François Hollande sapprête à faire, à partir de mercredi, une visite officielle au Maroc, pays qui dans le contexte des révolutions arabes a toujours bénéficié dune appréciation indulgente de la part des pays occidentaux.
En effet, alors que le processus de démocratisation avance difficilement en Tunisie, quen Egypte les intégristes tentent de « capter » la révolution, quen Libye les armes circulent et que lon nest pas loin du chaos, et quen Algérie il ne sest rien passé, le Maroc est régulièrement cité en référence, depuis le début de ces révolutions, aussi bien par la France (on se souvient des déclarations dAlain Juppé louant la démocratie marocaine), que par les Etats-Unis ou certaines organisations internationales, comme si une révolution ou une transition politique avait eu lieu dans ce pays.
Or, lorsque lon suit la vie politique marocaine, on constate rapidement quil ny a, il ny a eu, ni révolution politique, ni transition démocratique, mais tout au plus une évolution marginale dans le système qui prévalait et qui demeure.
Qua changé la réforme constitutionnelle ?
En effet, la réforme constitutionnelle, initiée par le roi début mars 2011, après les premières manifestations dite du 20 février, et contrôlée de bout en bout par lui (pour mémoire, il avait nommé discrétionnairement tous les membres de la commission chargée de proposer la révision constitutionnelle, cette commission avait travaillé sous le contrôle des proches conseillers du roi, et enfin le référendum, qui sétait tenu quinze jours après la communication officielle du texte, avait récolté plus de 99% de « oui »... on en reste songeur), na pas changé le fonctionnement réel des institutions et a maintenu les pleins pouvoirs au profit du roi.
En effet, celui-ci, dans le cadre de la nouvelle Constitution, contrôle toujours le gouvernement et ses membres, notamment les principaux postes : ministère des Affaires étrangères, ministère de lIntérieur, ministère de la Défense.
Le gouvernement actuel, composé de cinq formations politiques, des intégristes « modérés » aux anciens communistes, en passant par le mouvement « centriste » des Berbères, gouverne sous le contrôle officiel du Parlement mais dans le cadre que le roi lui a fixé.
Cest le roi qui décide in fine, comme la récemment admis le Premier ministre lors dune interview TV5 - RFI - Le Monde.
Le roi na aucun compte à rendre
Bien entendu, le roi na pas de comptes à rendre sur les objectifs fixés ni sur le bilan des objectifs fixés. Plusieurs anciens ministres sont devenus des conseillers du roi, chargés de contrôler de manière non visible laction du gouvernement et du Premier ministre.
[...]
Le mélange des genres et le conflit dintérêts permanent entre politique et économie demeure. Le roi continue, via sa holding (SNI et ses filiales), de faire des affaires, de contrôler par ce biais un très large pan de léconomie, de remporter des appels doffres publics lancés par des établissements publics ou des entreprises publiques.
Par ce biais, il continue de senrichir avec limpôt des Marocains, outre une liste civile des plus confortables (environ 250 millions deuros pour 2013).
[...]
Source
En effet, alors que le processus de démocratisation avance difficilement en Tunisie, quen Egypte les intégristes tentent de « capter » la révolution, quen Libye les armes circulent et que lon nest pas loin du chaos, et quen Algérie il ne sest rien passé, le Maroc est régulièrement cité en référence, depuis le début de ces révolutions, aussi bien par la France (on se souvient des déclarations dAlain Juppé louant la démocratie marocaine), que par les Etats-Unis ou certaines organisations internationales, comme si une révolution ou une transition politique avait eu lieu dans ce pays.
Or, lorsque lon suit la vie politique marocaine, on constate rapidement quil ny a, il ny a eu, ni révolution politique, ni transition démocratique, mais tout au plus une évolution marginale dans le système qui prévalait et qui demeure.
Qua changé la réforme constitutionnelle ?
En effet, la réforme constitutionnelle, initiée par le roi début mars 2011, après les premières manifestations dite du 20 février, et contrôlée de bout en bout par lui (pour mémoire, il avait nommé discrétionnairement tous les membres de la commission chargée de proposer la révision constitutionnelle, cette commission avait travaillé sous le contrôle des proches conseillers du roi, et enfin le référendum, qui sétait tenu quinze jours après la communication officielle du texte, avait récolté plus de 99% de « oui »... on en reste songeur), na pas changé le fonctionnement réel des institutions et a maintenu les pleins pouvoirs au profit du roi.
En effet, celui-ci, dans le cadre de la nouvelle Constitution, contrôle toujours le gouvernement et ses membres, notamment les principaux postes : ministère des Affaires étrangères, ministère de lIntérieur, ministère de la Défense.
Le gouvernement actuel, composé de cinq formations politiques, des intégristes « modérés » aux anciens communistes, en passant par le mouvement « centriste » des Berbères, gouverne sous le contrôle officiel du Parlement mais dans le cadre que le roi lui a fixé.
Cest le roi qui décide in fine, comme la récemment admis le Premier ministre lors dune interview TV5 - RFI - Le Monde.
Le roi na aucun compte à rendre
Bien entendu, le roi na pas de comptes à rendre sur les objectifs fixés ni sur le bilan des objectifs fixés. Plusieurs anciens ministres sont devenus des conseillers du roi, chargés de contrôler de manière non visible laction du gouvernement et du Premier ministre.
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Le mélange des genres et le conflit dintérêts permanent entre politique et économie demeure. Le roi continue, via sa holding (SNI et ses filiales), de faire des affaires, de contrôler par ce biais un très large pan de léconomie, de remporter des appels doffres publics lancés par des établissements publics ou des entreprises publiques.
Par ce biais, il continue de senrichir avec limpôt des Marocains, outre une liste civile des plus confortables (environ 250 millions deuros pour 2013).
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