Samira, mère de Wissem, adolescente disparue depuis bientôt un an, garde espoir

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Avec l'aide de Sasou, Samira Abdelaoui colle des avis de recherche à Bezons (Val-d'Oise), dans l'espoir de retrouver sa fille Wissem disparue depuis bientôt un an. Le téléphone de l'adolescente avait sonné, pour la dernière fois, dans cette commune.
Vendredi 3 juillet, Samira et Sasou, la meilleure amie de Wissem, parcourent la commune de Bezons. Cette mère de famille est déterminée à retrouver sa fille. Outre l'affichage des avis de recherche, les deux femmes présentent la photo de l'adolescente aux (...)

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Samira, mère de Wissem, adolescente disparue depuis bientôt un an, garde espoir
 
Ce vendredi 3 juillet, avec la meilleure amie de Wissem, elle tend la photo aux personnes qu'elle croise. « Vous l'avez déjà vue ? » demande-t-elle à une dame. « Non, j'habite à Sarcelles, répond la passante. C'est votre fille ? » Samira rétorque : « Oui » La dame poursuit : « Les enfants n'écoutent pas ce que disent les parents. Les réseaux sociaux font beaucoup de mal… »
Elle voit juste. Le jour de sa disparition, Wissem avait rendez-vous avec un jeune homme de Bezons, majeur, qu'elle avait rencontré sur Snapchat deux jours plus tôt. Son numéro apparaissait sur les relevés téléphoniques de l'adolescente.
Le mercredi 31 juillet 2019, Wissem, qui a commencé depuis un mois un apprentissage d'esthéticienne chez Body Minute dans le centre commercial de Villabé, quitte le domicile de ses parents à Evry-Courcouronnes (Essonne) à 7 heures du matin.
Elle prend le bus à côté de chez elle à l'arrêt Jean-Renoir et rejoint la gare routière voisine. Au lieu de se diriger vers son travail, elle aurait pris la direction du nord de l'Ile-de-France. Vers 10 heures du matin, son téléphone borne à Bezons.
Ensuite, elle se rend au Mc Donald's des 4 Temps, le centre commercial du quartier de la Défense (Hauts-de-Seine) pour y déjeuner avec le jeune homme. Entendu au début de l'enquête, il dit avoir laissé Wissem seule pour aller faire quelques courses et aurait affirmé ne pas l'avoir retrouvée à son retour.
Le problème, c'est que les policiers n'ont pas vérifié s'il disait vrai , note Me Arash Derambarsh, avocat des parents de Wissem. Sa trace est ainsi perdue ici.
Sur twitter, #ouestwissem pour retrouver l'ado.
Depuis, les fausses pistes se sont multipliées.
L'adolescente qui aurait dû fêter ses 17 ans le 13 février dernier aurait été vue aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à Lyon (Rhône) ou à Fontenay-le-Vicomte (Essonne).
Le 16 mars, le parquet donne un coup d'accélérateur à une enquête qui prenait la poussière en ouvrant une information judiciaire contre X pour enlèvement et séquestration.
En avril, Sasou décide d'en appeler aux réseaux sociaux pour retrouver Wissem et notamment à la « communauté Twitter ». Le hashtag #ouestwissem est créé et partagé plus de 8000 fois. Un enfant disparu a ainsi pu être retrouvé rapidement grâce à la mobilisation sur ce réseau social.
Les avis de recherche avec photo de Wissem sont relayés et les appels affluent sur le téléphone de Samira, attisant un espoir qui ne s'est jamais éteint.
Il y a un effet positif des réseaux sociaux avec ces gens qui font des recherches, juge une source judiciaire. Mais souvent, cela met la pression sur les enquêteurs. Il y a aussi le risque de jeter en pâture une personne. L'enquête est secrète pour permettre de confondre les suspects. Il est question de prouver, pas de dénoncer. »
Ma vie s'est arrêtée ce 31 juillet-là, note Samira.
On ne fait pas de projets, on veut juste la retrouver. Wissem, elle la surnommait « Wiwi ». Elle l'appelait « Maman chérie ». « On avait une bonne relation, c'est pour ça que ce n'est pas normal qu'elle ne donne pas de nouvelles. C'est la preuve qu'elle est sous la coupe de quelqu'un.
Certainement manipulée ». Pour Sasou aussi, ce n'était pas habituel de ne pas recevoir un coup de téléphone ou un message. Adepte de la boxe thaï, la jeune fille avait donné le virus à Wissem qui a été inscrite pendant un an au club de Lisses.
A Bezons, Samira tend la photo de Wissem à deux enfants.
«J'en ai entendu parler, dit l'un. Mais je ne la connais pas » « Si vous avez des grands frères, dites-leur de partager sur les réseaux sociaux », leur lance Samira. Alors que Sasou colle une affiche sur un poteau, une voiture effectue une marche arrière. L'homme au volant lance : « Si c'est un avis de recherche, je le veux bien. Je suis responsable éducatif, je vais le montrer autour de moi. »
Devant la résidence des Lilas, un long immeuble de 5 étages, un jeune prend une affichette.
« Cela fait un an ? Ouah. Je vais partager », promet-il. Une dame d'un certain âge propose : « Vous voulez que j'ouvre la porte du hall ? C'est normal, je me mets à votre place. »
« On n'arrêtera jamais de chercher, lâche Sasou. Jusqu'à mon dernier souffle. »

Si vous possédez des informations susceptible d'aider les forces de l'ordre, vous pouvez contacter le commissariat d'Évry au 01.60.76.70.00.
 
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