Un belgo marocain évoque "l'amateurisme" des services de renseignements belges...

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PLD (Peace, Love and Diversity)
PS : en Belgique, les services de renseignement est dénommé sûrete de l'Etat.



http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/797330/l-amateurisme-de-la-surete-de-letat.html

Amatrice, la Sûreté de l'État ?

Sibylle Greindl (st.) et Jonas Legge

Mis en ligne le 15/02/2013

"N'importe qui peut remarquer que c'est la Sûreté de l´État qui le piste."


Ces derniers jours, la Sûreté de l'État a fait couler beaucoup d'encre: on a discuté entre autres de la nécessité de la maintenir, ou de la supprimer, et de qui serait nommé à sa tête.

Dans ce contexte, la RTBF livre une information interpellante: Adnan Bel Khatir était candidat sur la liste du bourgmestre de Schaerbeek aux élections communales d'octobre. Il a pu déceler sans peine que la Sûreté de l'État visitait ses trois sites web, soit son blog, son site personnel et le site ConnectAll, qui est celui d'une association présidée par Adnan Bel Khatir avec pour vocation de réduire la fracture numérique. Adnan Bel Khatir taxe dès lors la Sûreté de l'État d'amateurisme. LaLibre.be l'a contacté à ce sujet.

De quand datent ces visites?

Elles ont commencé le 25 octobre 2011. Il y en a eu 27 ou 28, à la fois sur mon site personnel, sur mon blog et sur le site. Elles ont pris fin après plus d'un an, le 27 novembre 2012.

Comment avez-vous pu remarquer que c'était la Sûreté de l´État qui visitait vos sites?

Un administrateur de sites peut voir à partir de quelle adresse IP on a visité son site. (NDLR: l'adresse IP est le numéro donné à chaque appareil connecté à un réseau internet) Et la Sûreté de l'État, comme d'autres institutions, a une adresse IP enregistrée à son nom. À condition de chipoter un tout petit peu, et en se cantonnant à l'information accessible publiquement, n'importe qui peut remarquer que c'est la Sûreté de l´État qui le piste.

Pourquoi la Sûreté de l'État aurait-elle commencé à vous suivre?

Elle a commencé à me suivre six jours après que j'ai échangé des emails avec un coordinateur de mosquée. Dans ces mails, nous parlions d'installer un espace informatique dans son école de devoirs. Peut-être la Sûreté suivait-elle les échanges de mails de ce monsieur et, à partir de là, m'a identifié et s'est mise à suivre mes sites.

Quelles peuvent être les conséquences de ce que vous appelez l'amateurisme de la Sûreté de l'État?

Des personnes potentiellement dangereuses redoubleraient de vigilance et de précautions en se voyant pistées par la Sûreté de l'État. Il deviendrait alors d'autant plus difficile de protéger la société contre ces individus.

Pourquoi jugez-vous cela important de partager votre expérience à la presse et via les réseaux sociaux?

Je voudrais inciter d'autres personnes actives en politique à vérifier si elles n'ont pas été, elles aussi, suivies par la Sûreté de l'État. Aussi, cette expérience est un élément à ajouter au débat de ces jours-ci sur la Sûreté de l'État: la Sûreté est une structure étatique opaque, qui se trouve dans un no man's land juridique. Le fait qu'elle piste un citoyen actif en politique pose question au niveau de la séparation des pouvoirs. Aussi, je me demande: plutôt que de confier ces tâches à la Sûreté, pourquoi ne pas les confier aux Parquets, pourvu des moyens et du contrôle démocratique nécessaire?
 
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