La tombe de Néfertiti découverte dans une chambre secrète de la Vallée des Rois ?

La communauté des égyptologues est en émoi après l’identification à l’aide d’un sondage radar d’une pièce jusqu’alors inconnue derrière les murs de la tombe de Toutânkhamon. Une chambre secrète qui pourrait renfermer une autre tombe, celle de la célèbre reine Néfertiti.
S’agit-il d’une découverte qui fera date dans l’histoire de l’égyptologie ? Il est trop tôt pour le dire, mais les perspectives sont particulièrement excitantes pour bon nombre de chercheurs depuis la parution ce mercredi dans la revue américaine Nature d’un article rapportant les résultats d’une étude récemment menée autour de la tombe de Toutankhâmon, dans la vallée des Rois, près de Louxor.

Depuis sa découverte en 1922, ce mausolée construit il y a plus de 3000 ans intrigue les égyptologues. Sa taille anormalement petite pour un tombeau royal a fait naître bon nombre de théories sur des possibles chambres secrètes complétant l’ensemble et restant à découvrir.

Un corridor secret de 10 mètres de long
Alors que les recherches avaient jusqu’ici été infructueuses, une étude menée tout autour du tombeau à l’aide d’un radar à pénétration de sol vient d’apporter un début de validation à ces théories. Les équipes de l’archéologue Mamdouh Eldamaty, ancien ministre égyptien des Antiquités, ont ainsi mis en évidence l’existence d’une pièce cachée.

“Il y a clairement quelque chose de l’autre côté du mur nord de la chambre funéraire”, affirme à la lecture des résultats l’égyptologue américain Ray Johnson, interrogé par Nature. L’espace identifié par le radar mesure environ 10 mètres de long et 2 mètres de haut et se situe approximativement à la même profondeur que la chambre funéraire de Toutankhâmon.

Une découverte qui pourrait en amener d’autres
Si aucune preuve n’indique pour le moment que les deux espaces sont directement liés, les chercheurs pensent que l’orientation de la chambre secrète, perpendiculaire à l’axe principal de la chambre de Toutankhâmon, pourrait signifier qu’il existe une connexion entre les deux. Le “couloir” découvert n’a de toute façon pas révélé tous ses secrets, et l’étude relayée par Nature laisse entendre qu’il pourrait ouvrir sur d’autres pièces jusqu’ici inconnues dans la même zone.

Comme ne manque pas de le relever la revue scientifique, cette découverte relance en tout cas avec force une théorie très originale émise en 2015 par Nicholas Reeves. Se basant sur une étude approfondie de la chambre funéraire de Toutankhâmon, cet égyptologue britannique spécialiste de la vallée des Rois avait affirmé que des chambres secrètes existaient derrière ses murs (évoquant d’ailleurs spécifiquement la paroi nord).

La clé du mystère Néfertiti ?
Plus audacieux encore, Reeves avait conclu à partir d’indices relevés sur les hiéroglyphes muraux de la chambre que les restes de la reine Néfertiti se trouvaient dans cette partie cachée du tombeau. Femme du pharaon Akhénaton, Néfertiti régna selon la plupart des égyptologues au milieu du XIVe siècle avant JC. À l’origine d’une révolution religieuse avec son mari, elle imprégna profondément la culture et les représentations de l’Égypte ancienne, dont elle est aujourd’hui l’une des figures les plus célèbres.

De nombreux mystères subsistent cependant autour d’elle et de son lien avec le successeur d’Akhénaton, Toutânkhamon, dont elle n’était pas la mère, selon de récentes études. Activement recherché depuis des dizaines d’années, son tombeau n’a toujours pas été identifié. La découverte du professeur Eldamaty et de son équipe va-t-elle fournir une clé décisive ?
 
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