Bonjour
Voilà, je lis souvent des livres de philosophie de second ordre qui ont la prétention de liquider la position sceptique en un trait de plume et sans plus d'égards.
Selon eux, les sceptiques soutiennent des choses comme : « on ne peut rien connaître », « rien n'est certain », « il n'y a pas de vérité ».
Et donc, ces mêmes livres de philosophie se croient bien malins en disant :
« ah oui, chers sceptiques, c'est ce que vous dites? Et cependant, pour dire qu'on ne peut rien connaître, il vous faut connaître le fait qu'on ne peut rien connaître! Et vous dites dites que rien n'est certain, mais comme sceptiques vous êtes certains de cela! Et vous dites qu'il n'y a pas de vérité, mais pour vous, cela même est une vérité!! »
HA! HA! HA! CONTRA-DIC-TION!
Et c'est ainsi que ces livres de philosophie prétendent liquider le scepticisme. En pointant sa supposée contradiction interne. Et ensuite ils changent de sujet, comme s'il ne valait absolument pas la peine de s'attarder à cela...
Je peux comprendre un tel argument, mais je le trouve incroyablement pauvre et médiocre, voire mesquin. J'ai du mal à croire que les meilleurs sceptiques parmi les philosophes puissent être réfutés par un argument aussi infantile. Mais surtout, il me semble qu'on devrait aller au-delà de cette « réfutation » qui essaie de tuer dans l'oeuf le problème, et qu'on devrait réfléchir sur ce que les sceptiques essaient vraiment de nous dire, et pourquoi ils adoptent cette position, et quels sont leurs doutes concrètement sur la possibilité de connaître des choses comme le monde, ou nous-mêmes, ou Dieu, ou autre chose. Il faut comprendre pourquoi le scepticisme exerce depuis des millénaire un attrait sur certaines personnes, alors que tant d'autres doctrines se sont démodées.
Je veux dire : les sceptiques soulèvent des questions pertinentes sur la possibilité de connaître la réalité en soi, indépendamment de notre pensée. Par exemple depuis longtemps les psychologues nous disent que ce que nous connaissons en réalité, ce sont nos représentations mentales. Notre esprit n'a pas de contact direct, « épidermique » avec le monde extérieur. Mais alors, comment ferions-nous pour comparer nos représentations avec le « monde réel »? Et si une telle comparaison est intrinsèquement impossible (car finalement, notre esprit étant ce qu'il est, nous ne comparons que des représentations en nous avec d'autres représentations), alors comment savons si le monde en soi est tel que nous le pensons? De plus, Descartes soulève aussi des questions pertinentes sur la fiabilité de notre mémoire.
Peut-être que les intuitions lumineuses des sceptiques sont seulement exprimées de façon un peu maladroite, un peu approximatives, quand certains sceptiques disent des choses du genre « on ne peut être certain de rien ». Et on ne leur fait pleinement justice, loin de là, en tirant de là une supposée contradiction interne et en fermant le dossier aussitôt!!
Si j'ai une objection à faire aux sceptiques, c'est sur un autre plan : c'est que je trouve peut-être peu productif de consacrer du temps, du fric et des efforts à réfléchir à savoir si quelque chose existe ou si le monde est tel qu'on le perçoit, alors qu'on constate qu'il y a tant de souffrances, de haine, d'égoïsme et d'injustice dans le monde. Le scepticisme me paraît ainsi détourner notre regard de problèmes beaucoup plus urgents, de souffrances beaucoup plus concrètes. La survie de notre planète est compromise, et les sceptiques voudraient qu'on discute à savoir si la planète existe!
Mais bon... j'imagine que certains aiment jouer à la play station, d'autres aiment faire du yoga, ou du jardinage, écouter du jazz, et d'autres... parler du scepticisme dans leur temps libre.
Voilà, je lis souvent des livres de philosophie de second ordre qui ont la prétention de liquider la position sceptique en un trait de plume et sans plus d'égards.
Selon eux, les sceptiques soutiennent des choses comme : « on ne peut rien connaître », « rien n'est certain », « il n'y a pas de vérité ».
Et donc, ces mêmes livres de philosophie se croient bien malins en disant :
« ah oui, chers sceptiques, c'est ce que vous dites? Et cependant, pour dire qu'on ne peut rien connaître, il vous faut connaître le fait qu'on ne peut rien connaître! Et vous dites dites que rien n'est certain, mais comme sceptiques vous êtes certains de cela! Et vous dites qu'il n'y a pas de vérité, mais pour vous, cela même est une vérité!! »
HA! HA! HA! CONTRA-DIC-TION!
Et c'est ainsi que ces livres de philosophie prétendent liquider le scepticisme. En pointant sa supposée contradiction interne. Et ensuite ils changent de sujet, comme s'il ne valait absolument pas la peine de s'attarder à cela...
Je peux comprendre un tel argument, mais je le trouve incroyablement pauvre et médiocre, voire mesquin. J'ai du mal à croire que les meilleurs sceptiques parmi les philosophes puissent être réfutés par un argument aussi infantile. Mais surtout, il me semble qu'on devrait aller au-delà de cette « réfutation » qui essaie de tuer dans l'oeuf le problème, et qu'on devrait réfléchir sur ce que les sceptiques essaient vraiment de nous dire, et pourquoi ils adoptent cette position, et quels sont leurs doutes concrètement sur la possibilité de connaître des choses comme le monde, ou nous-mêmes, ou Dieu, ou autre chose. Il faut comprendre pourquoi le scepticisme exerce depuis des millénaire un attrait sur certaines personnes, alors que tant d'autres doctrines se sont démodées.
Je veux dire : les sceptiques soulèvent des questions pertinentes sur la possibilité de connaître la réalité en soi, indépendamment de notre pensée. Par exemple depuis longtemps les psychologues nous disent que ce que nous connaissons en réalité, ce sont nos représentations mentales. Notre esprit n'a pas de contact direct, « épidermique » avec le monde extérieur. Mais alors, comment ferions-nous pour comparer nos représentations avec le « monde réel »? Et si une telle comparaison est intrinsèquement impossible (car finalement, notre esprit étant ce qu'il est, nous ne comparons que des représentations en nous avec d'autres représentations), alors comment savons si le monde en soi est tel que nous le pensons? De plus, Descartes soulève aussi des questions pertinentes sur la fiabilité de notre mémoire.
Peut-être que les intuitions lumineuses des sceptiques sont seulement exprimées de façon un peu maladroite, un peu approximatives, quand certains sceptiques disent des choses du genre « on ne peut être certain de rien ». Et on ne leur fait pleinement justice, loin de là, en tirant de là une supposée contradiction interne et en fermant le dossier aussitôt!!
Si j'ai une objection à faire aux sceptiques, c'est sur un autre plan : c'est que je trouve peut-être peu productif de consacrer du temps, du fric et des efforts à réfléchir à savoir si quelque chose existe ou si le monde est tel qu'on le perçoit, alors qu'on constate qu'il y a tant de souffrances, de haine, d'égoïsme et d'injustice dans le monde. Le scepticisme me paraît ainsi détourner notre regard de problèmes beaucoup plus urgents, de souffrances beaucoup plus concrètes. La survie de notre planète est compromise, et les sceptiques voudraient qu'on discute à savoir si la planète existe!
Mais bon... j'imagine que certains aiment jouer à la play station, d'autres aiment faire du yoga, ou du jardinage, écouter du jazz, et d'autres... parler du scepticisme dans leur temps libre.