Tension autour de la réforme du code pénal

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Les débats autour du dossier des libertés individuelles reviennent en force depuis quelques semaines. Des affaires actuellement devant la justice ont relancé les discussions autour du caractère «dépassé et inapplicable» de certaines lois. C’est le cas notamment de certains articles du code pénal, dont la réforme est toujours bloquée au niveau de la Chambre des représentants. Ce texte, déposé au Parlement en 2016, n’a pas encore été approuvé.

Les membres de la Commission de la justice et de la législation de la 1re Chambre avaient jusqu’au 20 septembre dernier pour déposer leurs amendements. Ce délai a été prolongé pour permettre aux groupes de la majorité de se mettre d’accord sur les amendements qu’ils vont proposer.

Surtout que certains points divisent les membres de la coalition gouvernementale sur des points ayant lien avec les libertés individuelles. Pour l’instant, aucune date n’a été encore fixée comme nouveau délai pour le dépôt des amendements.

Une réunion du bureau de la Commission, prévue aujourd’hui, devra trancher cette question. En attendant, les partis politiques restent toujours prudents par rapport à l’épineux dossier des libertés individuelles dans le code pénal. Deux points ravivent particulièrement les passions: l’avortement et les relations sexuelles consensuelles entre adultes. Aucun des partis représentés au Parlement n’a opté pour une position tranchée sur ces questions.

Pour l’instant, Omar Balafrej, député FGD, est l’un des rares à tracer les contours des amendements qu’il va présenter. Même si ses propositions ont peu de chances d’aboutir, Balafrej ambitionne de placer ce débat de société au sein de l’institution parlementaire. Il n’y va pas par quatre chemins en proposant d’abroger certains articles, notamment 489, 490 et 491, qui «sapent les efforts de consolidation des libertés individuelles», a-t-il précisé.

Pour lui, «le citoyen ne doit pas être traité comme un mineur». Des propositions qui ont valu au député FGD une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux. Mais pour Balafrej, c’est le rôle de l’élite de susciter le débat autour de certaines idées même si elles sont en opposition avec la position de la majorité au sein de la société.

Si les autres partis représentés au Parlement restent encore discrets sur leurs amendements, le PPS a donné un avant-goût des principales orientations concernant cette réforme. Pour l’état-major de cette formation, «la révision doit consacrer les principes des droits humains tels qu’ils sont internationalement reconnus, et consolider les libertés individuelles et collectives ainsi que l’égalité hommes/femmes».

De son côté, l’Istiqlal n’a pas abordé explicitement cette question. Dans la dernière réunion de son comité central, tenue le week-end dernier, le PI a insisté sur l’urgence de «renforcer les mécanismes institutionnels et juridiques de protection des femmes et de lutte contre toutes les formes de discrimination, en plus du lancement de programmes en faveur des femmes en situation de vulnérabilité».

Pour cette formation, c’est décisif pour en finir avec «la récurrence des cas de violences physiques, sociales et économiques à l’encontre des femmes»...........................


https://leconomiste.com/article/1050983-tension-autour-de-la-reforme-du-code-penal
 
Les débats autour du dossier des libertés individuelles reviennent en force

... «le citoyen ne doit pas être traité comme un mineur».

.... c’est décisif pour en finir avec «la récurrence des cas de violences physiques, sociales et économiques à l’encontre des femmes»...........................

Voilà le résumé des questions qui se posent :)
 
Les propositions des ONG

Face à l’hésitation des partis politiques, les ONG ont haussé la voix pour réclamer une série d’amendements à la réforme en cours du code pénal. Un collectif d’associations féministes avait adressé un mémorandum aux partis représentés au Parlement, insistant sur l’importance de supprimer certaines dispositions «qui ne collent plus aux évolutions que connaît la société marocaine». Pour ces ONG, le projet de code pénal, tel que déposé au Parlement, «n’a pas touché aux questions de fond, en maintenant la même philosophie visant la protection des mœurs au détriment des libertés des citoyens». Elles revendiquent clairement la nécessité de supprimer l’incrimination de certains actes comme l’interruption volontaire de la grossesse dans certains cas, ainsi que les relations sexuelles consenties entre adultes ou celles liant des personnes de même sexe.
 
Actualité – Lancement d’une campagne pour la suppression des articles du code pénal incriminant les libertés individuelles

Mobilisation. En plein débat public sur les libertés individuelles au Maroc à l’approche du vote au parlement sur le projet de droit pénal, la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF) vient de lancer une campagne pour la suppression des articles incriminant les libertés individuelles, sous le slogan : « Assez des tribunaux de l’Inquisition…Je veux une loi qui protège ma liberté et mes droits ».

Lors d’une conférence de presse, en début de semaine à Rabat, des militantes de la FLDDF ont estimé que les articles du code pénal actuel sont « désuets et ne sont pas dignes du Maroc de 2019 », appelant à l’adoption d’un texte « conforme aux conventions internationales ratifiées par le Royaume ainsi qu’à la constitution de 2011 et protégeant les droits des femmes ».

Samira Mohya de la FLDDF a estimé que l’arsenal juridique du Maroc devrait être revu en vue de protéger la vie privée des individus, soulignant que le droit pénal actuel remonte à 1962 et qu’il a été élaboré dans un contexte différent du contexte actuel.

« Le code pénal aurait dû être mis en conformité avec les exigences de la constitution de 2011 dès son adoption, plutôt que de maintenir ce code qui privilégie le maintien de l’ordre public au détriment des libertés individuelles et collectives des citoyens », a enchaîné Samira, selon le site arabophone Hespress.com .

De son côté, l’avocate Fatiha Chatou a relevé que « les libertés des femmes marocaines sont violées » et que les femmes sont exposées à « diverses formes de violence devant le silence du gouvernement », soulignant la nécessité d’adopter un code pénal moderne qui garantisse l’exercice des libertés individuelles.

Les membres de la FLDDF ont, en outre, rejeté certaines critiques les accusant de chercher à porter atteintes aux constantes de la société marocaines, soulignant qu’elles n’appellent pas à « l’anarchie sexuelle », ajoute la même source.

Par ailleurs, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) vient de lancer un appel à un sit-in devant le Parlement ce mercredi à 17h30 en signe de protestation contre le verdict à l’encontre de la journaliste Hajar Raissouni.

Article19.ma
 
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