Bonjour
Voici un texte de Gustave Le Bon qui interprètent les sentiments religieux des foules, tirés de son livre "Psychologie des foules" :
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Quand on examine de près les convictions des foules, aussi bien aux époques de
foi que dans les grands soulèvements politiques, tels que ceux du dernier siècle, on
constate, que ces convictions revêtent toujours une forme spéciale, que je ne puis pas
mieux déterminer qu'en lui donnant le nom de sentiment religieux.
Ce sentiment a des caractéristiques très simples : adoration d'un être supposé
supérieur, crainte de la puissance magique qu'on lui suppose, soumission aveugle à
ses commandements, impossibilité de discuter ses dogmes, désir de les répandre, tendance
à considérer comme ennemis tous ceux qui ne les admettent pas. Qu'un tel
sentiment s'applique à un Dieu invisible, à une idole de pierre ou de bois, à un héros
ou à une idée politique, du moment qu'il présente les caractéristiques précédentes il
reste toujours d'essence religieuse. Le surnaturel et le miraculeux s'y retrouvent au
même degré. Inconsciemment les foules revêtent d'une puissance mystérieuse la
formule politique ou le chef victorieux qui pour le moment les fanatise.
L'intolérance et le fanatisme constituent l'accompagnement nécessaire d'un sentiment
religieux. Ils sont inévitables chez ceux qui croient posséder le secret du
bonheur terrestre ou éternel. Ces deux traits se retrouvent chez tous les hommes en
groupe lorsqu'une conviction quelconque les soulève. Les Jacobins de la Terreur
étaient aussi foncièrement religieux que les catholiques de l'Inquisition, et leur cruelle
ardeur dérivait de la même source.
Les convictions des foules revêtent ces caractères de soumission aveugle, d'intolérance
farouche, de besoin de propagande violente qui sont inhérents au sentiment
religieux ; et c'est pourquoi on peut dire que toutes leurs croyances ont une forme
religieuse. Le héros que la foule acclame est véritablement un dieu pour elle. Napoléon
le fut pendant quinze ans, et jamais divinité n'eut de plus parfaits adorateurs.
Aucune n'envoya plus facilement les hommes à la mort. Les dieux du paganisme et
du christianisme n'exercèrent jamais un empire plus absolu sur les âmes qu'ils avaient
conquises.
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Voici un texte de Gustave Le Bon qui interprètent les sentiments religieux des foules, tirés de son livre "Psychologie des foules" :
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Quand on examine de près les convictions des foules, aussi bien aux époques de
foi que dans les grands soulèvements politiques, tels que ceux du dernier siècle, on
constate, que ces convictions revêtent toujours une forme spéciale, que je ne puis pas
mieux déterminer qu'en lui donnant le nom de sentiment religieux.
Ce sentiment a des caractéristiques très simples : adoration d'un être supposé
supérieur, crainte de la puissance magique qu'on lui suppose, soumission aveugle à
ses commandements, impossibilité de discuter ses dogmes, désir de les répandre, tendance
à considérer comme ennemis tous ceux qui ne les admettent pas. Qu'un tel
sentiment s'applique à un Dieu invisible, à une idole de pierre ou de bois, à un héros
ou à une idée politique, du moment qu'il présente les caractéristiques précédentes il
reste toujours d'essence religieuse. Le surnaturel et le miraculeux s'y retrouvent au
même degré. Inconsciemment les foules revêtent d'une puissance mystérieuse la
formule politique ou le chef victorieux qui pour le moment les fanatise.
L'intolérance et le fanatisme constituent l'accompagnement nécessaire d'un sentiment
religieux. Ils sont inévitables chez ceux qui croient posséder le secret du
bonheur terrestre ou éternel. Ces deux traits se retrouvent chez tous les hommes en
groupe lorsqu'une conviction quelconque les soulève. Les Jacobins de la Terreur
étaient aussi foncièrement religieux que les catholiques de l'Inquisition, et leur cruelle
ardeur dérivait de la même source.
Les convictions des foules revêtent ces caractères de soumission aveugle, d'intolérance
farouche, de besoin de propagande violente qui sont inhérents au sentiment
religieux ; et c'est pourquoi on peut dire que toutes leurs croyances ont une forme
religieuse. Le héros que la foule acclame est véritablement un dieu pour elle. Napoléon
le fut pendant quinze ans, et jamais divinité n'eut de plus parfaits adorateurs.
Aucune n'envoya plus facilement les hommes à la mort. Les dieux du paganisme et
du christianisme n'exercèrent jamais un empire plus absolu sur les âmes qu'ils avaient
conquises.
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