Violente répression à Laâyoune, dans les territoires sahraouis occupés. De nombreux manifestants ont été blessés.
Un feu vert à la répression ? Jeudi dernier, le Conseil de sécurité de lONU renouvelait le mandat de la Minurso, la mission des Nations unies au Sahara occidental mais sans y inclure de mécanisme de surveillance des droits de lhomme, comme le souhaitait initialement Washington. Au lendemain même de cette décision, une violente répression sabattait à Laâyoune sur des manifestants sahraouis demandant le respect du droit à lautodétermination de lex-colonie espagnole, illégalement occupée par le Maroc depuis bientôt quatre décennies. Au total, une trentaine de personnes ont été blessées, selon un premier bilan établi par une équipe Amnesty International se trouvant sur place au moment des faits. Sirine Rached, une responsable de cette ONG, a indiqué à lAFP que la manifestation se déroulait « dans le calme », ce qui na pas empêché la police marocaine de recourir à la force. Présentes aussi sur place, des élues du Parti de la gauche européenne (PGE) ont elles aussi témoigné de cet épisode répressif. Dans un SMS transmis vendredi, une élue française, Meriem Derkaoui, parlait dune ville « en état de siège ». « Toute lavenue centrale est encerclée par un nombre impressionnant de policiers et de camions. La répression sabat sur la population », salarmait-elle, en avançant elle aussi dans la soirée le chiffre de trente blessés, parmi lesquels des femmes. De leur côté, les autorités marocaines reconnaissent une quarantaine de blessés dont huit policiers et justifient ce déchaînement de violence par le fait que la manifestation navait pas été autorisée. Dans leur vocabulaire, les coups de matraque sont des « sommations dusage » destinées à « disperser » le cortège.
En fait, cet épisode illustre à nouveau le sentiment dimpunité de la monarchie marocaine. Furieux de linitiative des États-Unis qui visait à étendre le mandat de la Minurso à la protection des droits de lhomme dans les territoires occupés comme dans les camps près de Tindouf, Mohammed VI a fait jouer tous ses soutiens pour échapper à ce mécanisme de surveillance. Jusquà arracher un revirement américain qui a provoqué la « consternation » de plusieurs ONG, dont la Fondation Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de lhomme. Celle-ci regrette que le Conseil de sécurité ait « négligé les recommandations du secrétaire général de lONU et du rapporteur spécial contre la torture, Juan Mendez, en laissant les Sahraouis sans défense une fois de plus ». La résolution 2 099 se contente en effet de souligner « limportance de lamélioration de la situation des droits de lhomme » dans les territoires occupés par le Maroc. Les policiers de Sa Majesté peuvent continuer à matraquer et torturer lesprit tranquille.
http://www.humanite.fr/monde/sahara-occidental-le-roi-du-maroc-ressort-la-matra-529575
Un feu vert à la répression ? Jeudi dernier, le Conseil de sécurité de lONU renouvelait le mandat de la Minurso, la mission des Nations unies au Sahara occidental mais sans y inclure de mécanisme de surveillance des droits de lhomme, comme le souhaitait initialement Washington. Au lendemain même de cette décision, une violente répression sabattait à Laâyoune sur des manifestants sahraouis demandant le respect du droit à lautodétermination de lex-colonie espagnole, illégalement occupée par le Maroc depuis bientôt quatre décennies. Au total, une trentaine de personnes ont été blessées, selon un premier bilan établi par une équipe Amnesty International se trouvant sur place au moment des faits. Sirine Rached, une responsable de cette ONG, a indiqué à lAFP que la manifestation se déroulait « dans le calme », ce qui na pas empêché la police marocaine de recourir à la force. Présentes aussi sur place, des élues du Parti de la gauche européenne (PGE) ont elles aussi témoigné de cet épisode répressif. Dans un SMS transmis vendredi, une élue française, Meriem Derkaoui, parlait dune ville « en état de siège ». « Toute lavenue centrale est encerclée par un nombre impressionnant de policiers et de camions. La répression sabat sur la population », salarmait-elle, en avançant elle aussi dans la soirée le chiffre de trente blessés, parmi lesquels des femmes. De leur côté, les autorités marocaines reconnaissent une quarantaine de blessés dont huit policiers et justifient ce déchaînement de violence par le fait que la manifestation navait pas été autorisée. Dans leur vocabulaire, les coups de matraque sont des « sommations dusage » destinées à « disperser » le cortège.
En fait, cet épisode illustre à nouveau le sentiment dimpunité de la monarchie marocaine. Furieux de linitiative des États-Unis qui visait à étendre le mandat de la Minurso à la protection des droits de lhomme dans les territoires occupés comme dans les camps près de Tindouf, Mohammed VI a fait jouer tous ses soutiens pour échapper à ce mécanisme de surveillance. Jusquà arracher un revirement américain qui a provoqué la « consternation » de plusieurs ONG, dont la Fondation Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de lhomme. Celle-ci regrette que le Conseil de sécurité ait « négligé les recommandations du secrétaire général de lONU et du rapporteur spécial contre la torture, Juan Mendez, en laissant les Sahraouis sans défense une fois de plus ». La résolution 2 099 se contente en effet de souligner « limportance de lamélioration de la situation des droits de lhomme » dans les territoires occupés par le Maroc. Les policiers de Sa Majesté peuvent continuer à matraquer et torturer lesprit tranquille.
http://www.humanite.fr/monde/sahara-occidental-le-roi-du-maroc-ressort-la-matra-529575