Guillaume emprunte tous les jours le TER entre Saint-Laurent-de-la-Prée et La Rochelle. Trains bondés, manque de places pour les vélos… “Le discours de la région Nouvelle-Aquitaine ne correspond pas vraiment à son quotidien », témoigne-t-il.
Le quotidien des usagers-cyclistes des trains régionaux n’est pas aussi rose que le décrit la dernière campagne de communication de la région Nouvelle-Aquitaine, déposée dans tous les foyers du département, il y a quelques jours. Quand Guillaume a lu que la Région faisait tout pour favoriser la multimodalité, et « répondre à la demande croissante des usagers en anticipant au mieux leurs attentes », il a tiqué. Il vient d’écrire aux autorités compétentes, jusqu’au ministère des Transports, pour leur raconter qu’il y avait encore de nombreux freins pour convertir les plus motivés qui aimeraient se passer de voiture.Guillaume, qui habite à Fouras et travaille à La Rochelle, sait de quoi il parle. Depuis trois ans, tous les jours de la semaine, il enfourche son vélo, effectue six kilomètres à travers bois et champs (il n’y a pas de piste cyclable) pour rejoindre la gare de Saint-Laurent-de-la-Prée et saute dans le train de 7 h 13 ou 7 h 45. Vingt-cinq minutes plus tard, il débarque à La Rochelle. Il doit encore pédaler un kilomètre pour se rendre dans le collège où il travaille, dans le quartier de Tasdon. Et rebelote pour le retour.
À l’arrivée sur les quais, c’est toujours un peu l’inconnu. « Trois cas de figure », explique Guillaume dans son courrier. Au mieux, le train est bondé, il n’y a souvent plus d’emplacement pour les vélos qui sont entassés à la va-vite mais les cyclistes peuvent monter à bord. Deuxième cas : le chef de bord bloque l’accès aux cyclistes invités à attendre le TER suivant, soit une heure après. Ce qui évidemment n’est pas très plaisant, voire même très problématique pour le salarié censé embaucher à une heure fixe. Enfin, troisième cas de figure : le chef de bord bloque carrément le train en invoquant la sécurité de tous, allant parfois même jusqu’à appeler la police nationale ou la sécurité ferroviaire pour faire descendre les cyclistes. « Une situation rare mais de plus en plus fréquente. Je tiens à rappeler que si je suis dans le TER, ce n’est pas pour troubler l’ordre public mais bien pour défendre des valeurs telles que l’écologie, la santé et le pouvoir d’achat », écrit Guillaume.Parfois, le chef de bord bloque le train et appelle la police nationale »