Sauvegarde de l’environnement: l’étonnante perception des marocains

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Quels sont les facteurs de dégradation de l’environnement au Maroc? A en croire les résultats de l’enquête du HCP sur la perception du développement durable, les critères avancés s’éloignent du triptyque: eau, air et terre. Du moins en ce qui concerne l’appréciation qualitative de ces éléments.

Pour les Marocains, l’insécurité, la promiscuité démographique, l’habitat insalubre, le déficit des infrastructures socioéconomiques (santé, éducation, transport) sont des priorités. Pratiquement, un Marocain sur cinq cite ces paramètres comme facteurs de dégradation de l’environnement.

Pourtant, les enquêtés s’accordent sur le diagnostic fait du changement climatique. Une écrasante majorité aussi bien urbaine que rurale, soit 92,5%, constate ce changement sur la décennie post-enquête: hausse des températures, dérèglement des saisons et sécheresses récurrentes. Il faut dire que l’investigation du HCP a été réalisée en 2016. Année qui avait été marquée par un grand déficit pluviométrique et une récolte céréalière assez médiocre: 33 millions de quintaux.

S’agissant de l’alimentation en eau potable, le tiers des sondés se déclarent insatisfaits. Les principales raisons, la faible qualité de la ressource hydrique pour les ruraux et le coût, jugé très élevé par 44% des citadins. S’ajoutent l’accès difficile et l’irrégularité des débits.

Le même constat est observé pour l’énergie électrique. Près d’un cinquième des enquêtés sont insatisfaits de l’approvisionnement en électricité. La perception est argumentée par la facturation élevée. Surtout dans le milieu urbain où la proportion frôle 90% des enquêtés. Ils dénoncent également la récurrence des délestages dans les villes, ou encore l’insuffisance des réseaux de raccordement dans le milieu rural. D’où le choix massif du recours aux énergies renouvelables.

Près des deux tiers des citoyens (65 %) sont disposés à recourir à l’énergie solaire contre l’abandon du gaz ou du bois. Parmi ceux qui ne sont pas prêts à le faire, la moitié invoque la cherté des équipements, 45% le manque de confiance ou encore l’absence d’encouragement de l’Etat.

Et la situation n’est pas reluisante s’agissant de l’assainissement liquide. Environ 67% de la population ne disposent pas de réseau. Avec toutes les conséquences qui en résultent, la prolifération des maladies et les mauvaises odeurs. Ce qui corrobore l’unanimité faite autour de certaines sources de pollution. En tête, sont cités les déchets ménagers (64,8%), les eaux usées (11,2%) et les rejets industriels (11,0%).

Néanmoins, le transport routier est également perçu comme problème majeur. Dégradation du réseau routier, vieillesse du parc, manque de contrôle, non-qualification des conducteurs et transport clandestin, sont les principaux griefs relevés par les enquêtés. Ces derniers en font un lien direct avec l’insécurité routière dont l’hécatombe est toujours vivace. Mais l’aspect polluant du transport routier n’est pas non plus occulté.

Environ 42% des citoyens en font le constat. Deux tiers, parmi les personnes ayant une voiture, sont même disposées à en réduire l’usage, sans conditions, pour atténuer la pollution de l’environnement. Et un cinquième des motorisés est disposé à le faire à la condition d’une amélioration du transport public.

Au-delà, les Marocains restent attachés à la sauvegarde de l’environnement. La moitié des répondants déclarent avoir pris une initiative pour contribuer à la protection de l’environnement. Les initiatives se résument en une meilleure gestion des déchets ménagers, l’économie d’eau, l’abandon des sacs en plastique et la sensibilisation des citoyens.

l'economiste.ma
 
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