Les routiers mobilisés contre les routiers détachés

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la rose et le réséda
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À l'appel de l'intersyndicale des routiers, quelques centaines de chauffeurs français ont manifesté, mardi matin aux frontières, pour protester contre l'exclusion de leur profession de la directive européenne sur le travail détaché, négociée le mois dernier.

L'exclusion du transport routier de la nouvelle directive européenne sur le travail détaché passe mal auprès de la profession...À l'appel de l'intersyndicale des routiers (CFDT, CGT, FO, CFTC, CGE-CGC), quelques centaines de routiers ont manifesté mardi matin aux frontières, vers l'Italie et la Belgique notamment. Les deux plus importantes actions, organisées dans le Nord et en Savoie, ont été levées à midi. C'est «un avertissement pour l'Europe», «l'objectif est atteint», s'est réjoui Pascal Goument de la CFTC.
Dès 6 heures, une cinquantaine de routiers bloquaient, avec des palettes, l'accès du tunnel du Fréjus en Savoie, vers l'Italie, empêchant de nombreux camions de circuler.
Jusqu'à 230 camions, au plus fort de la matinée, étaient bloqués sur un parking en amont du péage de Saint-Michel-de-Maurienne qui peut contenir jusqu'à 200 poids lourds.
Une opération escargot, à laquelle environ 200 routiers ont pris part, a été menée entre la frontière française et belge. Ce barrage filtrant, installé vers 7h30 sur l'autoroute A22 à l'ancien-poste frontière de Rekkem, à hauteur de Menin, a occasionné jusqu'à 10 km de bouchons.
D'après la préfecture il se résorbait doucement à la mi-journée.
Des actions ont également été menées au pont de l'Europe à Strasbourg, à la frontière du Luxembourg, ainsi qu'au péage de la Turbie, près de Monaco, d'après des sources syndicales.
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Sur le terrain, les routiers se sont employés à faire la pédagogie auprès des automobilistes. «Il n'y a pas eu d'énervement.
On leur a expliqué les écarts de salaires» entre un chauffeur français, payé en moyenne «1.700 euros pour 200 heures par mois» et un «polonais ou autre» gagnant «beaucoup moins en accomplissant de nombreuses heures en plus», a rapporté Fabien, chauffeur CGT présent près d'Irun, à la frontière espagnole où vingt à trente chauffeurs ont distribué des tracts.
Selon lui, «certains grands groupes n'hésitent pas à licencier des conducteurs pour faire appel à des chauffeurs étrangers».
Les syndicats routiers veulent être reçus par Macron
Les cinq syndicats routiers ont écrit au président Emmanuel Macron pour être reçus. Dans leur lettre, ils dénoncent les «conséquences désastreuses» de l'exclusion du secteur routier de la directive européenne renégociée le mois dernier.
«Votre renoncement» va entraîner «assurément dans un avenir proche la mort du métier de conducteur en France», poursuivent-ils.
Cette journée s'inscrivait dans le cadre d'une semaine de mobilisation lancée par l'ETF, fédération européenne des travailleurs des transports qui souhaite obtenir un compromis au sein de l'Union européenne.
La France a accepté en octobre d'exclure le transport routier de la directive révisée sur le travail détaché. Lors des négociations à Luxembourg, le blocage est en effet venu du secteur des transports. Les routiers espagnols et portugais, qui n'ont que la France comme porte d'entrée dans l'UE, effectuent des opérations de «cabotage», une pratique qui consiste à charger puis décharger à plusieurs reprises hors de leur frontière.
Ils concurrencent ainsi les routiers français, dont les salaires et les charges sociales sont plus élevés. Le même contentieux pèse en Allemagne, face à des concurrents polonais et d'Europe centrale. Hors les professionnels du secteur en France, en Belgique, en Allemagne ou encore au Pays-Bas tiennent à rappeler aujourd'hui que l'ancien texte, qui continuera de s'appliquer jusqu'à la réforme du «paquet mobilité» dédié à la profession, ne permet pas les contrôles nécessaires.

Pour la deuxième année consécutive, le nombre de travailleurs détachés en France a fortement progressé (+23,8%) en 2016, pour atteindre le total de 354.151 salariés.

En 2016, 127.576 déclarations de détachement ont été enregistrées pour un volume de 354.151 salariés, selon la Direction générale du Travail qui évoque une «augmentation significative» mais «à prendre avec précaution» en raison d'une «meilleure connaissance des formalités par les entreprises, en lien avec» des contrôles renforcés, et de l'ouverture d'un télé service.

Quant aux pays déclarant le plus de salariés détachés en France, il s'agit en 2016 de l'Espagne (17.438 déclarations), du Portugal (15.869 déclarations), de l'Allemagne (14.709 déclarations) et de la Pologne (14.624 déclarations).

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