Pirouettete
杜妮娅
Le nom de notre pays peut bien signifier en arabe « pays de loccident extrême » (Al Maghrib Al Aqsa), nous ne demeurons pas moins des orientaux, dotés (au moins en partie) dun certain sens du raffinement.
Les invasions abbassides (Avant de devenir la ville la plus dangereuse du monde, Bagdad fut le phare de la culture mondiale), les invasions omeyyades (avant de devenir un musée à ciel ouvert de statuts des Assad père et fils, Damas fut la capitale florissante dun immense empire), lémigration des andalous après la reconquista (autant les musulmans que les juifs, dans leurs différentes vagues successives dexode), des siècles de monarchie et de vie de cours (avec la propension universelle de la bourgeoise à imiter dans son intérieur les traditions de la cours), etc Tout cela a laissé des traces dans notre pays.
On asperge nos invités deau de rose, on brûle de lencens à la moindre occasion, on disperse des pétales de roses à tout va, etc on ma même raconté cette belle histoire : il fut un temps où, la veille du retour du Sultan dans la ville de Fès, sa suite semait des pétales de roses dans les sources deau qui alimentaient la ville en eau. De cette façon, les fassis apprenaient larrivée imminente du sultan en découvrant, à laube, des milliers de pétales de roses dans les fontaines de la vielle ville.
Quand on dispose dune tradition pareille, et quon ambitionne de recevoir 10 millions de touristes en 2010, on en profite sans retenue pour flatter les rêves dOrient du voyageur, au risque de frôler lindigestion.
Pendant le dernier Festival de cinéma de Marrakech, jai dû me rendre pour un rendez-vous dans un tout nouvel hôtel inauguré à loccasion : Le Saadi Palace. Cest un hôtel magnifique, somptueusement meublé, admirablement conçu un joyau de lhôtellerie marocaine (cest là où était logé Leonardo Di Caprio, et pendant ma visite, jy ai aperçu Matt Dillon).
Mon rendez-vous ayant été copieusement arrosé de café et de Sidi Ali, jeu donc également loccasion, avant de partir, de visiter les petits coins de lendroit. Et là, quel ne fut mon effroi : quelquun avait jugé que le comble du raffinement serait de placer des pétales de roses au fonds de la cuvette. Des pétales de rose autour de lévier, sur les serviettes.. . ça fait joli et raffiné. Au fonds de la cuvette, cest clairement une faute de goût et un crime contre les pauvres roses. A vous couper lenvie...
Lillustration parfaite de la maxime : trop de raffinement tue le raffinement.
En cette année qui commence avec autant de drames, de catastrophes et dangoisses pour lavenir du monde, les sujets bien plus graves ne manquent pas.
Mais javais envie dexprimer mon indignation sur ce sujet précis. Il faut savoir se montrer courageux parfois.
"tiré d'un blog"
Les invasions abbassides (Avant de devenir la ville la plus dangereuse du monde, Bagdad fut le phare de la culture mondiale), les invasions omeyyades (avant de devenir un musée à ciel ouvert de statuts des Assad père et fils, Damas fut la capitale florissante dun immense empire), lémigration des andalous après la reconquista (autant les musulmans que les juifs, dans leurs différentes vagues successives dexode), des siècles de monarchie et de vie de cours (avec la propension universelle de la bourgeoise à imiter dans son intérieur les traditions de la cours), etc Tout cela a laissé des traces dans notre pays.
On asperge nos invités deau de rose, on brûle de lencens à la moindre occasion, on disperse des pétales de roses à tout va, etc on ma même raconté cette belle histoire : il fut un temps où, la veille du retour du Sultan dans la ville de Fès, sa suite semait des pétales de roses dans les sources deau qui alimentaient la ville en eau. De cette façon, les fassis apprenaient larrivée imminente du sultan en découvrant, à laube, des milliers de pétales de roses dans les fontaines de la vielle ville.
Quand on dispose dune tradition pareille, et quon ambitionne de recevoir 10 millions de touristes en 2010, on en profite sans retenue pour flatter les rêves dOrient du voyageur, au risque de frôler lindigestion.
Pendant le dernier Festival de cinéma de Marrakech, jai dû me rendre pour un rendez-vous dans un tout nouvel hôtel inauguré à loccasion : Le Saadi Palace. Cest un hôtel magnifique, somptueusement meublé, admirablement conçu un joyau de lhôtellerie marocaine (cest là où était logé Leonardo Di Caprio, et pendant ma visite, jy ai aperçu Matt Dillon).
Mon rendez-vous ayant été copieusement arrosé de café et de Sidi Ali, jeu donc également loccasion, avant de partir, de visiter les petits coins de lendroit. Et là, quel ne fut mon effroi : quelquun avait jugé que le comble du raffinement serait de placer des pétales de roses au fonds de la cuvette. Des pétales de rose autour de lévier, sur les serviettes.. . ça fait joli et raffiné. Au fonds de la cuvette, cest clairement une faute de goût et un crime contre les pauvres roses. A vous couper lenvie...
Lillustration parfaite de la maxime : trop de raffinement tue le raffinement.
En cette année qui commence avec autant de drames, de catastrophes et dangoisses pour lavenir du monde, les sujets bien plus graves ne manquent pas.
Mais javais envie dexprimer mon indignation sur ce sujet précis. Il faut savoir se montrer courageux parfois.
"tiré d'un blog"