Un texte d'auguste sur la science et la théologie

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Je suis en train de lire un livre intéressant de Comte (le philosophe du 19e siècle, rien à voir avec le philosophe Comte-Sponville d'aujourd'hui).

Il y a plusieurs choses intéressantes qu'il dit, mais je ne peux pas tout redire, alors je vais me concentrer sur un aspect.

Comte pense que les sciences sont fondées sur le principe de l'invariabilité des lois de la nature alors que la théologie (polythéiste ou monothéiste) est fondée sur des volontés divines incompréhensibles, et dont on ne peut jamais savoir quand et où elles feront irruption dans la chaîne des événements. De telles volontés sont donc évidemment perturbatrices. Je prendrais un exemple à moi : un mec s'amuse à désorganiser une fourmilière. La fourmilière en soi était ordonnée, mais l'intervention d'une volonté extérieure, que les fourmis ne peuvent pas comprendre ou arrêter, perturbe évidemment tout cet équilibre.

Donc sans plus attendre voici les textes :
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Toutefois, c'est surtout par les doctrines que l'incompatibilité des deux philosophies doit éclater chez la plupart des intelligences, trop peu touchées d'ordinaire des simples dissidences de méthode, quoique celles-ci soient au fond les plus graves, comme étant la source nécessaire de toutes les autres. Or, sous ce nouvel aspect, on ne peut méconnaître l'opposition radicale des deux ordres de conceptions, où les mêmes phénomènes sont tantôt attribués à des volontés directrices, et tantôt ramenés à des lois invariables. La mobilité irrégulière, naturellement inhérente à toute idée de volonté, ne peut aucunement s'accorder avec la constance des relations réelles. Ainsi à mesure que les lois physiques ont été connues, l'empire des volontés surnaturelles s'est trouvé de plus en plus restreint, étant toujours consacré surtout aux phénomènes dont les lois restaient ignorées. Une telle incompatibilité devient directement évidente quand on oppose la prévision rationnelle, qui constitue le principal caractère de la véritable science, à la divination par révélation spéciale, que la théologie doit représenter comme offrant le seul moyen légitime de connaître l'avenir. Il est vrai que l'esprit positif, parvenu à son entière maturité, tend aussi à subordonner la volonté elle-même à de véritables lois, dont l'existence est, en effet, tacitement supposée par la raison vulgaire, puisque les efforts pratiques pour modifier et prévoir les volontés humaines ne sauraient avoir sans cela aucun fondement raisonnable.

(Discours sur l'esprit positif)
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Mais une telle notion ne conduit nullement à concilier les deux modes opposés suivant lesquels la science et la théologie conçoivent nécessairement la direction effective des divers phénomènes. Car une semblable prévision et la conduite qui en résulte exigent évidemment une profonde connaissance réelle de l'être au sein duquel les volontés se produisent. Or, ce fondement préalable ne saurait provenir que d'un être au moins égal, jugeant ainsi par similitude; on ne peut le concevoir de la part d'un inférieur, et la contradiction augmente avec l'inégalité de nature. Aussi la théologie a-t-elle toujours repoussé la prétention de pénétrer aucunement les desseins providentiels, de même qu'il serait absurde de supposer aux derniers animaux la faculté de prévoir les volontés de l'homme ou des autres animaux supérieurs. C'est néanmoins à cette folle hypothèse qu'on se trouverait nécessairement conduit pour concilier finalement l'esprit théologique avec l'esprit positif.

(Discours sur l'esprit positif)
 
Dernière édition:

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Dans cet autre texte, tiré du même ouvrage que les deux autres, Comte oppose les folles prétentions de la théologie, en quête de certitudes sur les causes ultimes des choses et d'explications totales, choses finalement inaccessibles à notre intelligence et donc futiles, avec la sobriété de la science, qui est plus modeste, mais par là même plus sérieuse et plus capable d'atteindre les objectifs qu'elle se fixe. L'opposition sur ce plan en est une de méthode davantage que de doctrine (où, par exemple, l'une dirait ceci du soleil et des planètes et l'autre dirait le contraire).

"""
Les diverses considérations indiquées dans ce Discours ont déjà démontré implicitement l'impossibilité d'aucune conciliation durable entre les deux philosophies, soit quant à la méthode, ou à la doctrine; en sorte que toute incertitude à ce sujet peut être ici facilement dissipée. Sans doute, la science et la théologie ne sont pas d'abord en opposition ouverte, puisqu'elles ne se proposent point les mêmes questions; c'est ce qui a longtemps permis l'essor partiel de l'esprit positif malgré l'ascendant général de l'esprit théologique, et même, à beaucoup d'égards, sous sa tutelle préalable. Mais quand la positivité rationnelle, bornée d'abord à d'humbles recherches mathématiques, que la théologie avait dédaigné d'atteindre spécialement, a commencé à s'étendre à l'étude directe de la nature, surtout par les théories astronomiques, la collision est devenue inévitable, quoique latente, en vertu du contraste fondamental, à la fois scientifique et logique, dès lors progressivement développé entre les deux ordres d'idées. Les motifs logiques d'après lesquels la science s'interdit radicalement les mystérieux problèmes dont la théologie s'occupe essentiellement, sont eux-mêmes de nature à discréditer tôt ou tard, chez tous les bons esprits, des spéculations qu'on n'écarte que comme étant, de toute nécessité, inaccessibles à la raison humaine. En outre, la sage réserve avec laquelle l'esprit positif procède graduellement envers des sujets très faciles doit faire indirectement apprécier la folle témérité de l'esprit théologique à l'égard des plus difficiles questions.

"""
 
Ben je pourrais t'appeler électrique, mais ça me paraît peu convenable dans une discussion sur un philosophe et la théologie!
Tu pourrais m'appeler Intelecto aussi pas que le misogyne d'hibou a avoir le droit à ce terme:rolleyes:
Sinon je te propose : la belle, la spirituelle, la barrée, l'adorable, la délicieuse, la fantastique....Oui oui je te rassure mes chevilles vont très bien lol:p

Sinon concernant le débat il est trop tard pour que j'y réfléchisse. mes neurones sont HS on verra demain.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Tu pourrais m'appeler Intelecto aussi pas que le misogyne d'hibou a avoir le droit à ce terme:rolleyes:
Sinon je te propose : la belle, la spirituelle, la barrée, l'adorable, la délicieuse, la fantastique....Oui oui je te rassure mes chevilles vont très bien lol:p

Sinon concernant le débat il est trop tard pour que j'y réfléchisse. mes neurones sont HS on verra demain.

Intelecta, ça pourrait convenir.

Bonne nuit! :)
 
Je ne comprends en quoi ces deux philosophies seraient incompatibles, l'une decris la physique et l'autre la metaphysique, on peut les voir comme complémentaire ^^
 
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