salam alaykoum:
Plus d'un an après l'éclatement de la crise dite des subprimes (le 9 août 2007), le monde financier américain s'est remis à trembler fortement. En sismologie, on parlerait d'une magnitude 6 ou 7 sur l'échelle de Richter. Le secteur financier a déjà perdu plus de 300 milliards de dollars. Selon certaines estimations, les pertes globales liées à la crise des subprimes atteindraient un à deux trillions de dollars (1 trillion=1000 milliards) Crise? Krach?
Le système financier américain est à l'agonie et crée la panique sur les marchés, provocant une crise financière mondiale qui a donné de nouveaux signes d'aggravation après la faillite de la banque Washington Mutual. WaMu (la sixième banque du pays par les actifs) est le dernier grand nom de la finance américaine à succomber à la crise en moins de deux semaines, après les banques d'affaires Lehman Brothers et Merrill Lynch et l'assureur AIG. L'annonce de la fermeture de Washington Mutual constitue la plus grosse faillite d'une banque de dépôts dans l'histoire des Etats-Unis.
Pour juguler la crise qui menaçait de faire sombrer tout le système financier que faire?
La crise financière a pris une telle ampleur que ce sont désormais les fondements mêmes de l'économie libérale qui sont remis en question. La sortie pure et simple des principales banques d'affaires américaine de Wall Street, met à nu les dysfonctionnements d'un système, que même des économistes américains comme Stieglitz, (prix Nobel 2001, et ex-président de la Banque mondiale) ont durement critiqué.
Dans ce concert de critiques, un article signé par Vincent Beaufils, un éditorialiste français et publié dans le magazine Challenges, sort du lot et est en train de faire le tour du monde, suscitant bien des commentaires sur les forums du web et autres blogs. Vincent Beaufils est directeur de la rédaction du magazine Challenges, un hebdomadaire d'information sur l'économie et les principaux débats de société. Diplômé d'HEC, il a débuté sa carrière de journaliste à L'Expansion, puis à L'Express, comme grand reporter. Il a également été successivement conseiller de la rédaction en chef du Nouvel Observateur, ancien rédacteur en chef du Nouvel Économiste, avant d'être nommé rédacteur en chef du mensuel L'Essentiel du management. Consacrant son éditorial du 11 septembre dernier, "Le pape ou le Coran", à la crise financière qui ébranle le monde et à la venue du pape Benoît XVI en France, l'éditorialiste congédie le pape et les textes pontificaux... pour inviter à lire le Coran ! "En réalité, écrit-il, et Benoît XVI nous pardonnera, au moment où nous traversons une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n'en serions pas là. Il ne faut pourtant pas voir la finance islamique comme un exercice de troc moyenâgeux... simplement, elle ne transige pas sur un principe sacré : l'argent ne doit pas produire de l'argent. La traduction de cet engagement est simple : tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié. Interdits, les produits toxiques; oubliés, les ABS et CDO que personne n'est capable de comprendre. Autrement dit, l'argent ne peut être utilisé que pour financer l'économie réelle. Le respect de ce principe du Coran est également fort utile dans la relation que chacun entretient avec l'argent, qu'il s'agisse des entreprises ou des particuliers : les personnes morales n'ont ainsi pas le droit de s'endetter au-delà de leur capitalisation boursière; quant aux personnes physiques, elles ne peuvent de facto souffrir de surendettement. Voilà des règles qui ne peuvent pas nuire. Et même si elles reposent sur un texte qui date du VIIe siècle, Benoît XVI aura du mal à faire des sermons davantage puisés dans l'actualité. "
à suivre
Plus d'un an après l'éclatement de la crise dite des subprimes (le 9 août 2007), le monde financier américain s'est remis à trembler fortement. En sismologie, on parlerait d'une magnitude 6 ou 7 sur l'échelle de Richter. Le secteur financier a déjà perdu plus de 300 milliards de dollars. Selon certaines estimations, les pertes globales liées à la crise des subprimes atteindraient un à deux trillions de dollars (1 trillion=1000 milliards) Crise? Krach?
Le système financier américain est à l'agonie et crée la panique sur les marchés, provocant une crise financière mondiale qui a donné de nouveaux signes d'aggravation après la faillite de la banque Washington Mutual. WaMu (la sixième banque du pays par les actifs) est le dernier grand nom de la finance américaine à succomber à la crise en moins de deux semaines, après les banques d'affaires Lehman Brothers et Merrill Lynch et l'assureur AIG. L'annonce de la fermeture de Washington Mutual constitue la plus grosse faillite d'une banque de dépôts dans l'histoire des Etats-Unis.
Pour juguler la crise qui menaçait de faire sombrer tout le système financier que faire?
La crise financière a pris une telle ampleur que ce sont désormais les fondements mêmes de l'économie libérale qui sont remis en question. La sortie pure et simple des principales banques d'affaires américaine de Wall Street, met à nu les dysfonctionnements d'un système, que même des économistes américains comme Stieglitz, (prix Nobel 2001, et ex-président de la Banque mondiale) ont durement critiqué.
Dans ce concert de critiques, un article signé par Vincent Beaufils, un éditorialiste français et publié dans le magazine Challenges, sort du lot et est en train de faire le tour du monde, suscitant bien des commentaires sur les forums du web et autres blogs. Vincent Beaufils est directeur de la rédaction du magazine Challenges, un hebdomadaire d'information sur l'économie et les principaux débats de société. Diplômé d'HEC, il a débuté sa carrière de journaliste à L'Expansion, puis à L'Express, comme grand reporter. Il a également été successivement conseiller de la rédaction en chef du Nouvel Observateur, ancien rédacteur en chef du Nouvel Économiste, avant d'être nommé rédacteur en chef du mensuel L'Essentiel du management. Consacrant son éditorial du 11 septembre dernier, "Le pape ou le Coran", à la crise financière qui ébranle le monde et à la venue du pape Benoît XVI en France, l'éditorialiste congédie le pape et les textes pontificaux... pour inviter à lire le Coran ! "En réalité, écrit-il, et Benoît XVI nous pardonnera, au moment où nous traversons une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n'en serions pas là. Il ne faut pourtant pas voir la finance islamique comme un exercice de troc moyenâgeux... simplement, elle ne transige pas sur un principe sacré : l'argent ne doit pas produire de l'argent. La traduction de cet engagement est simple : tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié. Interdits, les produits toxiques; oubliés, les ABS et CDO que personne n'est capable de comprendre. Autrement dit, l'argent ne peut être utilisé que pour financer l'économie réelle. Le respect de ce principe du Coran est également fort utile dans la relation que chacun entretient avec l'argent, qu'il s'agisse des entreprises ou des particuliers : les personnes morales n'ont ainsi pas le droit de s'endetter au-delà de leur capitalisation boursière; quant aux personnes physiques, elles ne peuvent de facto souffrir de surendettement. Voilà des règles qui ne peuvent pas nuire. Et même si elles reposent sur un texte qui date du VIIe siècle, Benoît XVI aura du mal à faire des sermons davantage puisés dans l'actualité. "
à suivre