Babouchemasquee
VIB
La jeune femme a porté plainte contre la commerçante. Celle-ci a déjà été attaquée en justice pour des faits similaires.
Anaïs a cru qu’elle n’allait pas pouvoir retirer son colis vendredi après-midi. Venue le récupérer dans un tabac-presse d’Albi (Tarn), qui fait également office de point-relais, la jeune femme de confession musulmane s’est vue opposer un refus de la part de la buraliste. Motif ? Elle voulait lui faire retirer son voile pour prouver son identité. Anaïs a porté plainte pour discrimination, comme elle l’explique sur sa page Facebook où elle raconte cette histoire.
La jeune femme, dont le voile n’empêche pas de voir son visage mais seulement ses cheveux, affirme avoir proposé à la buraliste de retirer son foulard. Cette dernière aurait refusé, lui rétorquant qu’« on est en France, on est sur un même pied d’égalité ». En larmes, Anaïs a fini par donner procuration à l’un des clients du tabac-presse, à qui la buraliste a accepté de remettre le colis.
Trois autres plaintes pour le même motif
Contacté par La Dépêche du Midi, le procureur de la République de Tarn Alain Berthomieu confirme qu’une plainte a bien été déposée contre la commerçante. La police doit l’entendre. Trois autres plaintes ont été déposées contre elle pour le même motif en 2015, 2016, et 2017. Ces affaires seront jugées le 24 mai.
A l’entrée de son magasin, la gérante a d’ailleurs publié une affichette où elle explique, photos à l’appui, les clientes à qui elle sera disposée à délivrer les colis. Pour cela, elle invoque la circulaire du 2 mars 2011 sur « la dissimulation du visage dans l’espace public ». Mais celle-ci ne concerne pas un lieu privé comme ce tabac-presse et interdit de dissimuler son visage, pas ses cheveux.
L’affichette devant le commerce/Facebook
« Choquée, outrée que cette affaire prenne de telles proportions pour une simple question de sécurité », la buraliste affirme à La Dépêche du Midi avoir « toujours respecté la loi ». Elle a pris un avocat et « attend patiemment » de s’expliquer devant la justice.
La société Pickup, qui assure la livraison des colis dans ce tabac, a réagi sur Twitter. « Nous demandons aux relais de vérifier la cohérence entre le nom du destinataire, la pièce d’identité présentée et la personne qui se présente pour retirer un colis. Bien évidemment, un voile ou un turban ne fait pas obstacle à ce contrôle », écrit-elle.
Il ne’ s’agit en rien d’une exigence de notre part : nous demandons aux relais de vérifier la cohérence entre le nom du destinataire, la pièce d’identité présentée et la personne qui se présente pour retirer un colis...
— Pickup (@Pickup_FR) April 16, 2018
« Nous avons déjà demandé à ce relais de ne pas exiger des clients venant retirer un colis Pickup qu’ils ôtent leur voile ou turban, un nouveau rappel va être fait dans ce sens », poursuit-elle.
Interrogé par Buzzfeed, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) affirme s’être porté partie civile dans cette affaire.
http://m.leparisien.fr/faits-divers...s-a-une-cliente-voilee-18-04-2018-7671354.php
Anaïs a cru qu’elle n’allait pas pouvoir retirer son colis vendredi après-midi. Venue le récupérer dans un tabac-presse d’Albi (Tarn), qui fait également office de point-relais, la jeune femme de confession musulmane s’est vue opposer un refus de la part de la buraliste. Motif ? Elle voulait lui faire retirer son voile pour prouver son identité. Anaïs a porté plainte pour discrimination, comme elle l’explique sur sa page Facebook où elle raconte cette histoire.
La jeune femme, dont le voile n’empêche pas de voir son visage mais seulement ses cheveux, affirme avoir proposé à la buraliste de retirer son foulard. Cette dernière aurait refusé, lui rétorquant qu’« on est en France, on est sur un même pied d’égalité ». En larmes, Anaïs a fini par donner procuration à l’un des clients du tabac-presse, à qui la buraliste a accepté de remettre le colis.
Trois autres plaintes pour le même motif
Contacté par La Dépêche du Midi, le procureur de la République de Tarn Alain Berthomieu confirme qu’une plainte a bien été déposée contre la commerçante. La police doit l’entendre. Trois autres plaintes ont été déposées contre elle pour le même motif en 2015, 2016, et 2017. Ces affaires seront jugées le 24 mai.
A l’entrée de son magasin, la gérante a d’ailleurs publié une affichette où elle explique, photos à l’appui, les clientes à qui elle sera disposée à délivrer les colis. Pour cela, elle invoque la circulaire du 2 mars 2011 sur « la dissimulation du visage dans l’espace public ». Mais celle-ci ne concerne pas un lieu privé comme ce tabac-presse et interdit de dissimuler son visage, pas ses cheveux.
L’affichette devant le commerce/Facebook
« Choquée, outrée que cette affaire prenne de telles proportions pour une simple question de sécurité », la buraliste affirme à La Dépêche du Midi avoir « toujours respecté la loi ». Elle a pris un avocat et « attend patiemment » de s’expliquer devant la justice.
La société Pickup, qui assure la livraison des colis dans ce tabac, a réagi sur Twitter. « Nous demandons aux relais de vérifier la cohérence entre le nom du destinataire, la pièce d’identité présentée et la personne qui se présente pour retirer un colis. Bien évidemment, un voile ou un turban ne fait pas obstacle à ce contrôle », écrit-elle.
Il ne’ s’agit en rien d’une exigence de notre part : nous demandons aux relais de vérifier la cohérence entre le nom du destinataire, la pièce d’identité présentée et la personne qui se présente pour retirer un colis...
— Pickup (@Pickup_FR) April 16, 2018
« Nous avons déjà demandé à ce relais de ne pas exiger des clients venant retirer un colis Pickup qu’ils ôtent leur voile ou turban, un nouveau rappel va être fait dans ce sens », poursuit-elle.
Interrogé par Buzzfeed, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) affirme s’être porté partie civile dans cette affaire.
http://m.leparisien.fr/faits-divers...s-a-une-cliente-voilee-18-04-2018-7671354.php