Dans la cacophonie qui sest emparée de notre pays depuis le début de la révolution, on nentend pas la voix des femmes ; ou si peu. Pourtant, elles étaient là, dès le début de cette révolution et elles ont payé cher cette participation effective. Elles étaient de tous les fronts, de toutes les manifestations, hurlant leur révolte, leur ras-le-bol, leurs espoirs. Elles ont exprimé leur attachement à la démocratie de différentes façons, entre autres, en manifestant trois jours de suite les 28, 29, et 30 janvier, pour dire leur opposition aux crédos des islamistes, uniquement préoccupés par le Code du statut personnel quils veulent éliminer. Avant, durant la tyrannie, elles étaient présentes aux premières loges, et actives dans les syndicats, les associations, les partis politiques et elles exprimaient avec force et conviction leur refus de la dictature. Et elles le payaient cher, quelles soient en Tunisie ou en exil. La police politique sen donnait à cur joie avec elles, les brutalisant, les violant, les accusant de toutes les dépravations. Et pourtant, où sont-elles? Dans les premiers jours, on les a entendues un peu dans les médias, qui les invitaient à sexprimer, presse écrite, radio ou télé. Elles intervenaient dans des débats ou acceptaient des interviews. Et elles donnaient leurs avis, parfois pertinents, souvent originaux, parfois intéressants, parfois complaisants, ou quelconques. Exactement comme les invités masculins, nombreux mais rarement pertinents. Et au fil des jours, on ne les entend plus ou très rarement. A qui la faute ?
http://www.lapresse.tn/15062011/31368/on-nentend-pas-les-femmes.html
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