Trump menace de "dévaster" l'économie de la turquie

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si elle s'en prend aux Kurdes en Syrie

Ankara veut lancer une nouvelle offensive contre les Unités de protection du peuple, appuyées par Washington dans la lutte contre les djihadistes de l'organisation Etat islamique.


Publié le 14 janvier 2019 à 07h53
Le président américain Donald Trump a menacé dimanche 13 janvier la Turquie d'une catastrophe économique, en cas d'attaque contre les Kurdes après le prochain retrait des troupes américaines de Syrie, tout en appelant les Kurdes à ne pas "provoquer" Ankara.

La Turquie a répondu lundi qu'elle continuerait de combattre une milice kurde en Syrie soutenue par Washington. La Turquie n’entend pas se faire intimider par les menaces de Donald Trump, a affirmé dans la matinée de lundi 14 janvier le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu. "Nous (...) ne serons intimidés par aucune menace. Les menaces économiques ne mèneront à rien", a lâché ce matin Mevlüt Cavusoglu, tout en ajoutant que la Turquie n'était "pas contre" l'idée d'une "zone de sécurité" en Syrie.

Les Etats-Unis vont "dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes", a tweeté Donald Trump, qui appelle également à la création d'une "zone de sécurité" de 30 kilomètres, sans plus de précisions sur sa localisation ou sur son financement.



Dans le même temps, Washington demande aux Kurdes de "ne pas provoquer la Turquie".

Répondant directement au tweet du président américain, le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, a déclaré : "M. @realDonaldTrump les terroristes ne peuvent pas être vos partenaires et alliés [...]. Il n'y a aucune différence entre l'EI [...] et les YPG. Nous continuerons de les combattre tous".

La Turquie menace depuis plusieurs semaines de lancer une nouvelle offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe armé kurde considéré comme "terroriste" par Ankara mais appuyé par Washington dans la lutte contre l'organisation Etat islamique (EI).

Les YPG sont l'un des principaux sujets de discorde entre la Turquie et les Etats-Unis, deux alliés au sein de l'Otan dont les relations se sont sensiblement dégradées depuis 2016.

Rassurer ses alliés
Ces déclarations de Trump interviennent alors que le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo effectue une tournée au Moyen-Orient. Une visite destinée à rassurer ses alliés alors que la tension est montée entre les Etats-Unis et la Turquie au sujet du sort des Kurdes de Syrie, qui ont lutté aux côtés des Etats-Unis contre les djihadistes de l'EI.

Mike Pompeo a cherché à rassurer les alliés kurdes des Etats-Unis, assurant pouvoir garantir leur protection malgré le retrait, annoncé par Donald Trump en décembre, des 2.000 soldats américains déployés en Syrie pour combattre l'EI.

Saluée par la Turquie, cette annonce a fragilisé la situation des combattants kurdes. La principale milice kurde de Syrie, les YPG, épine dorsale sur le terrain de la lutte contre l'EI, est en effet menacée par une possible offensive de la Turquie, pays voisin de la Syrie.

Ankara qualifie les YPG de "terroristes" pour leurs liens présumés avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui livre une guérilla sur le territoire turc depuis 1984. Et elle ne cache pas son intention de lancer une offensive contre eux pour éviter la formation, à ses portes, d'un embryon d'Etat kurde susceptible de raviver le séparatisme des Kurdes de Turquie.

Ankara avait réagi vivement à des informations selon lesquelles Trump envisageait de conditionner le retrait des soldats américains à la sécurité des combattants kurdes.

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suite et fin

"Petit califat"
Samedi, plus de 600 personnes ont été évacuées du dernier bastion de l'EI dans l'est de la Syrie, selon un organisme de surveillance.

"Commencer le retrait longtemps attendu de Syrie en frappant durement le petit califat territorial restant de l'EI, depuis plusieurs directions. Nous attaquerons de nouveau à partir d'une base existante s'il se reformait," a ajouté Donald Trump dans ses tweets de dimanche.



"La Russie, l'Iran et la Syrie ont été les plus grands bénéficiaires de la politique américaine de long terme de destruction du groupe Etat islamique en Syrie – des ennemis naturels. Nous en bénéficions aussi mais il est temps maintenant de faire rentrer nos troupes à la maison. Stop aux GUERRES SANS FIN", a-t-il ajouté.



Plus de 360.000 morts
Le responsable de l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme, basé au Royaume-Uni, Rami Abdel Rahman, a affirmé de son côté que plusieurs dizaines de combattants djihadistes avaient été évacués de zones tenues par l'alliance arabo-kurde.

Il a précisé que quelque 16.000 personnes, dont 760 combattants de l'EI, ont fui la région depuis début décembre. Les Nations unies ont affirmé de leur côté vendredi que 25.000 personnes ont fui les violences des combats ces six derniers mois.

La guerre en Syrie a éclaté en 2011 après la répression par le régime de manifestations prodémocratie. Elle s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Le conflit a fait plus de 360.000 morts.

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