À la suite de cinq incarcérations pour proxénétisme aggravé et blanchiment d'argent
Avec Halima et Fatima, Siham (de dos) veut dire, aujourd'hui, la "vraie vérité" pour "sauver des innocents".
Le visage blême encadré par un foulard noir, Siham, 20 ans, se confie d'une voix déterminée, dans laquelle perce l'angoisse: "Je ne peux pas supporter que ma mère Drissia El Bouchti et quatre membres de la famille Bahiad (ndlr: actuellement écroués pour proxénétisme aggravé, blanchiment d'argent et aide à l'immigration clandestine) soient en prison à cause de moi. Je veux revenir sur tout ce que j'ai dit aux policiers, car j'ai menti!"
Pour expliquer les faux témoignages qu'elle aurait faits à un capitaine de police il y a déjà deux ans, la jeune femme invoque la peur et le désir de vengeance. "J'ai accusé ma mère car j'ai été manipulée par un homme de Courthézon qui la déteste et a juré sa perte. En 2007, alors que j'étais en conflit avec maman parce que je m'étais mariée contre son gré, cet individu m'a aidée à revenir du Maroc. Il m'a fourni des papiers et de l'argent Une fois en France, sous prétexte que je lui étais redevable, il m'a obligée à mentir. J'étais sous son emprise et je voulais me venger de ma mère. Aussi, je lui ai obéi. Mais je n'avais pas imaginé les conséquences de mes dires."
"C'est un complot!"
Selon Siham, sa mère et Abdelslam Bahiad se voyaient seulement pour l'organisation de fêtes, puisqu'il était responsable de la mosquéed'Orange. "Ils ne se connaissent pas plus que ça Croyez-vous que si ma mère trempait dans une affaire d'immigration clandestine et de proxénétisme, elle irait travailler dans les champs?" Soupçonnée de se prostituer pour A.Bahiad, Halima, 24 ans, a été entendue pendant plusieurs heures, mardi, par la police judiciaire d'Avignon.
Elle aussi assure: "J'ai dit n'importe quoi car j'avais peur de ne plus voir mes deux enfants et qu'on me renvoie au bled " Fatima, 28 ans, insiste, elle, sur le rôle machiavélique du Courthézonnais: "C'est lui qui a tout manigancé. Drissia et les Bahiad sont victimes d'un complot." Toutes trois ajoutent: "Les nombreuses filles qui se prostituent à Orange le font pour elles; leurs propriétaires ne sont pas forcément au courant."
Lorsqu'on leur demande pourquoi les autres accusatrices (qui seraient une dizaine pour l'instant) ne se rétractent pas à leur tour, la réponse fuse: "Elles n'ont pas de papiers et elles sont terrorisées à l'idée qu'on les expulse ou qu'on les jette en prison si elles avouent, maintenant, qu'elles ont menti à la police." Siham entend tout mettre en oeuvre pour que la "vraie vérité éclate et que les mis en examen soient libérés". Toutefois, elle se refuse à aller faire une déposition au commissariat. "Je veux parler au juge et rien qu'à lui."
Par Christine Blanc
La provence
Avec Halima et Fatima, Siham (de dos) veut dire, aujourd'hui, la "vraie vérité" pour "sauver des innocents".
Le visage blême encadré par un foulard noir, Siham, 20 ans, se confie d'une voix déterminée, dans laquelle perce l'angoisse: "Je ne peux pas supporter que ma mère Drissia El Bouchti et quatre membres de la famille Bahiad (ndlr: actuellement écroués pour proxénétisme aggravé, blanchiment d'argent et aide à l'immigration clandestine) soient en prison à cause de moi. Je veux revenir sur tout ce que j'ai dit aux policiers, car j'ai menti!"
Pour expliquer les faux témoignages qu'elle aurait faits à un capitaine de police il y a déjà deux ans, la jeune femme invoque la peur et le désir de vengeance. "J'ai accusé ma mère car j'ai été manipulée par un homme de Courthézon qui la déteste et a juré sa perte. En 2007, alors que j'étais en conflit avec maman parce que je m'étais mariée contre son gré, cet individu m'a aidée à revenir du Maroc. Il m'a fourni des papiers et de l'argent Une fois en France, sous prétexte que je lui étais redevable, il m'a obligée à mentir. J'étais sous son emprise et je voulais me venger de ma mère. Aussi, je lui ai obéi. Mais je n'avais pas imaginé les conséquences de mes dires."
"C'est un complot!"
Selon Siham, sa mère et Abdelslam Bahiad se voyaient seulement pour l'organisation de fêtes, puisqu'il était responsable de la mosquéed'Orange. "Ils ne se connaissent pas plus que ça Croyez-vous que si ma mère trempait dans une affaire d'immigration clandestine et de proxénétisme, elle irait travailler dans les champs?" Soupçonnée de se prostituer pour A.Bahiad, Halima, 24 ans, a été entendue pendant plusieurs heures, mardi, par la police judiciaire d'Avignon.
Elle aussi assure: "J'ai dit n'importe quoi car j'avais peur de ne plus voir mes deux enfants et qu'on me renvoie au bled " Fatima, 28 ans, insiste, elle, sur le rôle machiavélique du Courthézonnais: "C'est lui qui a tout manigancé. Drissia et les Bahiad sont victimes d'un complot." Toutes trois ajoutent: "Les nombreuses filles qui se prostituent à Orange le font pour elles; leurs propriétaires ne sont pas forcément au courant."
Lorsqu'on leur demande pourquoi les autres accusatrices (qui seraient une dizaine pour l'instant) ne se rétractent pas à leur tour, la réponse fuse: "Elles n'ont pas de papiers et elles sont terrorisées à l'idée qu'on les expulse ou qu'on les jette en prison si elles avouent, maintenant, qu'elles ont menti à la police." Siham entend tout mettre en oeuvre pour que la "vraie vérité éclate et que les mis en examen soient libérés". Toutefois, elle se refuse à aller faire une déposition au commissariat. "Je veux parler au juge et rien qu'à lui."
Par Christine Blanc
La provence
