Imprévisible ce gars qui avait pourtant donné carte blanche à Netanyahu et enterré les Palestiniens
Le candidat républicain à un nouveau mandat a affirmé devant des partisans jeudi soir que « personne n’aurait même imaginé s’aventurer en Israël » pour y commettre un attentat si sa victoire en 2020 avait été reconnue.
Des commentaires qui ne passent pas. Mercredi soir, lors d’un meeting de campagne à Palm Beach, en Floride, Donald Trump a estimé que « le Hezbollah est très intelligent, ils sont tous très intelligents », ajoutant, comme s’il s’agissait du problème n° 1, que « la presse n’aime pas qu’on le dise ». Et de poursuivre, devant ses partisans, que « vous savez, j’ai dit que le président chinois Xi – 1,4 milliard d’habitants, il les contrôle d’une main de fer – j’ai dit : C’est un homme très intelligent. Ils m’ont tué le lendemain. J’ai dit qu’il était intelligent. Que vais-je dire ? Mais le Hezbollah est très intelligent ». « Ils sont vicieux », a-t-il aussi lancé dans cette forme de verbiage dont il a l’habitude.
L’ancien président, candidat pour être réélu dans un an, a accusé le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou de n’être « pas préparé » à l’attaque du Hamas, qui a fait plus de 1 300 morts, notamment 22 Américains. Trump a longtemps joué la partition de la droite israélienne, allant jusqu’à déplacer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem pour asseoir la ville sainte comme capitale de l’État hébreu. Mais il tient rancœur à Netanyahou d’avoir appelé Biden pour le féliciter après les élections de 2020 alors que lui criait à la tricherie.
Il a affirmé que l’offensive du Hamas n’aurait pas eu lieu s’il était resté à la Maison Blanche : « personne n’aurait même imaginé s’aventurer en Israël, si l’élection n’avait pas été volée », a déclaré le républicain.
Un porte-parole de Trump a ensuite affirmé au Washington Post que ses « commentaires visaient à critiquer des responsables américains non précisés pour avoir donné au Hezbollah l’idée d’attaquer depuis le nord ».
« Ce n’est pas le moment »
Insuffisant pour alléger les critiques. Israël et la Maison Blanche ont condamné jeudi ces propos. Joe Biden a estimé qu’il « n’était jamais opportun de faire l’éloge des terroristes qui cherchent à détruire » Israël. Le secrétaire de presse adjoint de la Maison Blanche, Andrew Bates, a qualifié les commentaires de Trump de « dangereux et déséquilibrés ».« Il est honteux qu’un homme comme lui, un ancien président des États-Unis, encourage la propagande » d’une organisation qui a juré de rayer l’État hébreu de la carte, et qu’il « diffuse des choses qui blessent l’esprit des combattants israéliens et de ses citoyens » , a renchéri le ministre israélien des Communications Shlomo Karhi, estimant que Donald Trump n’était « évidemment » pas digne de confiance.
Plusieurs républicains adversaires de Trump dans la course à l’investiture pour la présidentielle ont également critiqué l’ancien président. Mike Pence, ancien vice-président de Trump, a déclaré dans le New Hampshire : « Ce n’est pas le moment pour un ancien président ou un autre dirigeant américain d’envoyer un message autre que celui de la position de l’Amérique aux côtés d’Israël ».
Mercredi à Palm Beach, Donald Trump a aussi révélé à ses partisans, pour la première fois, qu’Israël avait décidé la veille de l’opération de ne pas participer à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué en Irak lors d’une frappe de drone le 3 janvier 2020. Trump a déclaré que les responsables israéliens n’avaient pas expliqué pourquoi ils avaient pris cette décision. « Je n’oublierai jamais que Bibi Netanyahou nous a laissés tomber. C’était une chose très terrible », a-t-il dit.
le parisien
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