La série "mimunt" ou la catharsis de l'identité

amsawad

Tayri nem tuder g-ul inu
La particularité de la série amazigh "MIMUNT", c'est qu'elle a réussi, au moins pour la première fois, par l'image animée, à investir dans la face latente des mœurs et des comportements de la société amazighe chez nous par un récit ( scénario et mise en scène ) beaucoup plus pointu que d'habitude.

Dramatiquement, la série a pu accrocher l'attention de plusieurs catégories de téléspectateurs de la chaine amazighe marocaine. C'est peut être aussi la première fois que le scénario réfléchit sur le récepteur, ce n'est pas tout à fait la théorie de la réception, mais le scénariste a supposé, plutôt a inclut un récepteur hypothétique dans l'acte d'écriture ; c'est un modèle de téléspectateurs qu'il a visé dans ce qu'ils cachent, intérêts, désirs, fantasmes et autres; bref, ce que la morale dissimule pour que l'hypocrisie sociale fonctionne à merveille.

Conséquence: sociodrame qui met en conflit une communauté s'étirant des "petites" victoires et s'affrontant dans des mini intrigues au fur et à mesure de l'avancée des épisodes et à travers lesquelles on s'identifie à la plupart des personnages. Ce n'est que la délivrance de l'identité dans ses dimensions à la fois individuelle et collective.

Œuvre aménagée d'un échange de répliques courtes qui laissent le téléspectateur sur sa faim. Suspense garanti évidemment. Ingrédients nécessaires à la réussite de la "recette cathartique": le chant populaire du Rif mené, sublimé par Anissa comme hommage à la réserve de cette identité amazighe longtemps bafouée dans des plateaux de tournage d'un passé nostalgique.

Cerise sur le gâteau: une interprétation de stars par les étoiles montantes de la télé amazighe. Citons à titre d'exemple, Benaisa El Mestiri, Mimoun Zinoun, Chahira Gartit, Amal Ajjaji. Les deux dernières, nouvelles figures du petit écran amazigh et certainement du grand dans l'avenir, n'ont rien à envier à Plus belle la Vie.

Invitons enfin l'équipe à mieux s'investir dans cette perspective. Bravo Messieurs et Dames!

Source : lareleve.ma
 
Haut