Travail temporaire: Le Maroc et l'Espagne finalisent un manuel de bonnes pratiques

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Le Maroc a été représenté à ce séminaire par Youssef Amrani, ambassadeur directeur général des relations bilatérales au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, qui a présenté un exposé exhaustif résumant l'expérience pionnière du Royaume en matière d'accords bilatéraux et de bonnes pratiques concernant le travail temporaire.

M. Amrani a rappelé, au début de cette réunion, que ce projet de manuel a été élaboré à la demande du Maroc et de l'Espagne par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation international du travail (OIT) et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le Forum Global sur la migration et le développement, organisé en juillet 2007 à Bruxelles, notamment la table ronde coprésidée par le Maroc et l'Espagne, avait, en effet, souligné que la migration temporaire de travailleurs constitue une opportunité de développement et d'accords bilatéraux entre pays émetteurs d'émigrés et pays récepteurs.

Ce séminaire, présidé par M. Amrani, a pour objectif d'examiner ce projet de manuel afin de préparer un document analytique sur les bonnes pratiques et les expériences acquises en matière de travail saisonnier.

Le document analysé par les responsables marocains et espagnols, avec la participation des experts d'organisations internationales concernées, devrait être enrichi par les débats qui auront lieu dans le cadre de la table ronde sur "La création de plus d'opportunités pour l'immigration légale", prévue au Forum Global sur la migration et le développement qui aura lieu à Manille.

"La migration temporaire de travailleurs peut constituer une solution pour traiter la problématique d'excédent ou de pénurie dans les offres d'emploi, selon les pays", a expliqué M. Amrani, relevant que cette solution pourrait "assurer ainsi l'accès légal à un marché du travail variable qui protège les droits fondamentaux des immigrés, notamment les femmes".

"En l'absence d'un système professionnel multilatéral, les accords bilatéraux peuvent fonctionner efficacement et assurer le développement de la migration temporaire dans certains pays", a ajouté M. Amrani.

Ces accords, a-t-il poursuivi, "peuvent également garantir le retour des immigrés et leur réintégration, consolidant ainsi le climat de confiance entre les pays pour coopérer dans d'autres domaines".

Evoquant le projet de Pacte européen sur la migration et l'asile, M. Amrani a mis l'accent sur la nécessité de consulter les pays africains partenaires de l'Union européenne (UE) "pour que ce Pacte puisse protéger nos compatriotes expatriés contre toute forme de discrimination et préserver leurs droits garantis par les instruments juridiques au niveau international".

La stratégie mise en place par le Maroc pour impliquer la communauté marocaine résidant à l'étranger dans le développement du pays consiste à "transformer la fuite des cerveaux" en un "gain de compétences", à travers leurs investissements, des réseaux de contacts et de projets, le transfert des connaissances et d'autres formes de collaboration, a-t-il dit.

Cette démarche favorise également le développement du Maroc et la mise à profit de ses ressources humaines dans des secteurs hautement qualifiés, notamment l'ingénierie du développement économique et social, la recherche scientifique et les technologies de l'information, a-t-il ajouté.

M. Amrani a, en outre, expliqué que la vision du Maroc concernant la migration temporaire est fondée sur une approche globale marquée par une analyse innovatrice dans la manière de traiter cette problématique migratoire et une volonté d'agir de façon collective, résolue et durable. Il faut surtout lutter contre la mauvaise instrumentalisation du phénomène migratoire, a-t-il martelé.

M. Amrani a cité la coopération entre le Maroc et l'Espagne en matière d'accès légal au marché de l'emploi, comme expérience pionnière, rappelant que plusieurs accords bilatéraux ont été conclus et mis en œuvre : échange d'informations sur la demande et l'offre en poste d'emploi, informations de travailleurs sur les opportunités d'immigration légale, sélection conjointe de travailleurs et développement du dialogue.
 
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