Sheykh al akbar muhyiddin ibn’ arabî

Drianke

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Métaphysicien hors paire, Muhyiddin Ibn Arabî, « Cheikh al-Akbar » [le plus grand maître], sceau de la sainteté Muhammadienne ayant reçu les gemmes de la sagesse, est né en 1165 (an 560 de l’Hégire) à Murcie en Andalousie dans une pieuse et sainte famille qui partira s’installer à Séville alors qu’il avait huit ans ; c’est làqu’il étudie le Coran, le Tafsîr, le Hadîth, la grammaire, la rhétorique… avec Abu-Muhammad et Ibn Bash-Kuwal, les deux plus grands érudits de l’époque.

Doué de pénétration spirituelle, à 20 ans à peine,il se retire en khalwa [retraite], laquelle donnera de si bons fruits que Ibn Rushd (Averroès) dira après l’avoir rencontré : « … Gloire soit rendue à Dieu de ce que j’ai vécu à une époque ou il existe un maître de cette expérience, l’un de ceux qui ouvre les verrous de Ses Portes…»

En 1193, il voyage à travers l’Espagne : Murcie, Grenade, Almeria, Cordoue, Bougie ; au Magreb : Tunis, Fez, Marrakech, où il rencontre de nombreux maîtres et même al-Khadir.

En 1200, il quitte définitivement l’Andalousie pour l’Orient : il parcourt l’Egypte, la turquie, l’Irak, et c’est en 1202 –à l’âge de 38 ans- qu’il se rend pour la première fois à La Mecque (à pied, de Jérusalem en passant par Médine) où il restera jusqu’en 1204. C’est durant ce séjour prolongé que surviendront des ouvertures spirituelles consignées dans sa synthèse magistrale :« Al-Futûhât al Makkiyyâ [les Illuminations de la Mecque]…ouvrage en trente sept volumes dont il achèvera définitivement la rédaction deux ans avant sa mort à Damas -s’attelant parallèlement à la composition d’autres ouvrages-. On lui en attribue plus de 400 (846 dit-on même, certains perdus) traitant de l’Islam dans toute son étendue et toute sa profondeur.

Si certains de ses écrits sont de brefs opuscules, d’autres sont titanesques. Il y a, par exemple, outre les illuminations de la Mecque, le Recueil des connaissances divines (Dîwân al-Ma’ârif), somme poétique qu’Ibn Arabî a rédigé à la fin de sa vie compilant l’intégralité de ses poèmes, soit des dizaines de milliers de versénigmatiques d’une grande beauté et exprimant les vérités les plus subtiles,parmi lesquels l’interprète des Désirs ardents (Tarjumân al-Ashwâq) recueil rédigé en 1214 lors de son deuxième et dernier séjour à la Mecque.

En 1223, il s’installe définitivement à Damas pour y mourir en 1240 (638).

Inspiration et approche

Ses écrits dont il dira que pas une seule lettre n’a été produite que « sous l’effet d’une insufflation spirituelle au cœur de son être » sont issus « du Coran et de Ses Trésors» :

« Ainsi, tout ce dont nous parlons dans nos assemblées et nos œuvres écrites provient de la Présence du Coran et de ses trésors : J’en ai reçu la clé de la compréhension et le soutien spirituel qui lui est propre (al-imdâd minhu). Tout cela afin de ne pas sortir du Coran car rien de plus élevé ne peut être accordé. Seul en connait la valeur celui qui y a goûté, qui en a contemplé la demeure initiatique (manzil) comme un état intérieur et à qui le Réel parle [en lui projetant des versets] sur l’intime de son être (fî sirrihi). »


La Vérité et la clé de sa réalisation se trouve dans la lettre même du Coran ; « ce n’est pas en vain que Dieu écarte un mot pour lui en préférer un autre » dit-il, et c’est ce qu’il appelle l’autorité du nom» (hukm al-ism) et le secret de la nomination(tasmiya).

L’au-delà de la lettre, les demeures du Coran sont à chercher dans la lettre même. On ne peut approcher l’œuvre Akbarienne sans s’imprégner de cette « méthode ».

http://aminour.unblog.fr/2008/02/10/muhyiddin-ibn-arabi/
 

Drianke

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La Lumière selon Ibn ‘Arabi

Moheïddine Ibn ’Arabi (radiAllâhu ‘anhu) nous dit que la Risala que le Très-Haut agrée est celle de Muhammad (sallAllahu ‘alayhi sallam), de telle sorte que nul ne peut avoir accès à Son mystère que par l’intermédiaire du Prophète (sws) et par la Contemplation de sa forme :

« Ne m’accuse pas de limiter l’immensité de la Science ou de t’en dénier l’accès. Ce dont je veux t’empêcher, c’est de rechercher et de recevoir la Science des mystères divins autrement que dans la Forme Mohammadienne et par la Vision de cette Forme, dont l’excellence l’emporte sur tout autre Vision »

[Al-Futûhât al-Makkiyya]


Nous disons, cette Contemplation est la Vision de la Forme Lumineuse du Prophète (sws) autrement dit ; la Lumière Mohamadienne.

Pour appuyer ce que nous avançons, nous pouvons par exemple citer ces paroles de l’imam Ibn ‘Ajiba (radiAllâhu ‘anhu) à propos de la Vision du prophète (sallAllahu ‘alayhi wa sallam): « Toute personne ayant vu le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) en rêve fait partie de l’élite, toute personne l’ayant vu en état d’éveil dans son apparence charnelle fait partie de l’élite de l’élite. Et toute personne l’ayant vu en état d’éveil sous sa forme spirituelle Lumineuse fait partie de l’élite de l’élite de l’élite. »

Donc, ce que nous dit le Shaykh Ibn ‘Arabi est que l’accès aux mystères Divins et donc, à la Connaissance d’Allah (ma’rifa) n’est possible que par la contemplation de la Lumière Mohammadienne. Ceci est confirmé par cette autre parole du Shaykh :

« Quand tu gardes, quel que soit ton état, la conscience permanente du Dhikr d’Allâh en ton cœur, celui-ci se trouve assurément illuminé par la Lumière du dhikr, de sorte que celle-ci t’accorde le dévoilement (kashf), car par elle, les choses se dévoilent. »


[Al-Futûhât al-Makkiyya, Ibn ‘Arabi]

https://karkariya.fr/la-lumiere-selon-ibn-arabi/
 

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Ibn 'Arabi, surnommé "le plus grand maître", naît à Murcie en 1165. À vingt ans, il s'initie au soufisme, dont il deviendra l'un des maîtres. 1198 est l'année de son ascension spirituelle. Endossant le rôle d'instructeur de la communauté islamique, il parcourt le monde, écrivant et dictant son enseignement. Il lègue une oeuvre théologique immense -- plus de 300 ouvrages, 846 selon certains, dont les Illuminations de la Mecque (AI-Futûhât al-Makkiyya), première synthèse de l'enseignement mystique. Il meurt à Damas en 1240

 

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Lave-toi chaque Vendredi

Muhyi ud-Deen Ibn ‘Arabî

Tu dois te laver entièrement chaque vendredi (Ghusl). Fais que ce soit avant d’aller à la prière en commun du vendredi. Et lorsque tu te laves, formule l’intention d’accomplir un devoir, car il est rapporté dans le Hadith authentique que : « Le lavage du vendredi est un devoir pour chaque musulman ».

De même, il est rapporté que l’Envoyé de Allâh (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a dit : « Il est du devoir de chaque musulman de se laver tout les sept tours » . Ainsi, tu réunis les deux hadiths en te lavant le vendredi. Ceci parce que Allâh a créé sept jours qui sont les jours de la semaine.

Donc, lorsqu’une semaine passe et que les jours effectuent un cycle complet, cela constitue un nouveau cycle. Aussi, aucun cycle de jours ne passe sans que tu y effectues un lavement pour honorer ton essence, la sanctifier et la purifier.

En effet, de même qu’il est rapporté sur le siwak (cure-dent) que : « C’est une purification de la bouche et un contentement du Seigneur », de même, le lavement dans la semaine est une purification pour le corps et un contentement du Seigneur, c’est-à-dire que le serviteur a accompli un acte qui contente Allâh dans la mesure où Allâh lui a ordonné cela et qu’il a exécuté Son ordre.

Abû ‘Abd Allâh Muhyi ud-Deen Ibn ‘Arabî dans « Paroles en Or ».
 

Drianke

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Le Sheikh al-Akbar Muhyi ud-Din ibn ‘Arabi (Rahimahullah) a dit :

« Il n’y a absolument aucune ressemblance concevable, quoi que tu imagines dans ton esprit, Allâh en est différent. Il n’est pas limité (contraint) par le temps, l’endroit, le fait d’être porté ou bien encore le déplacement. Plutôt, Dieu existait alors qu’il n’y avait pas d’endroit, et il est maintenant, comme Il a toujours été. Il créa le contingent, l’endroit, le temps, et dit : « Je suis l’Unique, L’Absolu » Préserver Ses créations ne l’affaibli nullement. Seul les Attributs de perfection conviennent à la Magnificence d’Allâh. Contrairement aux créatures, Allâh n’est pas assujetti aux événements. Les notions de « Commencement », de « Temps » et de « Lieu » ne s’appliquent pas à Lui. Plutôt, nous disons: « Il était et il n’y a avait rien avec Lui ». Les termes « avant » et « après » sont parmi les locutions du Temps qui est une de Ses créatures. »

al-Futuhat al-Makkiyya
 

Drianke

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La sagesse des prophètes de Ibn'Arabî

Dieu est donc le miroir dans lequel tu te vois toi-même, comme tu es Son miroir dans lequel Il contemple Ses Noms. Or, ceux-ci ne sont rien d'autre que Lui-même, en sorte que la réalité s'inverse et devient ambiguë.


L'homme est à Dieu (al-haqq) ce qu'est la pupille à l'œil [la pupille s'appelle en arabe "l'homme dans l'œil"], la pupille étant ce par quoi le regard s'effectue ; car par lui [c'est-à-dire par l'homme universel] Dieu contemple Sa création et lui dispense Sa miséricorde. Tel est l'homme à la fois éphémère et éternel, être créé perpétuel et immortel, Verbe discriminant [par sa connaissance distinctive] et unissant [par son essence divine]. Par son existence, le monde fut achevé.
 
salam alaikoum
La forme spirituelle du jeûne-par Ibn Arabi

Sache – qu’Allah te secoure ! - que le jeûne, c’est l’abstinence et l’exaltation. On dit du jour qu’il «jeûne» (sâma) lorsqu’il culmine. Imru-l-Qays a dit:
«Lorsque le jour s’éloigne et jeûne», c’est-à-dire lorsqu’il atteint son sommet. Le jeûne a été appelé ainsi parce qu’il s’élève en degré au-dessus de toutes les autres oeuvres d’adoration. Il l’a élevé -gloire à Sa transcendance - en niant toute ressemblance entre lui et ces oeuvres.» Nasâ’î rapporte cette parole d’Abû Umâma : «Je m’approchai de l’Envoyé d’Allâh (saw) et lui dis : «Donne-moi un ordre que je prendrai directement de toi !» Il répondit: «Adonne-toi au jeûne, car il n’a pas de semblable». Le Très-Haut a dit à Son propre sujet : «Rien ne Lui est semblable». Le jeûne n’est pas un acte mais l’abandon d’un acte. La négation de toute ressemblance est elle-même un attribut négatif, ce qui renforce l’analogie entre le jeûne et Allah.
C’est Allah qui est le Prix du jeûne quand le jeûneur retourne vers son Seigneur et le rencontre avec la qualification «Rien ne Lui est semblable», c’est-à-dire avec le jeûne. En effet, ne peut contempler «Celui à qui rien n’est semblable» que «celui à qui rien n’est semblable». Le jeûne appartient au serviteur par statut, non par son essence. Allah Se l’est attribué et en a dépouillé le jeûneur, bien qu’Il lui ait donné l’ordre de jeûner. Il convient donc que le jeûneur regarde vers son Seigneur durant toute la durée de son jeûne afin de réaliser pleinement sa qualification et de ne pas en être diverti. Allah ne S’attribue le jeûne que s’il est authentique; il ne l’est que dans la forme qu’Allah a prescrit au jeûneur de réaliser. Si ce dernier ne jeûne pas de la manière qui a été définie par la Loi, il n’est pas jeûneur et, en ce cas, il n’y a pas de jeûne qu’Allah puisse lui «rendre». ll peut se faire en effet que le jeûneur imagine être tel alors qu’il accomplit pendant le temps de son jeûne des actes qui le disqualifient comme la calomnie : en ce cas, il rompt son jeûne bien qu’il s’abstienne de manger; pour qu’il retrouve sa qualité de jeûneur, il faut qu’il y ait expiation. Que le jeûneur soit attentif à ce point, car il s’agit de préférer Allah à soi-même. Il sera récompensé alors à la mesure de Celui qu’il aura préféré, c’est-à- dire Allah le Très-Haut. Celui qui demeure attentif à son Seigneur, Allah le Très-Haut demeure attentif à lui de sorte qu’il n’a d’autre récompense que Lui : «Celui dans le sac duquel Il a été trouvé, c’est Lui qui en paie le Prix !» (Cor.12, 75). Or, le Vase d’or du Roi est effectivement trouvé dans le sac ; d’un côté, Allah est présent dans le «coeur» de Son serviteur croyant qui se tient avec Lui ; de l’autre, le jeûne se trouve chez Allah car c’est à Lui qu’il appartient quand il est valide. Le jeûneur cherche alors son sac et on lui dit : «C’est Allah qui l’a pris !» Allah devient ainsi Lui-même le Prix (de cet autre rapt) conformément à Sa Parole : «Le jeûne est à moi, et c’est moi qui en paie le Prix».
Ibn Arabî, "Les secrets du jeûne" (extraits de "Textes sur le jeûne" traduits par 'Abd ar-Razzâq Yahyâ).
 

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Le dhikr « Allāh, Allāh » assure la sauvegarde de ce monde [Ibn ʿArabī]

Al-Shaykh Muḥyī al-Dīn ibn al-ʿArabī écrit dans « al-Futūḥāt al-Makiyyah » (Vol.4 , p.11) chapitre 361 :

« Le Prophète (ﷺ) a dit : « L’Heure ne se lèvera pas tant que demeurera sur la surface de la terre quelqu’un pour dire : ‘Allāh, Allāh’. »

Il [i.e : le Prophète (ﷺ)] ne s’est pas contenté d’une seule mention de ce nom, mais il l’a répété deux fois pour confirmer que ce dhikr était fait au moyen d’un terme isolé, sans adjonction d’une attribution quelconque, et en maintenant le hā’ final non vocalisé.

Il s’agit en réalité d’un commentaire de la parole coranique : { Pratiquez le dhikr d’Allāh avec constance } [S.33/V.41], c’est-à-dire en répétant ce nom… et aussi un commentaire de la Parole divine : { Et en vérité le dhikr d’Allāh est plus grand } [S.29/V.45].

Dans ce ḥadīth, il a mentionné le nom « Allāh » à l’exclusion de tout autre ; et cela parce qu’il avait la charge d’expliquer aux hommes le sens (universel) de la révélation qui lui était faite. Si le fait pour l’homme de dire « Allāh, Allāh » n’avait pas pour effet d’assurer la sauvegarde de ce monde dans lequel ce dhikr est pratiqué, (le Prophète) n’aurait pas lié à la cessation de ce dhikr la fin du monde au sein duquel il est pratiqué, c’est-à-dire ce bas-monde (dunyā).

Ce dhikr est notre dhikr et celui du maître qui nous a fait entrer dans la Voie. Aucun autre dhikr n’a une utilité comparable. Quand Allāh a dit : { Et en vérité le dhikr d’Allâh est plus grand } [S.29/V.45], Il n’a pas mentionné la forme d’aucun autre dhikr, en dépit de leur nombre.

Les Gens d’Allāh en font leur unique dhikr, ce qui produit dans leur cœur un effet immense (amran ‘aẓīman), qu’aucun autre dhikr ne produit. Un savant qui s’en tenait à l’extérieur des choses ne voyait pas l’utilité de ce dhikr en arguant du fait qu’il s’agit (grammaticalement) d’un sujet (mubtada’) sans prédicat (khabar), alors que tout sujet en requiert un. Ce qu’on peut lui répondre, c’est que le prédicat ne doit pas nécessairement résider dans la phrase énoncée : en l’occurrence, l’utilité se manifeste plutôt chez celui qui pratique l’invocation, au moment où il la pratique au moyen de cette parole (c’est-à-dire le nom « Allāh ») à l’exclusion de toute autre.

Ce dhikr produit à l’intérieur de l’invocateur la lumière d’un dévoilement qu’il est seul à pouvoir produire ; mieux encore : il est suivi d’un « prédicat » extérieur qui ne se manifeste pas dans une parole proférée, comme c’est le cas quand la relation (grammaticale) concerne une réalité transcendante (dont le sens est inexprimable), ou encore lorsqu’une louange est faite au moyen d’un acte (et non d’une parole). »
 

Drianke

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« Sache que celui qui abandonne une noble vertu possède par là un vice. (…)
Et sache que les vertus de caractère sont de différentes sortes, tout comme il y a différentes sortes de créatures. Il est donc indispensable pour toi de savoir quelle trait vertueux tu vas employer pour telle situation, pour apporter le soulagement aux créatures et les protéger de tout mal.
Mais cela pour le contentement de Dieu ! »
———
Ibn ‘Arabî — ‘K. Kunh mâ lâ budda li-l-murîd minhu’
 

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Prenez garde aux droits des hommes.

Prenez garde à l’injustice envers les hommes, car elle se transformera en ténèbres au Jour de la Résurrection. Etre injuste envers les hommes, c’est les priver des droits que Dieu t’impose de t’acquitter envers eux. Cela peut être en fonction de l’état dans lequel se trouve l’homme, selon ce que tu vois chez lui comme indigence, alors que toi tu es en mesure de satisfaire son besoin et de combler sa nécessité. Tu dois savoir dans ce cas qu’il a un droit du fait de son état sur tes biens. En effet Dieu ne t’a dévoilé son état que pour que tu lui remettes son droit, sans quoi tu seras responsable. Si tu ne possèdes pas le moyen de satisfaire son besoin, sache alors que Dieu ne t’a pas dévoilé son état inutilement. Sache donc qu’Il veut de toi que tu l’aides par une bonne parole auprès de celui dont tu sais qu’il peut satisfaire son besoin. Si tu ne le fais pas, tu dois au moins faire une invocation en sa faveur. Mais cela ne doit être effectué qu’après avoir déployé l’effort et désespéré de tes possibilités au point de n’avoir plus à lui offrir que les invocations en sa faveur. C’est que, plus tu omets cet aspect des choses, plus tu fais partie de ceux qui ont été injustes envers l’homme qui se trouve dans cet état. Tout ceci si cet homme dans le besoin meurt à cause de l’insatisfaction de son besoin. S’il n’en meurt pas et qu’un autre parmi les croyants satisfait son besoin, ce frère dans la Foi t’a déchargé de cette réclamation sans que tu t’en rendes compte.

C’est que le croyant est le frère du croyant, il ne le lâche pas et ne lui fais pas du tort. Les choses sont ainsi même si le donateur n’a pas conscience de cela, et c’est ainsi que Dieu l’agrée. Aussi, lorsque tu donnes, à un mendiant dans le besoin, envisage, en le faisant, de remplacer ton frère, le premier croyant qui l’a privé en préférant ainsi lui témoigner de l’affection à travers ce bien qu’il a laissé pour toi afin que tu l’atteignes, car si ton frère avait donné à ce mendiant, ce dernier s’en serait contenté et tu ne serais plus en mesure d’obtenir ce bien. Voilà l’intention qui commande le don des gens qui possèdent la connaissance spirituelle (al-‘arifun) en faveur des mendiants nécessiteux, en fonction de leurs états et de leurs paroles : « Quant au mendiant, ne le repousse pas » (Coran, 93/10), qu’il s’agisse de don matériel ou moral. En effet la science et le profit qu’on en tire relèvent de ce chapitre. C’est ainsi que l’égaré demande la guidance, l’affamé la nourriture, l’homme nu le vêtement qui cache sa nudité et le protège du froid et de la chaleur et, le malfaiteur qui sait que tu peux le sanctionner te demande de pardonner son forfait. Guide donc l’égaré, nourris l’affamé, abreuve l’assoiffé, revêt celui qui est nu et sache que tu es indigent par rapport à tout ce dont on est indigent à ton égard et que Dieu est Riche par rapport aux habitants des mondes. Malgré cela Il exauce leurs invocations, satisfait leurs besoins et leur enjoint de Lui adresser leurs demandes pour repousser les nuisances chez eux et leur apporter les profits. Il t’incombe donc de traiter de la sorte les serviteurs de Dieu en raison de ta dépendance à l’égard de Dieu dans tout ceci.

Muslim rapporte dans son recueil de hadith authentique (as-sahih), d’après Abdullah Ibn Abdurrahman Ibn Bahram ad-Darimi, d’après Marwan Ibn Muhammad ad-Dimashqi, d’après Sa’id Ibn Abdul’aziz, d’après Rabi’a Ibn Yazid, d’après Abu Idriss al-Khawalani, d’après Abu Dharr – que Dieu soit satisfait d’eux-, d’après le Prophète _ qui rapporte que Dieu- qu’Il soit béni et exalté – dit :

« Ô Mes serviteurs ! Je Me suis interdit l’injustice à Moi-Même et je l’ai rendue illicite entre vous. Ne soyez pas donc injustes les uns envers les autres.

Ô Mes serviteurs ! Vous êtes égarés sauf celui que Je guide, aussi demandez-Moi de vous guider et Je vous guiderai !

Ô Mes serviteurs ! Vous êtes tous des affamés sauf celui que Je nourris, demandez Moi donc de vous nourrir et Je vous nourrirai !

Ô Mes serviteurs, vous êtes tous nus sauf celui que J’ai revêtu, demandez-Moi donc de vous revêtir et Je le ferai !

Ô Mes serviteurs ! Vous péchez de jour comme de nuit et Moi Je pardonne tous les péchés, demandez-Moi pardon et Je vous pardonnerai ! ».

Or Dieu t’accorde tout ceci sans que tu Lui adresses une demande à ce sujet. Malgré cela, Il t’ordonne de Lui adresser tes demandes pour te donner par exaucement de ta demande, afin qu’Il te fasse voir Sa providence à ton égard dans la mesure où Il agrée ta demande.

...
 

Drianke

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Ceci constitue, d’ailleurs, une position meilleure par rapport à ce qu’Il t’a accordé. Il faut dire que si ta demande se fonde sur Son ordre, car Il sait, sur toi, que tu allais Lui adresser tes demandes, puisque ton indigence et ta demande sont inscrites dans ta nature de créature, afin que dans ta demande tu t’acquittes d’un devoir et que tu reçoives la récompense de celui qui obéis à l’Ordre de Dieu, ce qui rajoute un bien à ton bien. Il ne t’a donné cet ordre que par miséricorde pour toi, pour te faire parvenir un bien et t’indiquer que la satisfaction de ton besoin dépend de Lui et non pas de quelqu’un d’autre, car Il ne t’a crée que pour L’adorer, c'est-à-dire pour te soumettre à Lui.

Donc, ce que je t’ai recommandé consiste à t’arrêter devant les ordres et les interdits de Dieu et à comprendre cela à partir de Lui afin que tu sois de ceux qui savent ce que Dieu veut d’eux pour ce qui est de Ses ordres et de Ses interdits. Garde-toi donc d’être du nombre de ceux qui n’adressent pas leurs demandes à leur Seigneur. En effet, celui qui n’adresse pas ses demandes à son Seigneur L’accuse d’avarice ; ceci à l’encontre de tout le monde.

Aussi, si tu négliges ce que je t’ai recommandé, ne t’en prends qu’à toi-même, car si tu es ignorant, je t’ai initié ; si tu es insouciant et oublieux, je t’ai averti et je t’ai rappelé ; et si tu es croyant, sache que le rappel te profite. En effet j’ai respecté l’ordre de Dieu à travers ce que je t’ai rappelé, et le bénéfice que tu tires du rappel témoigne de ta foi. C’est que Dieu – qu’Il soit exalté et magnifié – a dit dans mon cas et le tien : « Avertis les hommes car le Rappel est utile aux croyants » (Coran, 51/55). Si le rappel ne te profite pas, tu dois accuser ton âme quant à sa foi, car Dieu est Véridique et Il a indiqué que le Rappel est utile aux croyants.

La perfection de cette Tradition divine que nous mentionnons ici, c’est qu’après Sa parole « Je vous pardonnerai », Dieu dit : « Ô Mes serviteurs ! Vous ne pouvez atteindre la possibilité de Me nuire pour Me nuire et vous ne pouvez pas atteindre la possibilité de M’apporter profit pour M’être utiles ». Il est bien connu que Dieu – qu’Il soit glorifié – n’est sujet ni au dommage, ni au profit, car Il est transcendant par rapport aux mondes. Mais comme Il s’est placé Lui-même dans la position du serviteur à propos de ce que nous avons indiqué au sujet de la demande d’être nourri et abreuvé, Il nous a avertis de l’impuissance absolue d’atteindre la fin en matière de dommage ou de profit de la part des serviteurs à Son égard. En effet il est impossible d’atteindre cette finalité. De même Dieu a dit au sujet d’un groupe de gens qu’ils ont suivi ce qui Le courrouce, ce qui constitue manifestement un dommage dont Dieu indique qu’Il est totalement transcendant par rapport à lui. Il en va de même de celui qui accomplit une oeuvre qui procure l’agrément et la joie de Dieu, comme dans le cas du repentant, en ce sens que Dieu se réjouit de la repentance de Son serviteur.

En somme cette Tradition divine ressemble à un remède contre ce qui peut affecter, en matière de science sur Dieu, les âmes faibles qui n’ont aucune connaissance de ce que procure la Parole divine : « Rien ne Lui est semblable » (Coran, 42/11). La perfection de cette Tradition divine c’est que Dieu dit ensuite :

« Ô Mes serviteurs ! Si vous avez tous, du premier au dernier, humains et djinns confondus, le coeur de l’homme le plus pieux, cela n’ajoute rien à Mon royaume !

Ô Mes serviteurs ! Si vous avez tous, du premier au dernier, humains et djinns confondus, le coeur de l’homme le plus pervers, cela ne diminue en rien Mon royaume !

Ô Mes serviteurs ! Si vous vous mettiez tous, du premier au dernier, humains et djinns confondus, en un seul rang pour M’adresser vos demandes et que Je donne à chacun de vous ce qu’il demande, cela ne diminuerait pas ce que J’ai auprès de Moi, pas plus que l’épingle ne le ferait en s’introduisant dans l’océan ».

Tous ceci constitue un remède pour ce que nous avons indiqué sur les maux des âmes faibles. Recours donc, ô ami de Dieu, à ces remèdes !

Dieu dit ensuite à la fin de cette Tradition : « Ce sont vos oeuvres que Je recense pour vous rémunérer ensuite. Que celui qui récolte du bien remercie Dieu, et que celui qui trouve autre chose ne s’en prenne qu’à lui-même ! ».


(Cheikh Muhyî-d-Dîn Ibn Arabî, Kitâb al-wasâyâ, traduit de l’arabe par Mohamed al-Fateh : Paroles en Or, édition Iqra)
 
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