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PLD (Peace, Love and Diversity)
Témoignage inédit de Mohamed Abdeslam, qui parle de son frère Salah: «Nous essayons de le soutenir!»
Alors que Salah Abdeslam est emprisonné depuis un an et demi et que son procès à Bruxelles vient d’être reporté, son frère, Mohamed, a accepté de nous rencontrer, autour d’un café. Il revient sur la détention de Salah, l’évolution de son comportement ces derniers mois et sur son choix, il y a deux jours à peine, d’être représenté par un avocat lors de son procès.
Il aura fallu des semaines, à la famille Abdeslam, pour convaincre Salah d’être défendu lors de son procès à Bruxelles, procès qui a été reporté ce mercredi. « Il pensait qu’avoir un avocat, ça ne servirait à rien, que les dés étaient jetés. On a tout fait pour le convaincre, pour qu’il ait un procès équitable et une peine juste. Le rôle de la famille a fini par payer, pour qu’il fasse les choses correctement », raconte son frère.« C’est lui qui a voulu que Sven Mary le représente. Cet avocat était là depuis le début, ils ont établi une relation de confiance », ajoute-t-il. Mohamed ne cache pas que l’avocat a eu un moment d’hésitation avant de finalement accepter. « Le procès a été reporté à temps, ce qui permet d’éviter un transfert inutile et donc, des coûts inutiles », explique-t-il.
Un an et demi après l’arrestation de Salah, Mohamed Abdeslam reste fréquemment en contact avec lui, au téléphone surtout, une fois par semaine, pendant cinq à dix minutes. « Il est à l’isolement à la prison de Fleury Mérogis, il ne parle avec personne. C’est une situation qu’il a du mal à vivre », ajoute-t-il. « Par contre, ça n’enlève en rien ce qu’il a fait. C’est mon frère, le mien. Je ne demande à personne d’avoir de l’empathie pour lui ou pour ce qu’il a commis », tient-il à préciser.
Il y a six mois, le terroriste présumé a obtenu l’autorisation de rencontrer ses proches autour d’une table, et non plus au travers d’une vitre comme c’était le cas auparavant. « On peut le voir 1h30, c’est plus que la normale mais ce privilège nous a été accordé à nous, la famille, parce qu’on vient de loin pour le voir. » Et le voir en chair et en os, cela change le contact avec le détenu et ses proches. « C’est plus direct. Salah a l’air plus serein. Ça l’aide à se sentir un peu mieux », indique Mohamed. Ce dernier a un souvenir très vif de la première fois qu’ils ont pu se retrouver, en famille dans la même pièce. « Il a pris notre mère dans ses bras et il lui a demandé pardon. Est-ce que ça veut dire qu’il a des regrets ou une prise de conscience de ce qu’il nous a fait ? Je ne sais pas mais c’est un premier pas. Mais il ne s’est excusé qu’auprès de notre maman. »
Sujet tabou
Le dernier survivant des attentats de Paris n’évoque toujours pas les événements. « C’est un sujet qui reste tabou. On voudrait avoir des réponses, on voudrait qu’il réponde à nos questions. Mais il refuse, pour l’instant. Et on doit y aller doucement. On a peur qu’il se braque et qu’il s’enferme complètement », explique Mohamed. « Je veux bien lui apporter mon soutien mais, à la fin, il faut des réponses. On voudrait qu’il nous dise comment il en est arrivé là. Mais c’est un travail sur le long terme. »
Salah Abdeslam bénéficie désormais de quelques semaines pour préparer son procès, avec Sven Mary, concernant les événements qui se sont déroulés rue du Dries à Forest en mars 2016. Le détenu a d’ailleurs un avis sur les mesures de sécurité qui vont entourer le palais de justice de Bruxelles lors du procès. « Il trouve que les mesures sont démesurées et inadaptées », raconte son frère.
http://www.sudinfo.be/2013141/artic...am-qui-parle-de-son-frere-salah-nous-essayons
Alors que Salah Abdeslam est emprisonné depuis un an et demi et que son procès à Bruxelles vient d’être reporté, son frère, Mohamed, a accepté de nous rencontrer, autour d’un café. Il revient sur la détention de Salah, l’évolution de son comportement ces derniers mois et sur son choix, il y a deux jours à peine, d’être représenté par un avocat lors de son procès.
Il aura fallu des semaines, à la famille Abdeslam, pour convaincre Salah d’être défendu lors de son procès à Bruxelles, procès qui a été reporté ce mercredi. « Il pensait qu’avoir un avocat, ça ne servirait à rien, que les dés étaient jetés. On a tout fait pour le convaincre, pour qu’il ait un procès équitable et une peine juste. Le rôle de la famille a fini par payer, pour qu’il fasse les choses correctement », raconte son frère.« C’est lui qui a voulu que Sven Mary le représente. Cet avocat était là depuis le début, ils ont établi une relation de confiance », ajoute-t-il. Mohamed ne cache pas que l’avocat a eu un moment d’hésitation avant de finalement accepter. « Le procès a été reporté à temps, ce qui permet d’éviter un transfert inutile et donc, des coûts inutiles », explique-t-il.
Un an et demi après l’arrestation de Salah, Mohamed Abdeslam reste fréquemment en contact avec lui, au téléphone surtout, une fois par semaine, pendant cinq à dix minutes. « Il est à l’isolement à la prison de Fleury Mérogis, il ne parle avec personne. C’est une situation qu’il a du mal à vivre », ajoute-t-il. « Par contre, ça n’enlève en rien ce qu’il a fait. C’est mon frère, le mien. Je ne demande à personne d’avoir de l’empathie pour lui ou pour ce qu’il a commis », tient-il à préciser.
Il y a six mois, le terroriste présumé a obtenu l’autorisation de rencontrer ses proches autour d’une table, et non plus au travers d’une vitre comme c’était le cas auparavant. « On peut le voir 1h30, c’est plus que la normale mais ce privilège nous a été accordé à nous, la famille, parce qu’on vient de loin pour le voir. » Et le voir en chair et en os, cela change le contact avec le détenu et ses proches. « C’est plus direct. Salah a l’air plus serein. Ça l’aide à se sentir un peu mieux », indique Mohamed. Ce dernier a un souvenir très vif de la première fois qu’ils ont pu se retrouver, en famille dans la même pièce. « Il a pris notre mère dans ses bras et il lui a demandé pardon. Est-ce que ça veut dire qu’il a des regrets ou une prise de conscience de ce qu’il nous a fait ? Je ne sais pas mais c’est un premier pas. Mais il ne s’est excusé qu’auprès de notre maman. »
Sujet tabou
Le dernier survivant des attentats de Paris n’évoque toujours pas les événements. « C’est un sujet qui reste tabou. On voudrait avoir des réponses, on voudrait qu’il réponde à nos questions. Mais il refuse, pour l’instant. Et on doit y aller doucement. On a peur qu’il se braque et qu’il s’enferme complètement », explique Mohamed. « Je veux bien lui apporter mon soutien mais, à la fin, il faut des réponses. On voudrait qu’il nous dise comment il en est arrivé là. Mais c’est un travail sur le long terme. »
Salah Abdeslam bénéficie désormais de quelques semaines pour préparer son procès, avec Sven Mary, concernant les événements qui se sont déroulés rue du Dries à Forest en mars 2016. Le détenu a d’ailleurs un avis sur les mesures de sécurité qui vont entourer le palais de justice de Bruxelles lors du procès. « Il trouve que les mesures sont démesurées et inadaptées », raconte son frère.
http://www.sudinfo.be/2013141/artic...am-qui-parle-de-son-frere-salah-nous-essayons