. Un comité ad hoc a été désigné pour réunir toutes les informations disparates des agences et des ministères sur la production scientifique marocaine, en termes de brevets, dinnovation et dévolution de cette production. Un comité de rédaction, constitué de 5 personnes qui sont toutes membres de lAcadémie et qui par ordre alphabétique sont Mohammed Ait Kaddi, Mustapha Bousmina, moi-même, Omar El Fassi et Albert Sasson, a alors rédigé le rapport intitulé «Développer la recherche scientifique et linnovation pour gagner la bataille de la compétitivité».La corrélation entre la compétitivité et la recherche et linnovation est évidente même si elle nest pas toujours perçue*?La question de linnovation est au centre de la compétitivité. Le Maroc a opté depuis lindépendance pour une économie libérale, il a été un membre actif de lorganisation du GATT, notamment avec lorganisation en 1994 à Marrakech dune conférence qui a abouti à la création de lOMC dont il a été lun des premiers signataires. Avec 55 accords, le Maroc est le pays qui a le plus daccords de libre-échange et les discussions sont en cours avec le Canada, le Mexique et le Brésil. Le Maroc a dautre part tracé des stratégies sectorielles de développement :Maroc vert, tourisme, Halieutis, énergies renouvelables, métiers mondiaux dans différents secteurs de loffshoring, de lautomobile de laéronautique
Avec louverture économique et pour assurer le succès de ces plans sectoriels et pérenniser leurs résultats, il ny a que linnovation. Le Maroc est exportateur pour un milliard deuros des produits technologiques et électroniques. Pour multiplier par deux ou trois cette exportation, il faut dabord pérenniser par la recherche et linnovation qui sont devenues une nécessité. Il faut une véritable stratégie de recherche qui accompagne les plans sectoriels. Cest une question fondamentale dont dépend le développement du pays. Toute stratégie se fonde sur un état des lieux. Celui de la recherche est fragmenté et laisse à désirer ?Lanalyse objective et rationnelle montre que nous stagnons et que parfois dans certains domaines, de 2003 à 2011, nous régressons sur le plan des ressources humaines, sur celui des financements et sur celui des innovations. Sur le plan RH, le personnel de recherche constitue globalement 37*000 personnes, dont 80% sont dans le public. Nous avons un taux de chercheurs qui est bas, soit 1,7%, alors quil est de 8% en Turquie, 6% en Espagne et 5% en Tunisie.*