Un texte de nietzsche sur le sens et la souffrance

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Voici un texte tiré du livre de Nietzsche "Généalogie de la morale".

"""
Si l’on fait abstraction de l’idéal ascétique, on constatera que l’homme, l’animal-homme, n’a eu jusqu’à présent aucun sens. Son existence sur la terre était sans but ; « pourquoi l’homme existe-t-il ? » — c’était là une question sans réponse ; la volonté de l’homme et de la terre manquait ; derrière chaque puissante destinée humaine retentissait plus puissamment encore le refrain désolé : « En vain ! » Et voilà le sens de tout idéal ascétique : il voulait dire que quelque chose manquait, qu’une immense lacune environnait l’homme, — il ne savait pas se justifier soi-même, s’interpréter, s’affirmer, il souffrait devant le problème du sens de la vie. Il souffrait d’ailleurs de bien des manières, il était avant tout un animal maladif : mais son problème n’était pas la souffrance en elle-même, c’était qu’il n’avait pas de réponse à cette question angoissée : « Pourquoi souffrir ? » L’homme, le plus vaillant, le plus apte à la souffrance de tous les animaux, ne rejette pas la souffrance en soi : il la cherche même, pourvu qu’on lui montre la raison d’être, le pourquoi de cette souffrance. Le non-sens de la douleur, et non la douleur elle-même est la malédiction qui a jusqu’à présent pesé sur l’humanité, — or, l’idéal ascétique lui donnait un sens ! C’était jusqu’à présent le seul sens qu’on lui eût donné ; n’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout ; l’idéal ascétique n’était à tous les points de vue que le « faute de mieux » par excellence, l’unique pis-aller qu’il y eût. Grâce à lui la souffrance se trouvait expliquée ; le vide immense semblait comblé, la porte se fermait devant toute espèce de nihilisme, de désir d’anéantissement. L’interprétation que l’on donnait à la vie amenait indéniablement une souffrance nouvelle, plus profonde, plus intime, plus empoisonnée, plus meurtrière : elle fit voir toute souffrance comme le châtiment d’une faute… Mais malgré tout — elle apporta à l’homme le salut, l’homme avait un sens, il n’était plus désormais la feuille chassée par le vent, le jouet du hasard inintelligent, du « non-sens », il pouvait vouloir désormais quelque chose, — qu’importait d’abord ce qu’il voulait, pourquoi, comment plutôt telle chose qu’une autre : la volonté elle-même était du moins sauvée. Impossible d’ailleurs de se dissimuler la nature et le sens de la volonté à qui l’idéal ascétique avait donné une direction : cette haine de ce qui est humain, et plus encore de ce qui est « animal », et plus encore de ce qui est « matière » ; cette horreur des sens, de la raison même ; cette crainte du bonheur et de la beauté ; ce désir de fuir tout ce qui est apparence, changement, devenir, mort, effort, désir même — tout cela signifie, osons le comprendre, une volonté d’anéantissement, une hostilité à la vie, un refus d’admettre les conditions fondamentales de la vie ; mais c’est du moins, et cela demeure toujours, une volonté !… Et pour répéter encore en terminant ce que je disais au début : l’homme préfère encore avoir la volonté du néant que de ne point vouloir du tout…
"""
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Je pense qu'on trouve là-dedans un aperçu de plusieurs thèmes nietzschéens : sa démolition des illusions morales et religieuses, son athéisme nihiliste* sa critique de la faiblesse constitutive de certains humains, les fausses interprétations qui sont prises pour des vérités, la dénonciation du sentiment de culpabilité auto-infligé, et le caractère destructeur de telles illusions, qui sont toutefois accueillies par les personnes faibles comme si c'était des remèdes...


*Quand Nietzsche parle de nihilisme, c'est en un autre sens toutefois, et Nietzsche combat ce qu'il appelle nihilisme. Nietzsche n'est pas nihiliste au sens où il croirait que rien n'en vaudrait la peine. Il présente son idéal d'une élite aristocratique de l'humanité qui se démarque de la masse des faibles et qui déploie sa puissance vitale sans se soucier de la morale des faibles, des maladifs et des hommes du ressentiment. Donc Nietzsche est un ennemi de la démocratie et des religions qui croient en l'égalité des humains.
 

compassion

il y a, un 3aflite dans chaque bougie
VIB
Bonjour :timide:

Voici un texte tiré du livre de Nietzsche "Généalogie de la morale".

"""
Si l’on fait abstraction de l’idéal ascétique, on constatera que l’homme, l’animal-homme, n’a eu jusqu’à présent aucun sens. Son existence sur la terre était sans but ; « pourquoi l’homme existe-t-il ? » — c’était là une question sans réponse ; la volonté de l’homme et de la terre manquait ; derrière chaque puissante destinée humaine retentissait plus puissamment encore le refrain désolé : « En vain ! » Et voilà le sens de tout idéal ascétique : il voulait dire que quelque chose manquait, qu’une immense lacune environnait l’homme, — il ne savait pas se justifier soi-même, s’interpréter, s’affirmer, il souffrait devant le problème du sens de la vie. Il souffrait d’ailleurs de bien des manières, il était avant tout un animal maladif : mais son problème n’était pas la souffrance en elle-même, c’était qu’il n’avait pas de réponse à cette question angoissée : « Pourquoi souffrir ? » L’homme, le plus vaillant, le plus apte à la souffrance de tous les animaux, ne rejette pas la souffrance en soi : il la cherche même, pourvu qu’on lui montre la raison d’être, le pourquoi de cette souffrance. Le non-sens de la douleur, et non la douleur elle-même est la malédiction qui a jusqu’à présent pesé sur l’humanité, — or, l’idéal ascétique lui donnait un sens ! C’était jusqu’à présent le seul sens qu’on lui eût donné ; n’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout ; l’idéal ascétique n’était à tous les points de vue que le « faute de mieux » par excellence, l’unique pis-aller qu’il y eût. Grâce à lui la souffrance se trouvait expliquée ; le vide immense semblait comblé, la porte se fermait devant toute espèce de nihilisme, de désir d’anéantissement. L’interprétation que l’on donnait à la vie amenait indéniablement une souffrance nouvelle, plus profonde, plus intime, plus empoisonnée, plus meurtrière : elle fit voir toute souffrance comme le châtiment d’une faute… Mais malgré tout — elle apporta à l’homme le salut, l’homme avait un sens, il n’était plus désormais la feuille chassée par le vent, le jouet du hasard inintelligent, du « non-sens », il pouvait vouloir désormais quelque chose, — qu’importait d’abord ce qu’il voulait, pourquoi, comment plutôt telle chose qu’une autre : la volonté elle-même était du moins sauvée. Impossible d’ailleurs de se dissimuler la nature et le sens de la volonté à qui l’idéal ascétique avait donné une direction : cette haine de ce qui est humain, et plus encore de ce qui est « animal », et plus encore de ce qui est « matière » ; cette horreur des sens, de la raison même ; cette crainte du bonheur et de la beauté ; ce désir de fuir tout ce qui est apparence, changement, devenir, mort, effort, désir même — tout cela signifie, osons le comprendre, une volonté d’anéantissement, une hostilité à la vie, un refus d’admettre les conditions fondamentales de la vie ; mais c’est du moins, et cela demeure toujours, une volonté !… Et pour répéter encore en terminant ce que je disais au début : l’homme préfère encore avoir la volonté du néant que de ne point vouloir du tout…
"""
le pauvre il devais souffrir beaucoup, pour avoir écrit ce-la
 

h_meo

lien France Palestine
VIB
@Ebion je t'en veux aujourd'hui ....tu m'as fait lire du Nietzsche de bon matin ... avant mon café .. il était à paine 5h30
l'idéal ascétique c'est de commencer par se purifier de nos dépendances ( café, clope, .., bladi) avant de se poser la question sur le sens de nos souffrances et no existences ... oui on aime souffrir ... et quand on souffre pour rien on cherche à lui donner un sens même par alibi ..
je ne crois pas qu'il soit anti démocratique .. et même pas élitiste ... un incompris de plus parmi une élite intellectuelle .. qui est loin de toute aristocratie ( qui ne souscrit ni à l'idéal ni au sens propre de l'homme ) ..

enfin ... un grand maladif incompris le plus souvent ... très très supérieur par sa pensée à nous autres simple mortels voués à l'oubli ... mais un grand malade.
 

etre2en1

intersex people are cool
VIB
Je ne suis pas du tout d'accord avec Nietzsche, je trouve sa vision limitée, mais il vient d'une époque où les gens avaient une vision très limitée du monde, il est le fruit de son époque, de leurs préjugés, peut être aurait-il eu une approche et des conclusions différentes à notre époque.

Si j'oserais, j'utiliserais l'allégorie de la caverne pour dire qu'il est au fond de sa caverne.
 
A

AncienMembre

Non connecté
On raconte qu'Hitler était un fervent partisan des attitudes et thèses philosophiques de Nietch marqué par la profondeur de son pessimisme et son désespoir, ainsi que ses idées radicalement de nature raciste et ses thèses qui défendnt le principe de supériorité raciale ... etc. Je pense que Nietch est un mauvais philosophe et qu'il faut éviter d’être influencé par ses idées qui en fait ne reflète que son tempérament psychologique dégradé raconté dans un cadre logique ( sa propre logique que je m'en tape personnellement ) pour convaincre et gagner l'approbation et l'affection de ses partisans qui l'appuient.
 
Dernière modification par un modérateur:

etre2en1

intersex people are cool
VIB
Tu penses qu'il ne voyait pas les choses au-delà des apparences? ;)
Il ne connaissait que son monde, son environnement direct, comme ceux de son époque le reste n'était que fantasmé, j'avais un vieux Larousse des années 1910, c'était incroyable les apriori totalement qu'ils avaient sur le monde, de la rigolade en le lisant mais aussi une certaine consternation de constater à quel point ils avaient une vision limitée.
 

Southpaw

Rebel without a Cause
Bonjour :timide:

Voici un texte tiré du livre de Nietzsche "Généalogie de la morale".

"""
Si l’on fait abstraction de l’idéal ascétique, on constatera que l’homme, l’animal-homme, n’a eu jusqu’à présent aucun sens. Son existence sur la terre était sans but ; « pourquoi l’homme existe-t-il ? » — c’était là une question sans réponse ; la volonté de l’homme et de la terre manquait ; derrière chaque puissante destinée humaine retentissait plus puissamment encore le refrain désolé : « En vain ! » Et voilà le sens de tout idéal ascétique : il voulait dire que quelque chose manquait, qu’une immense lacune environnait l’homme, — il ne savait pas se justifier soi-même, s’interpréter, s’affirmer, il souffrait devant le problème du sens de la vie. Il souffrait d’ailleurs de bien des manières, il était avant tout un animal maladif : mais son problème n’était pas la souffrance en elle-même, c’était qu’il n’avait pas de réponse à cette question angoissée : « Pourquoi souffrir ? » L’homme, le plus vaillant, le plus apte à la souffrance de tous les animaux, ne rejette pas la souffrance en soi : il la cherche même, pourvu qu’on lui montre la raison d’être, le pourquoi de cette souffrance. Le non-sens de la douleur, et non la douleur elle-même est la malédiction qui a jusqu’à présent pesé sur l’humanité, — or, l’idéal ascétique lui donnait un sens ! C’était jusqu’à présent le seul sens qu’on lui eût donné ; n’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout ; l’idéal ascétique n’était à tous les points de vue que le « faute de mieux » par excellence, l’unique pis-aller qu’il y eût. Grâce à lui la souffrance se trouvait expliquée ; le vide immense semblait comblé, la porte se fermait devant toute espèce de nihilisme, de désir d’anéantissement. L’interprétation que l’on donnait à la vie amenait indéniablement une souffrance nouvelle, plus profonde, plus intime, plus empoisonnée, plus meurtrière : elle fit voir toute souffrance comme le châtiment d’une faute… Mais malgré tout — elle apporta à l’homme le salut, l’homme avait un sens, il n’était plus désormais la feuille chassée par le vent, le jouet du hasard inintelligent, du « non-sens », il pouvait vouloir désormais quelque chose, — qu’importait d’abord ce qu’il voulait, pourquoi, comment plutôt telle chose qu’une autre : la volonté elle-même était du moins sauvée. Impossible d’ailleurs de se dissimuler la nature et le sens de la volonté à qui l’idéal ascétique avait donné une direction : cette haine de ce qui est humain, et plus encore de ce qui est « animal », et plus encore de ce qui est « matière » ; cette horreur des sens, de la raison même ; cette crainte du bonheur et de la beauté ; ce désir de fuir tout ce qui est apparence, changement, devenir, mort, effort, désir même — tout cela signifie, osons le comprendre, une volonté d’anéantissement, une hostilité à la vie, un refus d’admettre les conditions fondamentales de la vie ; mais c’est du moins, et cela demeure toujours, une volonté !… Et pour répéter encore en terminant ce que je disais au début : l’homme préfère encore avoir la volonté du néant que de ne point vouloir du tout…
"""
Nietzsche a prouve que dieu est Mort.
Et que l'etre humain la remplace.

Une philo qui differt des theories d'evolution de Darwin qui n' accepte pas dieu comme createur de l'universe..

Pour Nietzsche, dieu est indifferent si pas Mort.

Mais Neitzsche n'etait pas Atheiste, Mais plutot Agnostique.
 
Je crois qu'il a pas totalement tords, la souffrance mentale lié au manque de sens parfois est bien pire qu'une ascèse, l'être humain trouve dans la privation un sentiment d'elevation, Nietzsche semble opposé à ça, mais que propose-t-il à cela accepter l'absurde?
 
On raconte qu'Hitler était un fervent partisan des attitudes et thèses philosophiques de Nietch marqué par la profondeur de son pessimisme et son désespoir, ainsi que ses idées radicalement de nature raciste et ses thèses qui défendnt le principe de supériorité raciale ... etc. Je pense que Nietch est un mauvais philosophe et qu'il faut éviter d’être influencé par ses idées qui en fait ne reflète que son tempérament psychologique dégradé raconté dans un cadre logique ( sa propre logique que je m'en tape personnellement ) pour convaincre et gagner l'approbation et l'affection de ses partisans qui l'appuient.
Je pense que c'est sa soeur, raciste mariée à un militaire nazi, qui a déclenché toute l'interprétation raciste de sa pensée.
On a souvent confondu volonté de puissance et grandeur militaire, etc. Je pense que Nietzsche parlait plus de processus de création plutôt que de grandeur militaire ou patriotique.

Sa vision de l'islam en ferait rougir certains aujourd'hui...
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Je crois qu'il a pas totalement tords, la souffrance mentale lié au manque de sens parfois est bien pire qu'une ascèse, l'être humain trouve dans la privation un sentiment d'elevation, Nietzsche semble opposé à ça, mais que propose-t-il à cela accepter l'absurde?

Il croit que les humains supérieurs doivent créer eux-mêmes leurs propres règles et valeurs sans illusions religieuses ou morales et sans se soumettre honteusement à la masse des êtres faibles. De cette façon, les humains supérieurs exprimeront leur puissance vitale sans entrave.

Donald Trump ressemble à un nietzschéen amateur...

Mais je peux pas vous en parler trop, car je connais assez peu Nietzsche.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Je pense que c'est sa soeur, raciste mariée à un militaire nazi, qui a déclenché toute l'interprétation raciste de sa pensée.
On a souvent confondu volonté de puissance et grandeur militaire, etc. Je pense que Nietzsche parlait plus de processus de création plutôt que de grandeur militaire ou patriotique.

Sa vision de l'islam en ferait rougir certains aujourd'hui...

Les antisémites étaient parmi les nombreux groupes que Nietzsche méprisait, bien que Nietzsche ait également méprisé la religion juive et ses effets sur la civilisation occidentale. Mais bon, Nietzsche méprisait aussi la plupart des philosophes, même athées.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Nietzsche a prouve que dieu est Mort.
Et que l'etre humain la remplace.

Une philo qui differt des theories d'evolution de Darwin qui n' accepte pas dieu comme createur de l'universe..

Pour Nietzsche, dieu est indifferent si pas Mort.

Mais Neitzsche n'etait pas Atheiste, Mais plutot Agnostique.

Je pense que Nietzsche ne pose pas le problème de Dieu comme le font habituellement les rationalistes athées d’aujourd’hui. Nietzsche leur dirait qu’ils sont dépendants de l’idole de la vérité objective et éternelle, et donc finalement dans la même posture que les chrétiens et les philosophes issus de Platon!

Nietzsche est davantage préoccupé par les torts que cause l’idée de Dieu à la vigueur, à la vitalité des hommes! Tout comme il recherche l’origine inconsciente de l’idée de Dieu dans des sentiments et forces psychologiques obscures et inavouables. Et Nietzsche dépasse largement le cliché athée qui prétend que les humains ont inventé Dieu par peur de la mort!
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Nietzsche est sans doute le philosophe le plus incompris aujourd’hui. Les jeunes demi-intellectuels le lisent en projetant sur lui des idées que Nietzsche aurait rejetées avec mépris. Nietzsche n’est pas un rationaliste athée. Nietzsche n’est pas un anarchiste jouisseur. Nietzsche n’est pas scientiste. Nietzsche est sceptique, mais pas à la manière superficielle des amateurs d’aujourd’hui. Nietzsche est antireligieux, mais pas à la manière des athées militants et laïcistes ou des athées bagarreurs d’Internet. Quand Nietzsche dit que Dieu est mort, ce n’est pas un cri de révolte adolescent pour prétendument rejeter les autorités et pouvoir jouir sans entraves.
 

yasstyme85

Fan de Élon Musk et époux de SHAKIRA 🥰
Bladinaute averti
ma rencontre avec nietzche a été pour moi une délivance, une libération grace à lui je me suis émancipé des derniers de mes îdoles et de ma naiveté intellectuelle d"origine dominée par un dieu assis sur son trone qui est toujours celle de la raison arabe. Avec Nietzche on se libere des anciens idoles mais on fait son entrée dans l'angoisse, le prix de la modernité. Nietzche nous décrit la crise de lhummanité en manque de repéres.
 
Bonjour :timide:

Voici un texte tiré du livre de Nietzsche "Généalogie de la morale".

"""
Si l’on fait abstraction de l’idéal ascétique, on constatera que l’homme, l’animal-homme, n’a eu jusqu’à présent aucun sens. Son existence sur la terre était sans but ; « pourquoi l’homme existe-t-il ? » — c’était là une question sans réponse ; la volonté de l’homme et de la terre manquait ; derrière chaque puissante destinée humaine retentissait plus puissamment encore le refrain désolé : « En vain ! » Et voilà le sens de tout idéal ascétique : il voulait dire que quelque chose manquait, qu’une immense lacune environnait l’homme, — il ne savait pas se justifier soi-même, s’interpréter, s’affirmer, il souffrait devant le problème du sens de la vie. Il souffrait d’ailleurs de bien des manières, il était avant tout un animal maladif : mais son problème n’était pas la souffrance en elle-même, c’était qu’il n’avait pas de réponse à cette question angoissée : « Pourquoi souffrir ? » L’homme, le plus vaillant, le plus apte à la souffrance de tous les animaux, ne rejette pas la souffrance en soi : il la cherche même, pourvu qu’on lui montre la raison d’être, le pourquoi de cette souffrance. Le non-sens de la douleur, et non la douleur elle-même est la malédiction qui a jusqu’à présent pesé sur l’humanité, — or, l’idéal ascétique lui donnait un sens ! C’était jusqu’à présent le seul sens qu’on lui eût donné ; n’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout ; l’idéal ascétique n’était à tous les points de vue que le « faute de mieux » par excellence, l’unique pis-aller qu’il y eût. Grâce à lui la souffrance se trouvait expliquée ; le vide immense semblait comblé, la porte se fermait devant toute espèce de nihilisme, de désir d’anéantissement. L’interprétation que l’on donnait à la vie amenait indéniablement une souffrance nouvelle, plus profonde, plus intime, plus empoisonnée, plus meurtrière : elle fit voir toute souffrance comme le châtiment d’une faute… Mais malgré tout — elle apporta à l’homme le salut, l’homme avait un sens, il n’était plus désormais la feuille chassée par le vent, le jouet du hasard inintelligent, du « non-sens », il pouvait vouloir désormais quelque chose, — qu’importait d’abord ce qu’il voulait, pourquoi, comment plutôt telle chose qu’une autre : la volonté elle-même était du moins sauvée. Impossible d’ailleurs de se dissimuler la nature et le sens de la volonté à qui l’idéal ascétique avait donné une direction : cette haine de ce qui est humain, et plus encore de ce qui est « animal », et plus encore de ce qui est « matière » ; cette horreur des sens, de la raison même ; cette crainte du bonheur et de la beauté ; ce désir de fuir tout ce qui est apparence, changement, devenir, mort, effort, désir même — tout cela signifie, osons le comprendre, une volonté d’anéantissement, une hostilité à la vie, un refus d’admettre les conditions fondamentales de la vie ; mais c’est du moins, et cela demeure toujours, une volonté !… Et pour répéter encore en terminant ce que je disais au début : l’homme préfère encore avoir la volonté du néant que de ne point vouloir du tout…
"""
ce nietzsche c est pas lui qui a dit que dieu est mort ?
 
Bonjour :timide:

Voici un texte tiré du livre de Nietzsche "Généalogie de la morale".

"""
Si l’on fait abstraction de l’idéal ascétique, on constatera que l’homme, l’animal-homme, n’a eu jusqu’à présent aucun sens. Son existence sur la terre était sans but ; « pourquoi l’homme existe-t-il ? » — c’était là une question sans réponse ; la volonté de l’homme et de la terre manquait ; derrière chaque puissante destinée humaine retentissait plus puissamment encore le refrain désolé : « En vain ! » Et voilà le sens de tout idéal ascétique : il voulait dire que quelque chose manquait, qu’une immense lacune environnait l’homme, — il ne savait pas se justifier soi-même, s’interpréter, s’affirmer, il souffrait devant le problème du sens de la vie. Il souffrait d’ailleurs de bien des manières, il était avant tout un animal maladif : mais son problème n’était pas la souffrance en elle-même, c’était qu’il n’avait pas de réponse à cette question angoissée : « Pourquoi souffrir ? » L’homme, le plus vaillant, le plus apte à la souffrance de tous les animaux, ne rejette pas la souffrance en soi : il la cherche même, pourvu qu’on lui montre la raison d’être, le pourquoi de cette souffrance. Le non-sens de la douleur, et non la douleur elle-même est la malédiction qui a jusqu’à présent pesé sur l’humanité, — or, l’idéal ascétique lui donnait un sens ! C’était jusqu’à présent le seul sens qu’on lui eût donné ; n’importe quel sens vaut mieux que pas de sens du tout ; l’idéal ascétique n’était à tous les points de vue que le « faute de mieux » par excellence, l’unique pis-aller qu’il y eût. Grâce à lui la souffrance se trouvait expliquée ; le vide immense semblait comblé, la porte se fermait devant toute espèce de nihilisme, de désir d’anéantissement. L’interprétation que l’on donnait à la vie amenait indéniablement une souffrance nouvelle, plus profonde, plus intime, plus empoisonnée, plus meurtrière : elle fit voir toute souffrance comme le châtiment d’une faute… Mais malgré tout — elle apporta à l’homme le salut, l’homme avait un sens, il n’était plus désormais la feuille chassée par le vent, le jouet du hasard inintelligent, du « non-sens », il pouvait vouloir désormais quelque chose, — qu’importait d’abord ce qu’il voulait, pourquoi, comment plutôt telle chose qu’une autre : la volonté elle-même était du moins sauvée. Impossible d’ailleurs de se dissimuler la nature et le sens de la volonté à qui l’idéal ascétique avait donné une direction : cette haine de ce qui est humain, et plus encore de ce qui est « animal », et plus encore de ce qui est « matière » ; cette horreur des sens, de la raison même ; cette crainte du bonheur et de la beauté ; ce désir de fuir tout ce qui est apparence, changement, devenir, mort, effort, désir même — tout cela signifie, osons le comprendre, une volonté d’anéantissement, une hostilité à la vie, un refus d’admettre les conditions fondamentales de la vie ; mais c’est du moins, et cela demeure toujours, une volonté !… Et pour répéter encore en terminant ce que je disais au début : l’homme préfère encore avoir la volonté du néant que de ne point vouloir du tout…
"""
il est de la meme lignée que descartes celui c a dire un initié quoi
donc non rationnel
meme ce newton etait un illuminé qui accroché la science au banque
merci newton de nous avoir couilloné tous
 
je dirais plûtot l economie a la science
on lui doit les produits derivées quoi le pillier des banques aujourd hui
c a dire parier sur le futur
une sorte de lotto
 
Haut