Symbolique de la fleur dans le masnavi de mowlânâ

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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La fleur occupe une place centrale dans l’ensemble de la littérature persane, notamment dans la littérature mystique comme l’attestent le titre de certains grands traités tels que le Golshan-e Râz (La Roseraie du Mystère) de Shabestari, ’Abhar al-’Asheqin (Le jasmin des Fidèles d’Amour) de Rouzbehân Baqli Shirâzi ou encore le célèbre Golestân (Jardin des roses) de Saadi. La symbolique de la fleur est également très présente dans l’œuvre de deux grands mystiques iraniens Mowlanâ (1207-1273) et Hâfez (env. 1315-1390) : rose, jasmin et lys parsèment leur Masnavi et leur Divân respectifs, le plus souvent pour suggérer les mille mystères et beautés de la Voie spirituelle.

De façon générale, les symboles liés à la nature sont très présents dans l’œuvre de Mowlânâ. La fleur symbolise tout d’abord le monde de l’âme : selon Mowlânâ, l’ensemble des idées et sentiments de l’homme sont autant de fleurs qui poussent lentement dans le « jardin du cœur », et changent au rythme des saisons. Le cœur recèle en lui toutes les graines et tous les bourgeons, c’est-à-dire toutes les perfections en puissance, que l’homme doit s’efforcer de faire éclore au cours de son existence. Le parfum des fleurs de Vérité ne provient pas directement de l’homme mais lui est infusée par la « Raison universelle » :

« Redonne, ô mort noire, les plantes, les herbes médicinales, les feuilles et l’herbe que tu as dévorées ! »

Ô mon frère, rassemble tes esprits un instant : sans cesse il y a en toi l’automne et le printemps.

Contemple le jardin du cœur vert, humide et frais, plein de boutons de roses, de cyprès, de jasmins ;
De rameaux cachés par la multitude des feuilles, une vaste plaine et un palais élevé dissimulé par l’abondance des fleurs.

Ces paroles qui proviennent de la Raison universelle, sont le parfum de ces fleurs, de ces cyprès, de ces jacinthes.

As-tu jamais senti le parfum d’une rose là où il n’y avait pas de rose ? Vis-tu jamais l’écume du vin là où il n’y avait pas de vin ?
«


La fleur évoque donc aussi les vérités effusées du paradis par Dieu, et est également le symbole de la connaissance remplissant le cœur des croyants et de ceux qui la recherchent, tout en déplaisant à ceux qui se détourne de la Vérité :

« Dieu, en dépit d’eux, a fait croître des jardins et des parterres de douces fleurs dans les cœurs de ses amis.

Chaque rose au sens parfumé parle des secrets de l’Universel.

Leur parfum (à la confusion) des sceptiques parcourt le monde et le voile du doute se déchire
. »


Lorsque l’âme se sépare du corps, elle est comparée à une roseraie qui donne lieu à l’éclosion de multiples fleurs :

« Après cela, tout ce que tu sèmeras fructifiera, et produira des anémones, des roses sauvages, du thym. »


Dans d’autres vers, la symbolique de la fleur est également associée à celle de l’épine, symbolisant la vérité et ses ennemis qui sont parfois difficilement séparables l’un de l’autre. La fleur désire l’arrivée du printemps de la vérité symbolisant l’arrivée de la miséricorde divine, tandis que les ronces ne souhaitent que la venue de l’automne et des ténèbres :

« Puisque son épine n’a pas une seule feuille de rose, le printemps est l’ennemi de sa conscience.
Tandis que pour celui qui est tout entier des roses et des lis, le printemps est comme des yeux brillants.
L’épine non spirituelle désire l’automne, l’automne, afin qu’elle puisse rivaliser avec la roseraie,
Et que l’automne puisse dissimuler la beauté de la rose et la honte de l’épine, afin que l’on ne puisse pas voir la couleur de l’une et de l’autre.
C’est pourquoi l’automne est le printemps et la vie de la ronce, car alors la pierre sans valeur et le pur rubis semblent être un.«


La rose et l’épine sont également associées à la difficulté de la voie spirituelle et des tentations, qui côtoient les joies issues du rapprochement avec le divin. Tel le lien indissoluble entre la rose et l’épine : pas de progression spirituelle sans épreuve et inversement, pas d’épreuve n’aboutissant pas à une élévation et à une plus grande proximité avec Dieu :

« Les deux yeux de la raison sont fixés sur la fin des choses ; elle supporte la souffrance causée par l’épine par amour pour cette Rose
Qui ne se fane pas ni ne s’effeuille en automne – protégée contre les souffles hostiles
. »

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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"Emporte une rose du jardin
Elle durera quelques jours,
Emporte un pétale de mon jardin de Roses.
Il durera l'Eternité."
(Saâdi)


"De l'éclat de la Beauté jaillit une lumière qui tomba sur la rose, et la rose enflamma la passion du rossignol."
(Djami)


"Voici le printemps qui revient avec le charme des roses.
Regarde leurs joues fraîches, et la plante amère de la tristesse
sera déracinée de ton coeur."
(Hafiz)


"Le jardin de roses est aujourd'hui plein de fleurs, mais demain, quand tu voudras cueillir une rose, il ne pourra peut-être pas t'offrir une seule."
(Firdoussil)


Si votre pensée est une rose,
vous êtes un jardin de rose;
si c'est une épine,
vous êtes un carburant pour un fourneau.
(Rûmi)
 
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