Souad et Najia Bouchanfour...

La voiture de Souad et Najia n'a emprunté ni le pont ni la montée. La Peugeot 307 couleur or des deux sœurs, signalées disparues par leurs proches depuis samedi dernier, a été retrouvée dans la nuit de vendredi à samedi, en contrebas du pont de Vianne, immergée sur le toit par 3 mètres de fond dans la Baïse. Souad et Najia Bouchanfour, 26 et 24 ans, étaient toujours à l'intérieur, respectivement sur les sièges conducteur et passager.

Un virage raide, presque à angle droit. Une patte-d'oie. D'un côté, la route départementale 642 qui remonte pour rattraper la direction de Lavardac. De l'autre le pont de Vianne (à 25 km d'Agen en Lot-et-Garonne), à tablier de bois, suspendu au-dessus de la Baïse.

Une promeneuse qui a l'habitude de se balader dans le coin aperçoit des débris de véhicule vendredi en début de soirée. Prévenus, les gendarmes de la section de recherche d'Agen et ceux de la brigade de Nérac, en charge de l'enquête, se rendent sur les lieux et identifient rapidement le morceau de plaque d'immatriculation comme provenant de la voiture des deux disparues. Des plongeurs d'Arcachon sont appelés pour sonder la rivière, les pompiers locaux fournissant le matériel d'éclairage nécessaire à cette opération nocturne. À minuit, la Peugeot est localisée, avec deux corps à son bord. À deux heures du matin, les corps sans vie de Najia et Souad sont extirpés des eaux noires et glacées par une grue qui remonte « une voiture très accidentée ». La thèse de l'accident, la plus probable, est privilégiée par les enquêteurs qui poursuivent toutefois l'enquête criminelle afin de clore toutes les autres hypothèses envisagées au cours de cette angoissante semaine. Les autopsies des deux corps, qui seront pratiquées lundi matin à Agen, pourraient permettre notamment de dater le décès et de connaître ses causes précises.

Perte de contrôle, glissade sur une plaque de verglas… Toujours est-il que la voiture des deux filles, qui n'a, selon les premières constatations, pas été percutée par un autre véhicule, a mordu sur le talus, entre le pont et la montée, sans doute effectué un tonneau, avant de poursuivre sa course entre les arbres vers la Baïse, située à une dizaine de mètres en contrebas.

La famille, soudée, refuse depuis le début de croire à une fuite sans explication. Souad et Najia, sœurs fusionnelles au sein d'une famille aimante, protectrice et unanimement appréciée, étaient parties précipitamment du domicile familial de Feugarolles, samedi dernier vers 18 h 30, en disant à leur mère qu'elles revenaient « dans dix minutes ». La maman a gardé le repas au chaud jusqu'à 21 heures avant de rejoindre le dîner auquel elle et son mari étaient invités. C'est le lendemain dimanche que, sans plus de nouvelle, l'alerte a été donnée. L'enquête montrera vite que le portable de Souad n'avait plus émis peu après leur départ de la maison.

http://fr.kendincos.net/video-phlppnh-hommage-a-nos-soeurs-souad-et-najia-bouchanfour.html

Amine
 
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