Combien y a-t-il de chômeurs parmi nous, dans nos murs et dans nos familles? Voilà une question quon na jamais pu tirer au clair, peut-être pas de façon totalement consensuelle; mais par des chiff res suffi samment proches de la réalité pour être plus ou moins recevables. Le sujet est récurrent. Il vient de revenir, une nouvelle fois, sur les tablettes des statisticiens offi ciellement aff ectés à ce genre dexercice périlleux.
On les plaint, tellement ils sont confrontés à un dilemme cornélien: Doivent-ils, en leur âme et conscience, fournir des chiff res qui restituent la vérité vraie; ou bien livrer une chiff rite un peu trop bien arrangée, juste pour faire dans le politiquement correct?
Il semble que le Haut commissariat au plan (HCP) ait choisi la première option. Sa toute dernière enquête nationale sur les jeunes est diff érente des autres. Non pas par la tranche dâge ciblée, si tant est que le thème des jeunes a été abondamment abordé par des sondages plus ou moins rigoureux, et un fl ot de littérature redondante. Cette fois-ci, les 18-45 ans, ventilés sur un échantillon socio-économique représentatif, de 5.000 jeunes, sont scrutés à partir de questionnements pertinents et interpellatifs, pas seulement pour eux-mêmes, comme source de renseignement; mais pour lensemble du corps social, plus particulièrement, pour le ghota politique et le cercle des décideurs. Les réponses ne sont pas vraiment des révélations, mais des confi rmations qui valaient la peine quon sy arrête.
Voici ce que dit lenquête sur notre sujet. 67% des 18-24 ans et 40% des 35-44 ans ne disposent daucune source de revenu. Lun dans lautre, cela donne une moyenne de 50%, au bas mot. Soit la moitié dune population active qui, elle même, représente les deux-tiers de la pyramide démographique marocaine. Ce sont, à nen pas douter, des chômeurs à létat pur. Il se trouve que ce chiffre contraste avec le taux officiel du chômage comptabilisé par le ministère de lÉconomie et des Finances et immuablement situé aux alentours de 10%, par on ne sait quelle magie de calcul.
Lécart est énorme. Il est dautant plus troublant quil sagit dune interface entre une autorité gouvernementale et une institution publique dépendant de lÉtat. Ne sachant plus à quel saint se vouer, on est réduit à se demander sil y a une nuance insondable entre absence de revenu et chômage.
Certes, on peut avoir un revenu, tout en étant chômeur. Cela sappelle léconomie de rente. Mais, ce qui est généralement le cas, cest que lon soit chômeur et sans revenu. Voilà une colle, un peu perfide, pour des économistes académiques et volontiers polémistes. En fait, la vérité sort par la bouche des 18-45 ans sondés et socialement infantilisés par leur marginalisation et leurs conditions dexistence.
On les plaint, tellement ils sont confrontés à un dilemme cornélien: Doivent-ils, en leur âme et conscience, fournir des chiff res qui restituent la vérité vraie; ou bien livrer une chiff rite un peu trop bien arrangée, juste pour faire dans le politiquement correct?
Il semble que le Haut commissariat au plan (HCP) ait choisi la première option. Sa toute dernière enquête nationale sur les jeunes est diff érente des autres. Non pas par la tranche dâge ciblée, si tant est que le thème des jeunes a été abondamment abordé par des sondages plus ou moins rigoureux, et un fl ot de littérature redondante. Cette fois-ci, les 18-45 ans, ventilés sur un échantillon socio-économique représentatif, de 5.000 jeunes, sont scrutés à partir de questionnements pertinents et interpellatifs, pas seulement pour eux-mêmes, comme source de renseignement; mais pour lensemble du corps social, plus particulièrement, pour le ghota politique et le cercle des décideurs. Les réponses ne sont pas vraiment des révélations, mais des confi rmations qui valaient la peine quon sy arrête.
Voici ce que dit lenquête sur notre sujet. 67% des 18-24 ans et 40% des 35-44 ans ne disposent daucune source de revenu. Lun dans lautre, cela donne une moyenne de 50%, au bas mot. Soit la moitié dune population active qui, elle même, représente les deux-tiers de la pyramide démographique marocaine. Ce sont, à nen pas douter, des chômeurs à létat pur. Il se trouve que ce chiffre contraste avec le taux officiel du chômage comptabilisé par le ministère de lÉconomie et des Finances et immuablement situé aux alentours de 10%, par on ne sait quelle magie de calcul.
Lécart est énorme. Il est dautant plus troublant quil sagit dune interface entre une autorité gouvernementale et une institution publique dépendant de lÉtat. Ne sachant plus à quel saint se vouer, on est réduit à se demander sil y a une nuance insondable entre absence de revenu et chômage.
Certes, on peut avoir un revenu, tout en étant chômeur. Cela sappelle léconomie de rente. Mais, ce qui est généralement le cas, cest que lon soit chômeur et sans revenu. Voilà une colle, un peu perfide, pour des économistes académiques et volontiers polémistes. En fait, la vérité sort par la bouche des 18-45 ans sondés et socialement infantilisés par leur marginalisation et leurs conditions dexistence.