Qu'est-ce que le sabir ?

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Le sabir est une "langue" mixte mélant les différentes langues parlées dans le Maghreb colonial, le français, l'espagnol, l'italien et la lanque autochtone.

On dit plus facilement qu'il s'agit d'un jargon (charabia) parlé dans les pays d'Afrique du Nord ou d'Asie, utilisée à l'origine dans les échanges commerciaux.

Étymologiquement le sabir vient d'une altération du mot "Saber" (savoir en espagnol) qui servait d'abord à désigner le mélange de français d'arabe, d'espagnol et d'italien parlé par les algériens après 1830.


Le sabir est devenu célèbre par Molière dans son ballet turc du Bourgeois gentilhomme (acte IV, scène 5):

"Se te sabir, Te respondir ... Si toi savoir, toi répondre ... "


Puis plus récemment grâce aux célèbres Fables et Contes en Sabir de Kaddour, une imitation des fameuses Fables de La Fontaine.
 

Drianke

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couverture_fables.jpg


Quelques fables

Extraites de l'Édition illustrée par Drack-Oub

Kaddour- Fables et Contes en Sabir(Fables et contes en sabir par Kaddour Benitram - le Tunisois Martin, l'animateur bien connu de radio-Tunis des années 50 )

Éditions Carbonel
2, rue de Normandie- Alger
( 3è édition originale personnelle, " ma mienne à moi ", en ma possession )




http://alger-roi.fr/Alger/sabir/sabir.htm
 

Drianke

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LI CHACAIL Y LI PITIT MOTON

(Fable imitée de La Fontaine)


On jor qui fi chaud, blous qui siroco,
Tot li monde y marchi por sarchi gargolette.
C’oui-là qui l’a l’arjan, y son boir l’anisette,
Y si y yana pas, bar force ti boir di l’o.

On to pitit moton qui n’en a pas l’arjan
Y marchi por la rote, afic soif bocoup ;
Y son trouvi oued, tot pris di Mazafran,
Osqui yana di l’o qu’il iti friche comme tout.

On chacail qui bassi, y son voir cit moton,
Il trovi bian joli, bian smin y bian bon ;
Il pensi ui por boir, bisoin bian manger ;
Alors il s’approchi, y commenci à crier !
« Di ? bougue di chochon, salopri, ben alouf
« Pourquoi ti salir l’or ? On bo blous ji m’itouf !
- « Bardon, m’sioui chacail, qui répond li moton ,
- « Ti trompi, ci vos otre qui vos ites on cochon.
« Ti boir par en haut, y moi j’y suit en bas,
« Y ti vian m’angueuili, encore qui ti bois pas.

- « Quisqui ci , mon zami, qui répond li chacail ,
« Ti fir la mario, ti vi faire la bataille ;
« Ji conni bien ton pire, déjà y m’a voli
« Plous di cinquante pol, y plous di cent poli.

- « Pourquoi fir, mon zami ? Y loui di li moton ,
« Nos otres mangeons l’hirbe y vos otre li moton.
- « Moi ji mange di moton ? bogre di grand blagor,
« Pit-être qui ti pense, qu’on chacail il a por ?
- « Atan moi ! «
Li chacail i soti comme la lion
Trape por li cou y touille li moton.
- « Son fini, qu’il a dit ; moi ji soui bien content.
- « J’an d’lo qui son friche, on moton ixcillent. »


Moral
Quand ti sira mesquine, ti fir bian attention,
Si ti vo bon galitte, fic gigot di moton.
Ti mitra bornousse rouge, afic on bil chatchia
Por marchi por la route y fir fantsasia.
Di corage ! Pas bizouane : nos ôtres taraillor,
Nos disons qui la force il a bien plus millor.
 
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