Le Japon ravive la peur d'un tsunami au Maroc
A linstar de lAsie du Sud-Est en 2005 et du Japon aujourdhui, «il faut se garder de croire que ce phénomène est exotique», souligne Najib Cherfaoui, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui rapporte dans une étude le récit du Père gardien du Couvent royal de Meknès et vice-préfet apostolique des Saintes Missions, témoignant des dévastations dues au tremblement de terre de 1755 au Maroc (PDF):
«Les places côtières sont les plus touchées, à Tanger, Asilah, Larache, Mehdia, Salé, Safi et Agadir. Les dégâts sont aggravés par la montée extraordinaire des eaux de la mer. Le raz de marée tumultueux ouvre des brèches dans les digues, inonde les maisons, submerge les cultures et engloutit de nombreuses embarcations. Les eaux laissent une grande quantité de poissons, de sables et de débris dans les champs.
A Tanger, leau se retire des sources pendant vingt-quatre heures. Il sensuit une vive émotion, accentuée par un grondement continu et souterrain qui persiste plusieurs jours après la catastrophe. La lagune de Mar Chica (Nador) se ferme et sassèche. Le port de Badis disparaît. A Larache, lOued Loukkos perd un bras et lîle antique de Lixus se retrouve au milieu des terres. Lestuaire du Bou Regreg à Rabat glisse vers le Sud (causant des dégâts sur le site inachevé de la Mosquée Hassan) et le port de Salé senlise sous les sables. Les effets de la catastrophe se ressentent aussi à lintérieur du pays, à Fès, Meknès et Marrakech.»
Durant le siècle dernier, plusieurs tremblements de terre continentaux ont frappé le pays, avec cependant une magnitude qui ne dépassait pas les 6 degrés sur léchelle de Richter. Seuls les séismes dAgadir (1960), dErfoud, de Rissani (1992) et dAl Hoceïma (1994 et 2004) ont enregistré de fortes magnitudes.
«La position géographique du Maroc, à lextrême nord-ouest du continent africain, fait quil se trouve au carrefour de deux failles majeures. Lévolution géologique est fortement influencée par linteraction entre les plaques tectoniques. Depuis quelques années, plusieurs études réalisées ont montré une activité sismique intense, le long des chaînes montagneuses du Rif et de lAtlas», expliquait Nacer Jabour, chef de service de la surveillance sismique à lInstitut national de géophysique après la forte secousse ressentie dans le pays en 2007, et dont lépicentre avait été localisé à 400 km au large de Rabat.
Des spécialistes estiment toutefois qu'un cataclysme sans précédent pourrait se préparer au départ de l'île de Palma, dans l'archipel des Canaries. Selon eux, le flanc ouest du volcan Cumbre Vieja serait instable et pourrait, suite à une éruption, s'écrouler dans l'océan. Le détachement de ce long morceau de terre de 400 km2 provoquerait un méga tsunami. Palma, El Hierro et La Gomera seraient alors englouties par une montagne deau de plusieurs centaines de mètres de haut dont les ravages lamineraient Ténérife et la façade atlantique du Maroc, jusquaux confins du Sahara Occidental.
Malgré ce risque ,ni loccurrence éventuelle dun tel événement déchelle planétaire ni la crise nucléaire au Japon ne semblent décourager le gouvernement marocain dans son ambition de lancer à lhorizon 2020 la construction de sa première centrale nucléaire sur le littoral atlantique.
Ali Amar
http://www.slateafrique.com/947/apres-japon-maroc-redoute-punition-divine
A linstar de lAsie du Sud-Est en 2005 et du Japon aujourdhui, «il faut se garder de croire que ce phénomène est exotique», souligne Najib Cherfaoui, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui rapporte dans une étude le récit du Père gardien du Couvent royal de Meknès et vice-préfet apostolique des Saintes Missions, témoignant des dévastations dues au tremblement de terre de 1755 au Maroc (PDF):
«Les places côtières sont les plus touchées, à Tanger, Asilah, Larache, Mehdia, Salé, Safi et Agadir. Les dégâts sont aggravés par la montée extraordinaire des eaux de la mer. Le raz de marée tumultueux ouvre des brèches dans les digues, inonde les maisons, submerge les cultures et engloutit de nombreuses embarcations. Les eaux laissent une grande quantité de poissons, de sables et de débris dans les champs.
A Tanger, leau se retire des sources pendant vingt-quatre heures. Il sensuit une vive émotion, accentuée par un grondement continu et souterrain qui persiste plusieurs jours après la catastrophe. La lagune de Mar Chica (Nador) se ferme et sassèche. Le port de Badis disparaît. A Larache, lOued Loukkos perd un bras et lîle antique de Lixus se retrouve au milieu des terres. Lestuaire du Bou Regreg à Rabat glisse vers le Sud (causant des dégâts sur le site inachevé de la Mosquée Hassan) et le port de Salé senlise sous les sables. Les effets de la catastrophe se ressentent aussi à lintérieur du pays, à Fès, Meknès et Marrakech.»
Durant le siècle dernier, plusieurs tremblements de terre continentaux ont frappé le pays, avec cependant une magnitude qui ne dépassait pas les 6 degrés sur léchelle de Richter. Seuls les séismes dAgadir (1960), dErfoud, de Rissani (1992) et dAl Hoceïma (1994 et 2004) ont enregistré de fortes magnitudes.
«La position géographique du Maroc, à lextrême nord-ouest du continent africain, fait quil se trouve au carrefour de deux failles majeures. Lévolution géologique est fortement influencée par linteraction entre les plaques tectoniques. Depuis quelques années, plusieurs études réalisées ont montré une activité sismique intense, le long des chaînes montagneuses du Rif et de lAtlas», expliquait Nacer Jabour, chef de service de la surveillance sismique à lInstitut national de géophysique après la forte secousse ressentie dans le pays en 2007, et dont lépicentre avait été localisé à 400 km au large de Rabat.
Des spécialistes estiment toutefois qu'un cataclysme sans précédent pourrait se préparer au départ de l'île de Palma, dans l'archipel des Canaries. Selon eux, le flanc ouest du volcan Cumbre Vieja serait instable et pourrait, suite à une éruption, s'écrouler dans l'océan. Le détachement de ce long morceau de terre de 400 km2 provoquerait un méga tsunami. Palma, El Hierro et La Gomera seraient alors englouties par une montagne deau de plusieurs centaines de mètres de haut dont les ravages lamineraient Ténérife et la façade atlantique du Maroc, jusquaux confins du Sahara Occidental.
Malgré ce risque ,ni loccurrence éventuelle dun tel événement déchelle planétaire ni la crise nucléaire au Japon ne semblent décourager le gouvernement marocain dans son ambition de lancer à lhorizon 2020 la construction de sa première centrale nucléaire sur le littoral atlantique.
Ali Amar
http://www.slateafrique.com/947/apres-japon-maroc-redoute-punition-divine