A Toulouse, une « contagion de la colère » dans les services d’urgences

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Un seul des dix services ouverts aux patients orientés par le SAMU était ouvert, vendredi soir, dans l’agglomération occitane. La mobilisation touche 267 hôpitaux en France, selon le collectif Inter-urgences.

C’est long, une file de vingt-deux ambulances devant des urgences. Anne (les prénoms ont été modifiés), aide-soignante de 32 ans, n’en avait jamais vu autant au CHU de Rangueil (Haute-Garonne). A 20 heures, vendredi 11 octobre, le taux d’occupation du service toulousain atteignait les 225 %. Sur les dix établissements de santé de l’agglomération occitane, Rangueil était le seul à pouvoir encore accueillir les patients orientés par le SAMU. Tous les autres, y compris les cliniques privées, étaient fortement perturbés par un mouvement de grève inédit. « C’est le chaos. On aura de la chance s’il n’y a pas de mort », prédisait Anne.

En trois semaines, c’est la troisième « journée noire » dans les urgences toulousaines, point chaud d’une mobilisation nationale débutée en juin, qui touche quelque 267 hôpitaux selon le collectif Inter-urgences. « C’est irréel d’en arriver à fermer ce qui est infermable », reconnaît Arthur, infirmier depuis cinq ans aux urgences du CHU de Purpan, les plus importantes du Sud-Ouest, avec 80 000 entrées annuelles, et épicentre du mouvement actuel.

Réorganisation « à isoeffectif »

Depuis février et le décès d’un homme de 61 ans qui patientait sur un brancard, un préavis de grève illimité courait déjà dans le service, mais avait été peu en suivi. Mise en place à l’été, la réorganisation des urgences, baptisée « Marche en avant », a catalysé la colère. Elaborée avec l’équipe médicale, elle doit permettre aux patients d’être vus en moins d’une heure par un soignant grâce à une nouvelle répartition géographique. Mais le plan, mis en place « à isoeffectif » (effectif constant), a rapidement montré des failles.

Un seul aide-soignant et deux infirmiers sont ainsi assignés aux onze boxes du « hub », pour les patients demandant le plus de surveillance. Dès le quatrième jour, malgré le creux estival, l’espace était débordé...................................

https://www.lemonde.fr/societe/arti...ans-les-services-d-urgences_6015224_3224.html
 
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