Sécurité sociale : « on se dirige progressivement vers un modèle à l’anglo-saxonne sans le dire aux

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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L’alerte ne vient pas de la gauche, mais de la droite. « Il y a un profond changement, qui est déjà perceptible ». Bruno Retailleau, président du groupe LR du Sénat, met en garde sur le risque d’un changement de modèle dans la protection sociale, alors que la Haute assemblée va terminer d’ici demain l’examen du budget de la Sécu.

« Les Français sont attachés à la Sécurité sociale. Les gaullistes, les communistes avaient fondé ce pacte social et national au sortir de la guerre. On est en train de sortir de ce modèle, sans dire aux Français qu’on en sort » selon Bruno Retailleau. Mais pourquoi le gouvernement changerait-il de modèle, sans le dire ? Comme le président LR de la commission des affaires sociales, Alain Milon, le disait déjà il y a un an à publicsenat.fr, « car on voit bien que la part des impôts devient de plus en plus importante, par rapport aux cotisations. Donc on passe dans un système où Bercy (le ministère des Finances, ndlr) aura de plus en plus de poids. Le risque majeur, c’est que Bercy, demain, dise quelles sont les dépenses sociales, médicales, qui doivent être acceptées ou pas » a pointé Bruno Retailleau, lors d'une conférence de presse mercredi 14 novembre sur le budget 2019 et le budget de la Sécu.

« On a un filet de sécurité pour les plus pauvres, c'est-à-dire qu’on augmente les minima sociaux. Et les autres se débrouillent »
Cette « bercysation », selon les mots d’Alain Milon, vient d’un engagement d’Emmanuel Macron : la suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie, financée par une hausse de la CSG, autrement dit l’impôt.

« Il y a un modèle qui se rapproche du modèle anglo-saxon : on a un filet de sécurité pour les plus pauvres, c'est-à-dire qu’on augmente les minima sociaux. Et les autres se débrouillent. On désindexe les retraites, les prestations familiales. C’est une atteinte au principe d’universalité qui veut que chacun cotise en fonction de ses moyens, de ce qu’il gagne, mais tous reçoivent une prestation équivalente. Ce principe est écorné. On se dirige progressivement vers un modèle à l’anglo-saxonne, qui n’est pas le modèle français » insiste le président de groupe.

Bruno Retailleau sait bien que donner l’impression de toucher à la Sécurité sociale est un sujet sensible. Lors de la campagne présidentielle, celui qui était l’un des plus proches lieutenants du candidat Fillon se souvient sûrement que l’ancien premier ministre LR avait été accusé de vouloir mettre en place une privatisation rampante de la Sécu.

Le débat a continué ce jeudi en séance. Cette fois face au ministre Gérald Darmanin (voir notre article).
https://www.publicsenat.fr/article/...9C_CMq7VYdshoyNgTy3IRA6IN7ODSiiLKqm-UPnVcObmg
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…] C’est une atteinte au principe d’universalité qui veut que chacun cotise en fonction de ses moyens, de ce qu’il gagne, mais tous reçoivent une prestation équivalente. […]
Au contraire, la diversité des taxes et les opportunités de niches et d’optimisations qu’elles offrent, les profils fiscaux qui varient d’une personne à l’autre, vont contre l’universalité. Que l’ensemble du budget de l’état se concentre sur l’impôt, ça irait justement dans le sens de l’universalité. Comme l’impôt est en principe proportionnel aux revenus (resterait juste à rendre l’impôt universel), on serait bien dans un système où chacun paie en fonction de ses moyens, contrairement à ce que prétend l’article.

Tout ce qui est fait dans la direction de la simplification de la fiscalité, est bon : le système actuel n’a fait que cultiver la division, dont l’actualité récente nous montre à quelle point elle est toxique. Maintenant le reste, quel budget va être alloué à quoi, ça c’est une question qui n’est pas liée, elle est autre. ce n’est pas parce qu’on a une taxe spécifique pour une chose qu’on va automatiquement avoir plus de budget pour cette chose, ce n’est pas parce qu’un budget pour une chose est pris d’un plus grand budget global qu’il y aura moins de budget pour cette chose.

Après tout le budget de tous les ménages fonctionne comme ça : un unique budget à partir duquel on décide de ce qui sera alloué à quoi. On a pas par exemple une charge patronale ou salariale pour payer le gaz, on paie le gaz avec une partie du budget du mois.
 
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