Tunisie : heurts entre policiers et manifestants après l’immolation par le feu d’un journaliste

Des heurts ont éclaté à plusieurs reprises entre la police et des manifestants à Kasserine, depuis la soirée du lundi 24 décembre, après l’immolation par le feu du journaliste Abdel Razzaq Zorgui, qui voulait dénoncer par cet acte les conditions de vie difficiles dans cette région du centre-ouest de la Tunisie.

Dans la nuit de lundi à mardi, des dizaines de manifestants ont brûlé des pneus et bloqué la rue principale du centre-ville de Kasserine (à 270 kilomètres de Tunis), a indiqué un correspondant de l’AFP, précisant que la police avait répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Le porte-parole du ministère de l’intérieur, Sofiane al-Zaq, a déclaré que six membres des forces de sécurité avaient été légèrement blessés lors des affrontements et neuf personnes arrêtées.


Peu après l’enterrement du journaliste, dans la journée de mardi, les forces de l’ordre tunisiennes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de manifestants dans la ville. Des affrontements ont opposé les deux camps, notamment devant le siège du gouvernorat (préfecture) de Kasserine où avait été déployé un important dispositif de sécurité, selon un correspondant de l’AFP présent sur place.

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Une des régions les plus pauvres du pays
Le journaliste Abdel Razzaq Zorgui, 32 ans, est mort lundi soir après s’être immolé par le feu en affirmant vouloir protester contre le chômage et la dégradation de la situation économique dans la région de Kasserine, l’une des plus pauvres du pays. « Pour les fils de Kasserine qui n’ont pas de moyens de subsistance, aujourd’hui, je vais commencer une révolution, je vais m’immoler par le feu », a déclaré le journaliste dans une vidéo qu’il a publiée avant sa mort. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a déclaré lundi dans un communiqué que le journaliste reporter d’images « Abdel Razzak Zorgui est décédé des suites d’une immolation par le feu », un acte qui visait à protester contre « des conditions sociales difficiles, un horizon fermé et le manque d’espoir » qui frappent cette région.

Le SNJT a ajouté qu’il envisageait d’organiser une grève générale dans le secteur des médias. Kasserine est l’une des premières villes où avaient éclaté fin 2010 des manifestations sociales au cours desquelles la police avait tué des manifestants. Provoquées par l’immolation par le feu en décembre 2010 d’un jeune vendeur ambulant de Sidi Bouzid (Centre-Ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières, les manifestations s’étaient ensuite propagées à travers tout le pays, et conduit au renversement du régime de Zine El-Abidine Ben Ali en janvier 2011.

lemonde
 

mioulo

VIB
c'est pour le tunisien de bladi @Wissem92
le plus important c'est que des bourges fêtent noel n'est-ce pas :rolleyes:

comme si changer la peste avec le choleras allait changer quelque chose pour les tunisiens, on se demande si il y a une issue
 
Si il y a eu ses heurts c'est qu'aucune réponse ou solution n'a pu sortir depuis les manifestations...

La jeunesse tunisienne en détresse

Il y a des anniversaires qui ne se célèbrent pas. Ou plus. "Elle a servi à quoi cette révolution, je vous le demande ! Des jeunes de Kasserine sont morts en 2011. Si nous avons fait la révolution, c’est parce que nous avions besoin de travailler. On ne cesse de nous promettre du travail, et RIEN ! Le secteur privé est sinistré. L’Etat ne nous engage pas."8 ans après la chute de Ben Ali, la révolution laisse un goût très amer à Kasserine.

C’est dans cette région que s’est déclenché la colère populaire qui a mené le 14 janvier 2011 à la chute de Ben Ali.

Aymen a aujourd’hui 37 ans. Il est diplômé. Il n’a jamais réussi à trouver un travail : "Je n’ai pas de boulot, je n’ai pas de maison, je n’ai pas pu me marier. Je n’ai plus d’espoir. Mes rêves sont brisés." À ses côtés, une trentaine de jeunes campent depuis près d’une année devant les portes du gouvernorat. Ils réclament un emploi. Faute d’avoir pu trouver dans le secteur privé, ils réclament que l’Etat leur viennent en aide. En vain. La fonction publique n’engage plus. Elle doit être allégée, ses caisses sont vides.

Le chômage touche 30% des jeunes diplômés. Un chiffre qui refuse de diminuer depuis 2011. À Kasserine, les jeunes n’ont plus le courage d’espérer une nouvelle révolution. Ecœurés, fatigués, déprimés.

L’immolation pour remplacer la rébellion

Le 24 décembre, un jeune journaliste surnommé Rzouga, très populaire à Kasserine poste une vidéo sur Facebook. "Dans quelques instants, je vais m’immoler, je vais m’immoler avec de l’essence. Je vais faire une révolution, seul. Que ceux qui le souhaitent me suivent, bienvenue !" De la parole aux actes, il s’immole. Contrairement à Mohamed Bouazizi, ce vendeur ambulant dont l’immolation en 2010 donne le coup d’envoi au printemps arabe, les immolations aujourd’hui sont devenues banales et ne déclenchent rien sinon des drames.
Des heurts entre jeunes et policiers ont suivi l’immolation du journaliste. Mais la situation a vite retrouvé son calme. Aucune révolution à l’horizon. Depuis le 24 décembre et le décès du journaliste, quatre autres jeunes se sont immolés à Kasserine.

Nadia, 25 ans, au chômage explique: "Nous n’avons rien gagné après la révolution. Le système n’a pas changé. Nous avions un voleur, Ben Ali et sa famille, aujourd’hui, ils sont des centaines de voleurs. L’Etat continue de nous mépriser. Pour lui, les régions intérieures n’existent pas."

On ne meurt pas de faim, on meurt de tristesse

La vie est dure dans les régions intérieures, d’autant plus qu’elles ne profitent pas de la très légère reprise économique. Les jeunes ne meurent pas de faim, ils peuvent compter sur la solidarité familiale bien que l’inflation frôle les 8%. Les prix des denrées, de l’essence ne cessent d’augmenter. En Tunisie, les chômeurs ne touchent pas d’indemnité.
Ces jeunes ne peuvent s’épanouir, se réaliser, fonder une famille : "J’ai 37 ans et je dois encore demander à ma mère un dinar pour aller m’acheter une cigarette. Je n’ai plus le goût de rien." Ce jeune homme l’affirme : "Je vais m’immoler, comme Rouzga. Je suis sérieux." Ses amis autour de lui expliquent : "Sans travail, notre vie est totalement paralysée. Nous sommes à l’arrêt. Nous sommes morts à l’intérieur."

En 2010, la colère est montée des régions intérieures du pays pour remonter jusqu’à la capitale et renverser Ben Ali. Aujourd’hui, dans la région de Kasserine, cette colère s’est transformée en dépression collective.

Rtbf
 
Qu'est-ce que la révolution a apporté à la Tunisie en dehors de la liberté d'expression ? Est-ce que la vie du Tunisien moyen en a été changée ??? Je n'ai pas cette impression
 
Ça allé encore quand ils travaillaient en lybie mais a cause à de l’otanie ils sont rentré chez eux

Je les invite à tenter leur chance en Europe après tout ils sont responsables de ce merdier à trop magouiller en Afrique ils laissent pas les pays africains se développer et bien que l’Afrique envahisse l’Europe. Amen
 
Ça allé encore quand ils travaillaient en lybie mais a cause à de l’otanie ils sont rentré chez eux

Je les invite à tenter leur chance en Europe après tout ils sont responsables de ce merdier à trop magouiller en Afrique ils laissent pas les pays africains se développer et bien que l’Afrique envahisse l’Europe. Amen


C'est possible tu sais la population dans quelques années sera vieillissante ( faudra bien payer les pensions) et l'Europe galère avec sa crise migratoire car ils ont des réfugiées de tous niveaux (scolaire) et certains leurs coûtent plus que d'autres, donc il ont besoin d'une migration qualifié ( la fameuse fuite des cerveaux), donc ceux qui le sont peuvent introduire un dossier qui sait.
 
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