchés sur leur char et fraternisant avec la foule ont fait le tour du monde. Il y a cinquante ans, le 25 avril 1974, la dictature portugaise prenait fin pratiquement sans effusion de sang et dans la liesse populaire.
"C’est le jour de la Liberté qui a permis de renverser l’une des plus épouvantables dictatures et d’établir la démocratie. Tout devenait possible. L’horizon s’ouvrait et s’éclaircissait", résume l’historien Yves Léonard, enseignant à Science-Po et spécialiste du Portugal contemporain.

"Un sentiment de peur généralisé"​

Depuis 48 ans, le pays vit sous une chape de plomb. Dirigé jusqu’en 1968 par Antonio de Oliveira Salazar puis par Marcelo Caetano, le Portugal est alors l’un des plus anciens régimes autoritaires d’Europe. "C’était une dictature répressive, d’extrême droite, nationaliste et conservatrice. La police traquait l’opposition et surveillait la population. C’était une société où il y avait un sentiment de peur généralisé", décrit l’historien Victor Pereira, chercheur à l’Institut d’histoire contemporaine de l’Université nouvelle de Lisbonne.

À ce manque de liberté s’ajoute une grande pauvreté. Le régime, appelé "Estado Novo" (État nouveau), n’a pas réussi à développer le pays. "Dans les années qui ont précédé le 25 avril 1974, sur 9 millions d'habitants, 1,4 millions de Portugais ont émigré, la grande majorité vers la France. Ils ont quitté leur pays en raison de la misère et de l’impossibilité de s’élever socialement pour eux et pour leurs enfants", raconte Victor Pereira, auteur de "C'est le peuple qui commande, la révolution des œillets 1974-1976" publié par les Éditions du Détour...........

 
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