Tunisie : Le 23 Octobre 2011, entre l'espoir et...la désillution !

ould khadija

fédalien
Contributeur
Le 23 Octobre 2011 : Journée Historique en Tunisie

Les Tunisiens voteront dimanche 23 Octobre pour élire une assemblée constituante 217 membres .

Cette Assemblée rédigera la Nouvelle Constitution, désignera également un président ....et un 1er ministre prendra la tête d'un gouvernement de transition jusqu'à de réelles élections générales.

Un premier scrutin multipartite qui suscite au moins autant d'inquiétude que d'enthousiasme.

Mais à 6 jours du vote, beaucoup d'électeurs affirment se sentir un peu perdus :

La Tunisie n'avait connu, depuis son indépendance, que le système du parti unique.

Le mode de scrutin à la proportionnelle permet aux petites listes de ne pas être défavorisées. Si les grands partis ont dominé la campagne, on s'attend malgré tout à un paysage très morcelé…

Dans les rues, les voitures sponsorisées défilent… un peu partout se tiennent des meetings, des distributions de tracts…

Mais nombreux Tunisiens restent perplexes : il y a une difficulté de lisibilité du débat politique, de compréhension...

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Mais Sidi Bouzid, fief de la révolte tunisienne...n'aurait rien récolté de sa Révolution !

C'est de Sidi Bouzid qu'est partie la Révolution Tunisienne suite au geste désespéré du jeune Med Bouazizi , un vendeur ambulant qui s'était immolé par le feu pour protester contre l'injustice des autorités locales de Sidi Bouzid .

Depuis, Sidi Bouzid est devenue le symbole de la colère et de la frustration des régions de l'intérieur oubliées du "miracle économique" tunisien.

Mais neuf mois après, les symboles ont fait long feu.

Pour les jeunes chômeurs de Sidi Bouzid : l'Histoire parlera de la Révolution du 14 janvier à Tunis, pas de celle du 17 décembre à Sidi Bouzid !

Nombre de jeunes estiment que la révolution n'a rien changé pour eux .

Ils ont donc suivi d'un oeil distrait la campagne électorale en vue des élections "historiques" de dimanche....même si leur petite ville a été le point de passage obligé de tous les responsables des grands partis.

Ennahda, le mouvement islamiste favori du scrutin, a d'ailleurs lancé sa campagne dans cette ville.....sans convaincre les jeunes !

Pour ces jeunes : "Avant, il n'y en avait qu'un seul qui mentait, Ben Ali...maintenant ils sont 100 ! "

Samir, un fonctionnaire de Sidi Bouzid résume ainsi la situation : "C'est toujours les mêmes méthodes : les partis quels qu'ils soient distribuent 10 dinars (5 euros) par ci, 20 dinars par là, pour qu'on aille à leurs meetings ou qu'on distribue leurs tracts" !

Pour les jeunes , ce "petit pactole", c'est déjà beaucoup dés lors qu'il n' y a toujours rien à faire à Sidi Bouzid à part.... la bagarre ou l'alcool !

D'où la frustration des jeunes que résume ainsi Med Amine Ziri, un jeune chômeur :

"..nous, cette révolution, on l'a faite parce qu'on est des chômeurs et parce qu'on veut du travail, pas pour une nouvelle constitution ! "

En réponse, les autorités rétorquent :

"Sincèrement, oui, c'est difficile de travailler ici. C'est une région qui a beaucoup donné et rien reçu. Le vrai point de départ, ce sera après le 23 octobre. Alors on pourra juger sur pièces".


Sources :

Ménara.ma
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http://www.rtbf.be/info/emissions/article_histoire-du-monde-elections-en-tunisie?id=6935703
 
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