Le solarcoin, la crypto-monnaie du photovoltaïque

madalena

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Coup sur coup, deux acteurs français des énergies renouvelables ont intégré dans leurs modèles d’affaire cette monnaie alternative associée à la production de megawattheure photovoltaïque.

Le modèle est pour le moins original. Arrivé sur le marché de la fourniture d'énergie renouvelable (électricité et gaz) en septembre 2016, ekWateur (prononcer " équateur ") a décidé de proposer à ses clients de choisir un producteur d'électricité précis et local parmi ceux qu'il aura présélectionnés au préalable (pour l'instant, la centrale hydraulique de Tour-en-Savoie). Jusque-là, la société vendait par défaut l'énergie issue de centrales situées dans l'Ain et dans la Maurienne. EkWateur donne également la possibilité à ses clients de lui vendre une partie de leur propre production ou encore d'assurer, contre rémunération, le service client auprès de potentiels prospects. Et depuis ce mois de mars, il accepte d'être payé non plus uniquement en euros mais également en... SolarCoins.

Encore peu connu, le SolarCoin (§) est ce que l'on appelle une crypto-monnaie. Comme le bitcoin, elle est générée par informatique. Mais avec une particularité : elle est adossée à la production d'énergie solaire.

Une rareté programmée sur 40 ans
Créée en 2014 par la Fondation SolarCoin, cette devise est en effet versée à des détenteurs d'installations photovoltaïques, pour peu qu'ils en aient fait la demande auprès de la fondation, sur la base de 1 SolarCoin pour 1 megawattheure produit. Comme pour le bitcoin, la rareté du SolarCoin est programmée : il est prévu de " récompenser " sur une période de 40 ans la production de 97.500 TWh. L'objectif étant que cette monnaie puisse être utilisée lors de transactions avec des commerçants, fournisseurs de services ou autres partenaires du projet.

Certifier l'origine solaire d'un megawattheure passe par la blockchain, une infrastructure informatique qui valide automatiquement les données de production. Les panneaux photovoltaïques (PV) des participants sont ainsi munis de capteurs qui envoient dans la blockchain les quantités d'électrons produites, quand, par quel PV de quel membre du réseau et ce dernier reçoit les SolarCoins correspondants. Le tout est consultable par tous les participants. Il n'y a pas de serveur central ni d'autorité régulatrice, car dès lors qu'une personne intègre ce réseau, la blockchain se télécharge sur son ordinateur.

Financer des PV et recevoir des SolarCoins
Dans ce contexte, " n'importe quel abonné peut racheter des SolarCoins en euros auprès du producteur solaire de son choix et les utiliser chez ekWateur, ils seront déduits de la facture ", explique Julien Tchernia, président et co-fondateur du fournisseur.

Si EkWateur se targue d'être le premier fournisseur d'énergie à accepter cette monnaie, la plateforme française Lumo de financement participatif de projets d'énergie " verte " l'a adopté à l'automne dernier. Après avoir investi en euros, entre octobre 2016 et février 2017, dans un projet de panneaux solaires sur les toits de serres agricoles à Torreilles, dans les Pyrénées Orientales, des particuliers percevront en retour, tous les six mois, une somme en SolarCoins (dépendante de la production) en plus d'une rémunération classique en euros. Une deuxième session vient de s'ouvrir, jusqu'à mai. La monnaie pourra être dépensée directement ou sous forme de coupons de réduction chez un électricien.

https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/le-solarcoin-la-crypto-monnaie-du-photovoltaique_111149
 

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